Selon le baromètre 2018 « Les Français, l’épargne et la retraite » réalisé par l’institut CSA pour le Cercle des épargnants, 55% des Français déclarent épargner pour leur retraite. De nombreuses études le montrent : la majorité des salariés se montrent soucieux du financement de leur retraite, et souhaitent se constituer un capital à cet effet. Ils ont raison : un départ à la retraite s’anticipe ! Cependant, de nombreuses questions se posent. A partir de quand faut-il commencer à épargner ? Et surtout : quels moyens privilégier ?
Commencer le plus tôt possible pour éviter un effort d’épargne trop important
L’effet « boule-de-neige »
Lorsqu’on épargne en vue d’un projet particulier, on a coutume de dire que le plus important est de commencer tôt. La raison en est simple : plus on commence jeune, moins l’effort à fournir est important. Il est vrai que commencer à préparer sa retraite à 30 ans permet de se constituer un capital plus élevé que si cet effort est entrepris à partir de 45 ans, grâce à l’effet boule de neige et à la capitalisation des intérêts. En effet, dès lors que votre épargne reste investie, les intérêts produits vont permettre d’augmenter le capital d’année en année.
Pour bien comprendre, prenons un exemple concret. Imaginons que vous investissiez 1000€, rémunérés à 2%. Au bout d’un an, votre capital s’élèvera à 1020 €. Deux ans plus tard, il sera égal à 1040,40 €. Au bout de vingt ans, il sera de 1486 € !
Procéder à des versements réguliers permet de profiter de l’effet de capitalisation. Cela signifie que chaque année, vos intérêts produisent eux-mêmes des intérêts : en finance, on appelle cela les intérêts composés. Grâce à ces intérêts composés, votre capital grandit plus rapidement. A titre d’exemple, si vous investissez chaque mois la somme de 100 € (toujours rémunéré à 2%), vous obtiendrez après 10 ans la somme de 13 282 € ; soit 12 000 euros de capital et 1282 euros d’intérêts.
On comprend donc l’intérêt de commencer à épargner le plus tôt possible. Mais quand, exactement ? Il n’existe aucune bonne réponse, puisque chacun dispose d’un parcours de vie, de revenus et d’une capacité d’épargne qui lui sont propres. Idéalement, l’entrée dans la vie active est un bon moment pour commencer à épargner en vue de sa retraite. Bien sûr, à ce moment de la vie, les priorités sont généralement ailleurs. Et pourtant, la retraite se prépare tout au long de la vie professionnelle : il n’est jamais trop tôt pour s’y intéresser.
Comment commencer ?
Vous pouvez commencer par programmer chaque mois des versements automatiques, dont le montant est à déterminer en fonction de vos revenus et de vos dépenses. Il vous sera possible de les suspendre à tout moment, en cas de difficultés financières par exemple, ou au contraire d’en augmenter le montant lorsque votre capacité d’épargne est plus importante.
Par ailleurs, l’acquisition de votre résidence principale doit être au premier plan de votre stratégie d’épargne sur le long terme. En effet, le fait de n’avoir ni crédit à rembourser ni loyer à décaisser au moment de la retraite permet d’être plus à l’aise financièrement.
Enfin, pensez à diversifier autant que possible vos placements : assurance-vie, PEA, immobilier (que ce soit en dur ou via des parts de SCPI), crowdlending… Par exemple, Lendopolis vous propose d’investir dans des projets liés à la transition énergétique et d’obtenir des rendements attractifs. C’est un complément idéal à une stratégie de diversification.
En effet, la diversification reste l’outil le plus efficace pour réduire les risques de pertes, lisser les résultats et accroître les possibilités de rendement. Avec un portefeuille diversifié, la baisse d’un actif n’a pas d’impact majeur puisqu’elle est compensée par la croissance d’un autre. Ou, pour le dire plus simplement : il s’agit de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
Le choix des supports d’investissement à long terme
Lorsqu’on est encore éloigné de l’âge de la retraite, le choix de supports d’investissement à long terme est judicieux. Les plus connus sont le Plan d’épargne en actions (PEA) et l’assurance-vie, mais d’autres supports existent, comme les Plans épargne retraite (PER), que nous détaillons ci-dessous, ou les plateformes de financement participatif telles que Lendopolis.
Les supports financiers
De manière globale, les actions sont des produits adaptés à un horizon long terme. Pour rappel, une action constitue une part du capital social d’une société. En théorie, les actions sont valorisées en Bourse sur le long terme, au fur et à mesure que la société émettrice se développe et que ses bénéfices augmentent. Elles constituent le placement le plus rentable sur le long terme : en moyenne, on estime que la rentabilité d’un portefeuille d’actions suffisamment diversifié est de 6% à 10% par an. Et plus l’horizon est long, plus le risque est dilué. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a ainsi calculé le rendement réel d’un investissement en actions du CAC 40, réalisé à tout moment entre les années 1950 et 2020. Sur un horizon de 3 ans, le rendement annuel se situe entre -18,4% et +35,9%. Sur un horizon de 20 ans, il est compris entre -3% et +13,6%.
