Qu’est-ce que l’uberisation ? C’est avant tout un néologisme formé à partir du nom de la célèbre société californienne de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) : Uber.
Le concept d’uberisation est donc étroitement lié à l’exemple d’Uber et à la numérisation de l’économie : l’acte commercial n’a plus lieu entre un particulier et une entreprise établie, mais directement entre particuliers. Il s’agit donc bien d’économie dite “collaborative” et fatalement de mise en concurrence de ces entreprises établies avec des nouveaux acteurs (particuliers, plateformes web, start-up …) qui ne produisent plus, mais mettent en relation des individus qui produisent.
Les fintechs veulent révolutionner le secteur bancaire
Avec les fameuses fintechs (contraction de sociétés financières et technologiques), une nouvelle génération de start-ups et plateformes web sont déterminées à mettre un coup de pied dans la fourmilière que représente le secteur de la banque-finance. Pour quelles raisons ? Principalement car elles considèrent que les banques appliquent des frais trop importants, que les services octroyés par ces dernières ne sont pas de qualité, ou encore que ces services pourraient être bien plus digitaux et connectés. Ainsi, les plateformes de financement participatif se sont bien souvent créées à partir du constat que les PME/TPE étaient déçues par le service de crédit aux PME/TPE. L’Observatoire du financement a d’ailleurs souligné dans son dernier rapport les dysfonctionnements suivants : délais de réponse des banques perçus comme trop longs, explications laconiques du refus du crédit, ou encore turn-over des interlocuteurs.
Des brèches réglementaires ont permis l’émergence du crowdlending
Bien entendu, les fintechs ont dû composer avec quelques obstacles, dont notamment des règlementations plus que contraignantes. Cependant, depuis octobre 2014, les particuliers peuvent prêter directement aux PME et TPE. Les entreprises se financent ainsi plus vite et plus facilement dans la mesure où aucune caution ou garantie n’est exigée.
De plus en plus d’entrepreneurs s’intéressent alors à ces nouvelles plateformes de financement participatif dans la mesure où ils perçoivent la banque traditionnelle comme trop obscure et trop éloignée de leurs réalités quotidiennes. Ils se tournent alors vers le crowdlending : les particuliers prêtent directement aux entreprises et sont désormais impliqués dans l’économie réelle.
En conclusion, le terme d’uberisation se cherche encore dans la mesure où actuellement il désigne à la fois une dématérialisation de nombreux secteurs de l’économie mais aussi les craintes liées à l’émergence d’un nouveau modèle. Des craintes qui peuvent être justifiées, notamment en ce qui concerne les emplois. Mais cela est un autre débat.
Le grand gagnant est bien entendu la société Uber qui, via la diffusion de ce terme, bénéficie d’une campagne de communication gratuite lui permettant d’asseoir sa notoriété en France.
Exemple d’autres secteurs en phase d’uberisation :
Le tourisme : Airbnb fait trembler les hôteliers. Le site Internet permet aux particuliers de louer ou sous-louer leur appartement ou maison à des touristes de passage. En juin 2015, Airbnb proposait 40 000 logements en île-de-France contre 50 il y a cinq ans.
Les taxis : en quelques mois seulement en France, le géant américain Uber est devenu un sérieux concurrent aux taxis des grandes agglomérations. Il offre un service de véhicule avec chauffeur accessible rapidement et simplement via une application téléchargée sur son smartphone. Le prix des courses varie à la hausse ou à la baisse en fonction de l’offre et de la demande. En juin 2015, Uber comptait 5 000 chauffeurs en France, soit 10 fois plus qu’il y a un an.