Dans un contexte de taux d’intérêts très faibles, quelle stratégie adopter pour votre épargne sécurisée en 2020 ? C’est à cette question que nous avons souhaité répondre le 7 février, à l’occasion de notre premier Café des Investisseurs, à la Maison de Crowdfunding. Nous avons eu le plaisir d’accueillir Marc Tempelman de Cashbee et Philippe Labarbe de La Banque Postale, aux côtés de Nicolas de Feraudy, directeur général de Lendopolis. Découvrez dès maintenant les pistes de réflexion évoquées.
Le marché de l’épargne aujourd’hui
Les Français ont une importante capacité à mettre leur épargne sous le matelas : ils sont très friands de placements sécurisés. Actuellement, le montant total du patrimoine national s’élève environ à 14 000 milliards d’euros. Il est composé en grande partie de l’épargne des ménages.
Ces derniers aiment notamment comprendre à quoi sert leur argent. C’est pourquoi ils investissent massivement dans l’immobilier. Ainsi, ils sont plus de 60 % à être propriétaires d’un bien, que ce soit une de leurs résidences ou à travers un investissement locatif. Ils se tournent également massivement vers les solutions d’épargne sécurisée.
L’épargne sécurisée se découpe en trois actifs majeurs :
- Les comptes courants. 594 milliards d’euros dorment sur ces comptes, soit 15 000 € par personne.
- Les livrets d’épargne réglementés. Il s’agit des livrets comme le livret A ou encore le livret développement durable et solidaire (LDDS). Leur seul point fort est la liquidité qu’ils offrent. C’est pourquoi les Français y ont déposé 764 milliards d’euros, malgré un taux d’intérêt à 0,5 % depuis le 1er février.
- Les fonds euros de l’assurance-vie. Ils captent 1500 milliards d’euros de l’épargne des Français, mais leurs rendements garantis sont de plus en plus menacés.
Ces différents placements sécurisés sont particulièrement rassurants pour les Français. Ils ont été historiquement encouragés par le gouvernement et l’État.
En revanche, ils sont moins compétitifs qu’avant. La rentabilité du livret A n’est plus que de 0,5 %, les fonds euros n’affichent qu’une performance de 1,4 % et les comptes courants ne rapportent que 0,06 % en moyenne. Ces rendements sont faibles, surtout lorsqu’on les met en perspective avec l’inflation de 1,1 % enregistrée en 2019.
Des alternatives qui séduisent de plus en plus
Dans ce contexte, on observe une montée en puissance de solutions d’épargne alternatives. Parmi elles, on retrouve notamment Cashbee et Lendopolis.
Cashbee
Cashbee est une solution de compte courant rémunéré, créée en avril 2018. Cette entreprise vous propose des comptes courants dans des banques partenaires spécialisées, comme My Money Bank. Comme ces banques sont tenues d’avoir des dépôts, elles vous incitent à les utiliser, avec une rémunération de 1 % la première année. Ceci ne suffit pas tout à fait pour compenser l’inflation, mais ce compte reste plus rémunérateur qu’un compte-courant classique. Comme pour n’importe quel compte courant, les fonds sont garantis à hauteur du montant légal de 100 000 €.
Lendopolis
Lendopolis est une plateforme de financement participatif, spécialisée notamment dans les énergies renouvelables. Elle vous permet de placer votre épargne auprès de développeurs d’actifs producteurs d’énergies renouvelables en France (Total Quadran, Urbasolar, Neoen, Voltalia, Amarenco…).
Pourquoi s’agit-il d’un placement sécurisé ? Ne construit pas une centrale solaire qui veut. Ainsi, il faut répondre à un appel d’offre mené par l’État. Le tarif de rachat de l’électricité produite est alors garanti sur 20 ans par EDF, ce qui ajoute une dose de stabilité financière supplémentaire pour le projet car le développeur peut projeter son niveau de revenu sur une centrale solaire sur 20 ans. C’est notamment pour cette raison que les banques sont les principaux financeurs des projets d’énergies renouvelables de ce type, à hauteur de 80 % voire 90 %.