Il est possible de réaliser des investissements en actions dans le cadre d’un PEA ou d’un contrat d’assurance-vie, notamment grâce aux trackers (aussi appelés ETF), qui sont des fonds de placement dont le but est de répliquer les performances d’un indice boursier. Par exemple, un ETF dont l’indice boursier de référence est le CAC 40 permet d’investir dans la totalité des entreprises du CAC 40, de manière simultanée et instantanée.
L’immobilier de la pierre au papier
L’immobilier est également une valeur sûre, parfaitement adaptée à un horizon long terme. Cependant, tous les investissements immobiliers ne se valent pas. A cet égard, il est important de définir en amont une stratégie d’investissement et de prendre en compte la totalité des montants à immobiliser ainsi que les frais de gestion afférents avant de se lancer.
Flexible et moins contraignante (comparé à l’immobilier en dur), la « pierre-papier » constitue un bon moyen de se lancer dans l’investissement immobilier. Il s’agit d’acquérir des parts de Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), lesquelles investissent directement dans des actifs immobiliers : bureaux, établissements scolaires, centres commerciaux, etc. En investissant dans une SCPI, vous souscrivez des parts sociales qui vous permettent de percevoir des revenus fonciers et des plus values au prorata du montant investi. Avec un ticket d’entrée à partir de 1000 euros et un taux de rendement intéressant (en 2020, il était de 4,18%), cette option vaut la peine d’être considérée. Attention néanmoins : comme tout placement, l’investissement en SCPI comporte des risques et des inconvénients. En effet, il s’agit d’un placement peu liquide, et les frais peuvent être élevés (ils représentent généralement entre 9 % et 12 % de la valeur investie). Découvrez notre article sur les SCPI si vous souhaitez approfondir le sujet.
Zoom sur le plan épargne retraite (PER) : un placement longue durée pour se constituer un capital
Instauré par la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi Pacte, le PER est un produit d’épargne à long terme qui se décline sous trois formes : un PER individuel et deux PER d’entreprise. Ce dispositif permet de constituer une épargne qui, au moment de la retraite, sera disponible sous forme de rente ou de capital, selon le choix de l’épargnant. Le PER ne comporte aucune durée minimum d’épargne : il est donc possible d’en ouvrir un à n’importe quel moment. Autre avantage : les sommes versées sur le PER sont déductibles des revenus imposables sur l’année en cours.
Le PER individuel
Le PER individuel est un produit d’épargne ouvert à tous, sans condition d’âge ni de situation professionnelle. Il succède au PERP et au contrat Madelin, qui ne sont plus proposés depuis le 1er octobre 2020. Ce dispositif existe sous deux formes différentes : le PER « Assurance », constitué par un contrat d’assurance-vie, et le PER « Titres » qui prend la forme d’un compte titres. Les versements sont libres et non contraints. Il est cependant recommandé de mettre en place des versements réguliers, et d’en augmenter le montant au fur et à mesure que vos revenus progressent.
Le PER d’entreprise
Le PER d’entreprise quant à lui, peut être collectif ou obligatoire. Dans le premier cas, il est ouvert à tous les salariés d’une entreprise donnée, sans obligation de souscription. Il est alors alimenté soit par des versements volontaires, soit par des sommes issues de l’intéressement et/ou de la participation, soit par des droits inscrits sur un compte épargne-temps (CET). Dans le second cas, il est mis en place par l’entreprise et les salariés ont l’obligation d’y souscrire.
Sauf mention contraire de la part de l’épargnant, les sommes versées sur le PER sont gérées en fonction du principe de la gestion pilotée. Cela signifie que plus le départ en retraite est lointain, plus les actifs sur lesquels l’épargne est investie sont risqués (et potentiellement plus rémunérateurs). À l’inverse, plus l’âge de la retraite approche et plus l’épargne est orientée vers des supports moins risqués.
En principe, les sommes versées sur le PER sont bloquées jusqu’à l’âge de la retraite. Cependant, il est possible de récupérer son épargne de manière anticipée dans certains cas limitatifs, comme le décès de l’époux ou du partenaire de PACS, ou encore l’expiration des droits aux allocations chômage.
Le plan épargne retraite vise donc à se constituer une rente ou un capital disponible à l’âge de départ à la retraite. Il s’agit d’un dispositif d’épargne dont l’objectif est de faire bénéficier l’épargnant de revenus complémentaires lors de la retraite. Sachant que plus de sept Français sur dix (soit 74%) estiment qu’ils ne disposeront pas des ressources suffisantes à ce moment particulier de leur vie, gageons que ce produit saura faire preuve de son utilité.