À 37 ans, Nicolas R. est gérant d’une société de production photographique spécialisée en portrait de personnalités. Diplômé d’un master à HEC en 2003, il fait actuellement une formation en “International Certificate in Corporate Finance”. Prêteur sur LENDOPOLIS, quel regard porte-t-il sur le crowdlending ?
Depuis combien de temps prêtez-vous en financement participatif et sur combien de plateformes ?
Cela doit faire un an que je suis sur LENDOPOLIS. Je suis uniquement présent sur cette plateforme.
Quels montants prêtez-vous en moyenne ?
Cela dépend de la notation mais je fais des prêts de maximum 400€. Si je trouve des projets sympas bien que risqués, je mets une vingtaine d’euros. Je vois alors cela plutôt comme un accompagnement du projet qu’un investissement.
Je n’ai pas vraiment de budget par mois mais en tout cas, je réinvestis toujours ce que j’ai de disponible et parfois, je mets plus, en fonction des projets. Le but est que l’argent ne sorte pas de la plateforme.
Comment avez-vous connu le crowdlending et eu envie de vous lancer ?
Jusqu’à maintenant, je n’avais que des livrets classiques (que j’ai toujours d’ailleurs). Je cherchais quelque chose qui soit intéressant rapidement et sans intermédiaire. J’ai entendu une interview de Vincent Ricordeau sur France Inter et je me suis dit que c’était exactement ce que je cherchais !
C’est un peu pour la rémunération mais surtout parce que cela m’amuse beaucoup de découvrir des projets d’entreprises ! L’offre est compréhensible. On a le projet, la somme demandée, le délais, le taux, l’analyse financière… C’est carré et cela correspond bien à ma personnalité !
Comment voyez-vous le secteur du crowdlending (plus largement) ?
Ce secteur, c’est ce que tout le monde attendait. Il y avait un vrai besoin : c’est exactement ce qu’il fallait ! Mon banquier, aujourd’hui, il ne me sert plus à rien : je gère mon compte via Internet. Le crowdlending me permet de choisir et de décider sans frais de gestion de dossier. C’est un secteur indispensable à l’économie.
Qu’est ce qui vous plait ?
J’ai vraiment trouvé mon dada : je fais travailler mon argent tout en m’éclatant à trouver des projets. J’applique un peu ce que j’apprends de la formation que je fais actuellement à HEC. C’est un peu un hobby pour moi : j’ai un véritable intérêt intellectuel à aller sur votre site. L’avantage est aussi la liquidité des placements : dès le premier mois, je vois mon argent revenir. Je le prête peut-être sur 4 ans mais je le récupère aussi assez rapidement. Les placements restent très liquides. Je ne retire pas d’argent mais je sais que si j’ai besoin, j’en récupère chaque mois et je peux le faire.
Quelles sont vos motivations principales ?
Essentiellement d’investir dans l’économie réelle. Le crowdlending permet de vraiment choisir ses projets et même si la fiscalité est assez lourde, cela reste plus intéressant que les produits classiques proposés par les banques : PEL, plan épargne en actions, LDD…
Avez-vous une stratégie en particulier ?
Le crowdlending fait partie d’une stratégie plus globale. Comme je le disais, j’ai d’autres livrets, également des actions… Aujourd’hui, ma stratégie est de mettre plus l’accent sur le crowdlending.
Comment sélectionnez-vous les entreprises ?
Déjà, je vais systématiquement consulter la page du projet quand je reçois l’e-mail d’alerte car parfois, la collecte est bouclée en 1 heure.
Je fais une analyse financière si j’ai un peu le temps puis, une analyse stratégique. Je regarde la note et le taux. La durée, l’emplacement géographique ou le secteur m’intéressent moins : justement, cela permet de diversifier !
Parfois, je prête plus par coup de coeur. Cela arrive que je n’ai pas du tout prévu d’investir mais je trouve le projet sympa. Je trouve qu’il respire la bonne humeur ou la bonne idée, qu’il doit voir le jour. J’ai vu suffisamment souvent des entrepreneurs freinés dans leur développement…
Comment envisagez-vous les collectes ?
Pour les grosses collectes, j’attends. De cette manière, la somme que j’aurais pu investir dans d’autres projets au cours du même mois n’est pas immobilisée. Je prends mon temps, je vois gentiment ce qui se passe. Naturellement… cela m’oblige à consulter tous les jours le site.
Pour les plus petites, j’investis vite. Je regarde les comptes. Je fais vite fait deux/trois calculs de tête et fonce : certaines collectes ne vous laissent pas la nuit.
De quelle manière constituez-vous votre portefeuille de prêts ?
J’essaie de diversifier le risque. Je m’arrête généralement à des projets notés B… J’ai dû peut-être une fois prêter à entreprise C parce que le projet était vraiment sympa.
J’alimente de projet en projet, c’est-à-dire que l’argent part directement de ma carte bleu vers le projet. Je pars également du principe qu’une fois que l’argent est mis sur la plateforme, il reste sur la plateforme. Je réinvestis donc systématiquement les intérêts (environ 70–80 euros) que je récupère chaque mois !
Le but est de prêter à un maximum de projets. Mais pour l’instant, je me fais un peu la main. En tout cas, pour le moment, j’ai plus investi sur des projets moins risqués que sur des risqués.
De part votre expérience, quels conseils donneriez-vous à des nouveaux ou aux autres prêteurs ?
Le premier conseil est de se faire un avis personnel sur les projets : par rapport au secteur, à sa propre opinion, à ses compétences, à ses envies… Pourquoi pas en suivant son intuition ? Par exemple, si vous mettiez un acteur de l’industrie du tabac, par conviction, je ne prêterais pas.
Je conseille également d’utiliser le forum. C’est un excellent outil pour se faire son opinion. Souvent, d’autres personnes soulèvent des points, posent des questions auxquelles nous n’avions pas pensé. C’est vraiment la force de l’intelligence collective ! C’est très important.
Ensuite, de savoir prendre des risques ! L’objectif n’est pas que financier. La banque ne voit que le critère financier. Ce n’est pas cela qui fait avancer l’économie : ce sont les gens qui prennent des risques, même avec 20€.
Et enfin, de diversifier un maximum en mettant un peu d’argent sur plein de projets que beaucoup sur un seul !
Qu’est ce qui pourrait être amélioré sur la plateforme LENDOPOLIS ?
- J’aimerais un peu plus d’informations financières. Peut-être qu’elles soient un peu plus détaillées, que le compte de résultat ait plus de consistance. Cela serait aussi pas mal d’ajouter le tableau de flux de trésorerie.
- Pour mieux comprendre la suite, d’avoir une antériorité un peu plus importante de l’entreprise en ajoutant une année. Deux ans, c’est un peu court.
- Tout ce qui participe à la meilleure information sur le projet est également bon à prendre.
- Et évidemment… j’adorerais avoir plus de projets ! Mais c’est avec le temps que cela se fera : j’y crois !
Merci beaucoup à Nicolas pour son temps, ses réponses et son enthousiasme !
Curieux ou curieuse de découvrir les projets ? Vous souhaitez en savoir plus ? Nous vous donnons rendez-vous sur www.lendopolis.com.