Dans ce cas, pourquoi les développeurs font-ils appel aux particuliers ? Les développeurs de projets peuvent bénéficier d’un tarif de rachat de l’électricité plus élevé s’ils partagent les retombées économiques du projet avec les citoyens. Ainsi, les taux d’intérêt dont bénéficient les investisseurs, aux alentours de 5 %, sont compensés par ce bonus. Cette mesure publique permet d’engager les Français dans la transition énergétique.
Le financement participatif dans les énergies renouvelables est une solution de placement relativement sécurisée pour deux raisons :
- la structure financière des opérations financées
- l’actif sur lequel l’investissement repose
Les autres projets de financement participatif dans les énergies renouvelables sont généralement liés à un besoin de fonds pour effectuer des opérations comme le rachat de centrales solaires. En débloquant plus de fonds grâce au financement participatif, les développeurs peuvent se permettre de s’endetter davantage et donc de financer plus de projets, avec un risque toujours très modéré. Le financement participatif remplit alors un rôle de moyen de financement complémentaire qui leur permet de trouver une solution efficace d’accompagnement de leur développement.
Prendre les bonnes décisions en termes d’épargne sécurisée
Il y a quelques années, pour obtenir de bons rendements avec des placements sécurisés, on optait pour le fonds euros. Mais ce dernier, avec un taux d’intérêt généralement inférieur à 1,50 %, n’est plus aussi attractif qu’il a pu l’être. Les épargnants ont donc tout intérêt à prendre quelques risques tout en gardant une approche de ce risque à hauteur de leur capacité à le “subir”. Toute stratégie d’investissement est unique à chaque profil de par sa résistance au risque.
Si votre portefeuille ne comporte que des placements à capital garanti, la variation de votre capital sera à la hausse, mais elle sera très faible. En y ajoutant des placements à risque faible, les variations pourront aller à la hausse ou à la baisse à court terme, mais la trajectoire sera généralement à la hausse à long terme, à condition d’avoir bien diversifié ses placements.
Attention, gardez toutefois bien en tête que les performances passées d’un placement ne présagent pas de ses performances futures. Ceci pousse également à la diversification : elle vous permet de mutualiser les risques.
Enfin, définissez bien la perte maximale que vous êtes prêts à constater sur un actif. L’investissement doit être un plaisir, il ne faut donc pas se causer de frayeurs. N’investissez que si vous êtes à l’aise avec le niveau de perte lié à l’actif qui vous intéresse. Il n’y a pas de niveau de risque idéal dans l’absolu, ceci est très personnel.
Quelques points à avoir en tête avant d’investir
Avant d’investir, il est important de se poser quelques questions. Tout d’abord, quel risque êtes-vous prêt à prendre et à quel horizon ? Ceci est essentiel pour construire votre stratégie. Par exemple, si vous souhaitez réaliser un investissement locatif dans un an, il n’est pas recommandé d’investir dans des actions car votre horizon d’investissement est très court : le marché n’aura pas forcément le temps de lisser ses variations. Prenez également bien en compte votre appétence au risque. Dans tous les cas, il est essentiel de toujours conserver des actifs à capital garanti dans votre portefeuille afin de compenser vos autres prises de risque.
Prenez également bien en compte votre âge dans votre stratégie d’investissement. En effet, on ne devrait pas investir de la même façon selon son âge. Lorsque vous êtes jeune, votre horizon d’investissement est long. Vous pouvez donc vous permettre de vous tourner vers des placements un peu plus risqués. En revanche, plus vous approchez de l’âge de la retraite, vous devez diminuer le niveau de risque de votre portefeuille car vous aurez bientôt besoin de vos fonds.
Nous avons été ravis d’échanger avec vous au cours de ce premier Café des investisseurs ! Si vous souhaitez que certains thèmes spécifiques soient abordés au cours de nos prochains événements, n’hésitez pas à nous en faire part.