Pour investir, on dit qu’il faut s’armer de patience. Ceci étant dit, cela ne suffit pas. Quelles sont les règles à suivre pour construire un portefeuille d’actions solide tout en dosant le niveau de risque ? Comment faire concrètement ? On vous explique !
La Banque de France prédit qu’un montant de 200 milliards d’euros d’épargne sera accumulé en 2021. Les Français aiment épargner. Mais aiment-ils investir en Bourse ? C’est moins sûr… Les Français ont tendance à se tenir à distance des marchés boursiers. On pourrait attribuer cette réticence au manque de connaissances. Une enquête Audirep pour la Banque de France pointe une méconnaissance de certains dispositifs bancaires spécifiques des Français qui peuvent manquer de repères vis-à-vis des placements financiers. Le rapport montre notamment que 20% des répondants disent avoir un bon niveau en la matière et 50% déclarent que le sujet les intéresse peu. Reprenons donc à la base : comment se constituer un portefeuille d’actions ? Avec quelques principes de bases, des conseils, des astuces, tout vous paraîtra plus clair !
Comment limiter les risques ?
Nous le disions dans notre introduction, lorsque vous investissez en bourse, il faut limiter les risques. Cependant, chaque investisseur doit pouvoir faire preuve de sang-froid car il fera face quoi qu’il arrive à la volatilité du marché et donc… à des risques. En être conscient, c’est la première attitude à adopter.
Ensuite, comment contrôler le niveau de risque au maximum ? Il ne faut pas investir l’argent dont vous avez besoin à court terme. Il arrive que des corrections propres au marché boursier entraînent dans leur chute des actions de qualité, comme ce fut le cas lors de la crise financière de 2008 qui a provoqué une longue période de chute des valeurs boursières.
La chute de la bourse n’est pas l’unique risque auquel l’investisseur fait face. Il y a aussi celui des faillites d’entreprises. Dans ce cas, l’actionnaire perd tout son investissement dans la société touchée. C’est pourquoi les fondations de votre portefeuille doivent être construites avec des actions dans des entreprises qualitatives. Ces sociétés doivent pouvoir résister aux orages… Ceci dit, les marchés boursiers européens offrent un large éventail de choix, que ce soient des actions cycliques, de croissance ou défensives. Quoi qu’il en soit, pour constituer la base de votre portefeuille d’actions, privilégiez des sociétés dont vous pouvez aisément suivre l’évolution des affaires.
Diversifier son portefeuille d’action, de la base aux « bonus »
Une fois bien au fait des risques qu’il encourt, l’investisseur peut se constituer un portefeuille robuste. Il doit alors diversifier ses placements et bien connaître les sociétés avant d’investir dans un titre. Mais la diversification du portefeuille d’actions ne passe pas seulement par la variété des entreprises. Il est conseillé aussi de l’enrichir à travers différents secteurs et, éventuellement, en variant les pays. C’est sans doute l’activité que l’investisseur préfère : choisir les entreprises, les trackers, les fonds dans lesquels il investira.
Une fois la base bien solide en place, il est possible de prendre quelques risques et s’amuser un peu. Investissez d’abord dans des entreprises de confiance et penchez-vous ensuite sur les tendances de la société. Pour le moment, par exemple, on dit que les énergies renouvelables sont un bon investissement (l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit que 60% des investissements dans la production d’électricité seront dédiés au renouvelable d’ici à 2035). Pensez aussi au boom du digital, au e-commerce qui a le vent en poupe depuis la crise sanitaire, aux soins de santé, au vieillissement de la population, etc. Dans ce cadre, vous pouvez consacrer une partie de votre portefeuille d’actions à des entreprises cycliques, qui varient selon les hauts et les bas des flux économiques. Elles sont souvent bon marché lorsque la conjoncture est basse, et bien plus chères lorsque tout va bien.
Pour les investisseurs qui aiment le risque
Afin de diversifier totalement votre portefeuille d’actions en y ajoutant même une petite part (10%) de risque, vous pouvez vous tourner vers des entreprises qui sont sous les feux des projecteurs. C’est-à-dire, ces entreprises médiatisées, qui n’ont pas encore vraiment fait leur preuve, qui sont encore fortement endettées, mais dont les experts disent qu’elles sont prometteuses. Tout ceci sans jamais oublier le premier pas de l’investisseur : sécuriser la base ! Vos actions solides, qui forment les fondations de votre portefeuille, doivent représenter la grande majorité de votre portefeuille d’actions.
