Nouvelle année rime souvent avec bonnes résolutions. Pourquoi ne vous engageriez-vous pas à investir plus concrètement votre argent en soutenant une PME ? Lendopolis vous propose un tour des perspectives de 2016 pour le secteur du crowdlending.
2016 s’annonce plutôt ensoleillée pour le secteur du crowdlending. Qui dit soleil, dit forcément…meilleure récolte. « Les sommes collectées avaient déjà été multipliées par 4 entre 2014 et 2015. Si nous nous basons sur les très fortes progressions de novembre et de décembre 2015, je pense que nous pourrons multiplier les chiffres au moins par deux, en 2016. Voir encore par 4 », s’enthousiasme Mathieu George, créateur du blog crowdlending.fr.
En se fondant sur son baromètre de crowdlending, les 31,5 millions récoltés l’année dernière en France pourraient donc grossir jusqu’à atteindre entre 63 et 126 millions. L’expert Jean Benoit Gambet, d’Eiffel Investment Group, estime, quant à lui, des chiffres autour des 65 millions. Mathieu George évoque également sur son blog les prévisions assez ambitieuses, issues de plateformes de prêts elles-mêmes, touchant les 140 millions collectés… Si ces chiffres restent prévisionnels et semblent assez variables, ils indiquent cependant tous la même tendance : la croissance.
Croissance et assurance
Le crowdlending présente cependant des risques, à la fois pour les prêteurs et les emprunteurs. Pour les uns : tout perdre. Pour les autres : des taux d’intérêt plus élevés à rembourser. Quelques projets « crowdlendés » l’année dernière ont, d’ailleurs, été avortés et les PME n’ont pas pu honorer leur engagement pris avec la communauté… Si des plateformes avaient déjà mis en place des assurances en cas d’impayés, un amendement voté en décembre dernier devrait rassurer les prêteurs en 2016. Celui-ci porte sur la déduction des pertes en capital sur les intérêts futurs. « Quand un prêteur perd de l’argent, il n’aura pas à payer d’impôts sur les rendements qu’il obtiendra sur des projets futurs », vulgarise Mathieu George, spécialiste du crowdlending. La loi ouvre ainsi un peu plus la voie vers le recours aux financements alternatifs…
Éviter l’« insolvabilité sociale »
Si les risques s’annoncent plus mesurés, en 2016, pour les prêteurs, notre expert leur conseille tout de même : «Ils doivent continuer à bien choisir leurs projets, se diversifier et mettre plutôt 20 euros sur de nombreux projets que 1000 sur un seul.» Au lieu de viser sur le (très incertain) bon cheval, mieux vaut donc soutenir plusieurs écuries ! Pour Damien Van Achter, spécialiste des nouveaux médias, l’enjeu pour les PME/TPE semble rester le même qu’en 2015 : créer une communauté de confiance. «Avec ce système, l’emprunteur est d’autant plus redevable envers la communauté qui le soutient. Celle –ci acceptera plus l’échec du projet si une confiance a été construite au quotidien. La communauté pourra comprendre, ne pas lui en vouloir et continuer à financer d’autres projets du même porteur. Dans le système traditionnel, avec une banque, emprunter à nouveau s’avérera beaucoup plus compliqué », développe notre expert. Selon lui, pire pour une entreprise que de ne pas pouvoir rembourser ses dettes : se retrouver en état d’« insolvabilité sociale ». Sur l’évolution du crowdlending en 2016 ainsi que dans les années à venir, Damien Van Achter conclut : « J’ai envie d’y croire : il faut commencer à donner si l’on veut recevoir. ».