Si vous habitez dans une grande agglomération, ce nom vous est sans doute déjà familier.
Le certificat qualité de l’air, aussi appelé vignette Crit’Air, devrait voir son usage se répandre de plus en plus dans les prochaines années.
Il désigne une pastille à coller sur son véhicule pour indiquer sa classe environnementale. Il est obligatoire pour circuler dans les zones à faibles émissions (ZFE) et lors des pics de pollution.
Comment fonctionne-t-il exactement ? Qu’est-ce qui va changer en 202, et dans les années à suivre ?
Vignette Crit’Air : comment ça marche ?
Depuis le 1er janvier 2016, la vignette Crit’Air est obligatoire pour tous les véhicules. Qu’il s’agisse de voitures individuelles, de deux-roues, de poids lourds ou encore de véhicules utilitaires, qui circulent dans les ZFE ou lorsqu’une période de circulation alternée a été instaurée.
Ce certificat permet de classifier les véhicules selon leurs émissions polluantes. Il permet ainsi de lutter contre la pollution de l’air. Notamment dans les agglomérations, particulièrement touchées par le phénomène.
En effet, le transport routier est l’une des sources les plus importantes de pollution atmosphérique. Il contribue à la quasi-totalité (soit 94 %) des émissions du secteur des transports.
Concrètement, la vignette Crit’Air se présente comme une pastille de couleur autocollante à placer sur le pare-brise de son véhicule.
Elle indique à quelle classe environnementale celui-ci appartient. Il existe 6 classes différentes. La vignette Crit’Air niveau 1 concerne les véhicules les moins polluants. Tandis que la vignette Crit’Air niveau 5 concerne ceux qui polluent le plus.
À noter que les véhicules électriques et hydrogènes qui ne produisent aucune émission disposent d’une vignette spécifique, de couleur verte : la vignette Crit’Air niveau zéro.
Quant aux véhicules les plus polluants, ils sont non classés et n’ont donc pas droit au certificat qualité de l’air.
La classification dépend du type de véhicule (voiture, deux-roues, utilitaires, véhicules lourds de type autobus et autocars…). Mais aussi de sa motorisation et de la norme européenne d’émissions polluantes dite « norme Euro ».
La classification du véhicule est valable pour toute la durée de vie du véhicule. La vignette Crit’Air ne se renouvelle pas.
La vignette Crit’Air : les détails de son fonctionnement
Lors d’épisodes de pollution ou dans les zones à faibles émissions, mises en place pour restreindre la circulation des véhicules les plus polluants, seuls certains types de véhicules sont autorisés à circuler.
De fait, les véhicules considérés comme les plus polluants (au regard de leur classification) s’exposent à une amende forfaitaire s’ils ne respectent pas les règles de circulation.
De manière concrète, la vignette Crit’Air est obligatoire pour circuler :
- Lors d’un épisode de pollution (mise en œuvre de la circulation alternée) ;
- Dans une zone à faibles émissions (ZFE). C’est-à-dire la partie d’une collectivité dont l’accès est limité pour les véhicules les plus polluants. 11 métropoles sont aujourd’hui concernées. Elles seront 43 d’ici 2025.
À noter que l’accès à une ZFE ne peut pas être interdit aux véhicules dotés d’une carte mobilité inclusion, avec la mention stationnement pour les personnes handicapées.
La vignette Crit’Air doit être collée de manière visible sur le véhicule. Elle se demande en ligne ou par courrier. Son prix est de 3,72 €, frais de port inclus.
Attention : certains sites frauduleux tentent de vendre ces vignettes à des prix largement supérieurs. Ignorez-les et passez votre commande uniquement sur le site du service public. Enfin, pour calculer la catégorie dans laquelle se classe votre véhicule, vous pouvez vous rendre sur ce simulateur proposé par le service public.
Quelles sanctions en cas de non-respect ?
En cas de non-respect des règles (circulation ou stationnement avec un véhicule non autorisé, ou absence de vignette Crit’Air), vous encourez une amende pouvant aller jusqu’à 450 €. Son montant varie selon les agglomérations. Par exemple, se déplacer dans la ZFE du Grand Paris avec un véhicule non autorisé ou sans vignette Crit’Air est sanctionné par une amende forfaitaire de 68 euros, qui peut être majorée à 180 euros en cas de non-paiement.
Pour l’instant, cependant, peu de sanctions ont été prononcées. La volonté des pouvoirs publics étant de faire de la pédagogie plutôt que punir.
Quelles sont les ZFE ?
Actuellement, il existe des ZFE dans 11 agglomérations françaises. Aix-Marseille, Toulon, Lyon, Toulouse, Rouen, Nice, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Reims, et l’agglomération du Grand Paris.
La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit que d’ici 2025, toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants devront mettre en place une ZFE. D’ici 2025, on comptera donc 43 ZFE. L’objectif est, à terme, d’interdire les véhicules les plus polluants.
Vignette Crit’Air : ce qu’il faut savoir pour 2024
Toujours dans l’objectif de restreindre au maximum la circulation des véhicules polluants d’ici 2025, de nouvelles mesures vont être mises en place dès cette année. Quelles sont les nouveautés à connaître ?
Depuis le 1er janvier 2023, les véhicules Crit’Air de catégorie 5 (c’est-à-dire les véhicules diesel produits avant 2001) ou les véhicules sans vignette sont interdits de circulation dans les ZFE.
On estime que plus de 250 000 voitures et utilitaires légers sont concernés. Il faut noter que les bus, les autocars et les poids lourds diesel sont également concernés s’ils sont produits avant octobre 2006.
Au 1er janvier 2024, ce sont les véhicules Crit’Air 4 (véhicules diesel produits avant 2006) qui seront interdits. Avant que les véhicules Crit’Air 3 (véhicules diesel produits avant 2011 et véhicules essence produits avant 2006) ne soient à leur tour bannis des ZFE au 1er janvier 2025.
Par ailleurs, un système de « contrôle sanction automatisé » contre les véhicules les plus polluants devrait être mis en place dans les ZFE d’ici le second semestre 2024. Il prendra la forme de radars, sur le modèle de ce qui existe déjà en matière de contrôle de vitesse.
Pour aller plus loin :
Quel est l’effet de la pollution de l’air sur nous et notre planète ?
Les énergies renouvelables : quelles sont les opinions des français ?