Les grands principes de l’investissement en bourse
Mais, concrètement, comment fonctionne l’investissement en bourse ?
Qu’est-ce qu’une action?
Une action accorde à son propriétaire des droits. Notamment, celui d’avoir sa part des bénéfices produits par la société dont il détient une action. Ce partage se fait via la distribution de dividendes. L’actionnaire aura aussi le droit, grâce à la détention de son action, d’exprimer son opinion sur la gestion de la société lors d’assemblées générales organisées à cet effet.
Pourquoi investir en actions?
Depuis quelques années, les produits financiers ne rapportent plus énormément d’argent. Dans ce contexte, les actions sont une belle opportunité de rendement. Il arrive de pouvoir obtenir rapidement un bon rendement, et tant mieux, mais il faut surtout considérer les actions comme un produit d’investissement à long terme afin de diluer le risque existant.
Acheter et vendre des actions au bon moment
Le succès de vos investissements ne repose pas seulement sur le bon choix des actions, mais il dépend aussi d’une stratégie d’achat et de vente pertinente. D’abord, choisissez bien votre banque car les frais d’achat et de vente d’actions varient de l’une à l’autre. Concernant le « bon moment », mieux vaut investir lorsque les actions sont à leur prix le plus bas : ce sera le meilleur moyen de réaliser une plus-value intéressante par la suite. Mais on ne sait jamais vraiment quand la valeur d’une action connaîtra son point le plus bas. Il est donc globalement conseillé d’investir en bourse en plusieurs fois : vous augmentez vos chances d’avoir réussi au moins partiellement à investir au bon moment..
Choisir le bon outil pour investir en bourse
Pour investir en bourse, vous devez choisir un support d’investissement. C’est un passage obligé et vous avez le choix entre plusieurs outils dont les règles de fiscalité varient :
Le Plan d’épargne en actions (PEA)
Les possibilités d’investir sont restreintes aux actions Françaises et Européennes, ainsi qu’aux fonds d’investissement qui contiennent au moins 75 % d’actions Européennes. Cependant, le PEA offre un avantage fiscal énorme car les profits ne sont imposés que lorsque l’argent est retiré du PEA. La plus-value taxable se calcule en faisant la différence entre la valorisation du PEA (dividendes compris) et les sommes versées sur le PEA. Et après les 5 ans du PEA, on échappe à l’impôt sur le revenu : il n’y a que les 17,2 % de prélèvements sociaux sur cette plus-value.
Notez que si vous faites un retrait avant les 5 ans du PEA, cela occasionnera la clôture de votre PEA et la flat tax de 30 % sur la plus-value (prélèvements sociaux compris) mais sachez aussi que vous pouvez faire des achats et ventes au sein du PEA, sans sortir du PEA, donc sans déclencher la taxation.
Compte-titres ordinaire (CTO)
Le Compte-titres ordinaire (CTO) a l’avantage d’être plus flexible que le PEA : on peut en détenir plus d’un seul et ce sans limite de versement. Les possibilités d’investissement sont elles aussi plus souples car, avec le CTO, vous pouvez investir dans le monde entier.
La fiscalité cependant n’est pas aussi avantageuse que pour le PEA. Vos dividendes sont taxés de 30 % à la source. Ou vous pouvez opter pour l’imposition au barème de l’impôt sur le revenu en bénéficiant d’un abattement de 40 % . Et les plus-values sont également taxées à la flat tax (30 %) après déclaration du bilan annuel. Donc contrairement au PEA, impossible d’échapper à l’impôt sur le revenu.
Assurance-vie
Cette troisième enveloppe est également très souple. L’assurance vie est composée de deux supports par lesquelles vous pouvez investir tant que vous le souhaitez, à savoir : le fonds euro et les unités de compte (UC). Le fonds euro permet de sécuriser l’épargne car il est non risqué (rendement autour de 1 %).
Les Unités de Compte quant à elles viennent booster votre investissement. C’est grâce à elles que vous allez pouvoir investir en bourse. Selon les assurances-vie, vous aurez le choix entre plusieurs fonds d’investissement, et parfois des titres vifs (plus rare). Fiscalement, l’assurance-vie est aussi une niche fiscale mais la flat tax de 30 % s’applique aux retraits avant les 8 ans de l’assurance-vie.