Avec une inflation à plus de 5% en 2023 (selon les prévisions de l’INSEE), les ménages sont de plus en plus nombreux à chercher des placements financiers attractifs.
Et, bien que le taux d’intérêt du Livret A et du LDDS soit passé à 3%, cela reste insuffisant pour couvrir les effets de l’inflation.
Heureusement, il existe un livret d’épargne plus avantageux, bien que moins connu : le Livret d’épargne populaire (LEP).
Soumis à conditions, il n’est cependant pas ouvert à tout le monde.
Alors, que faut-il savoir sur ce produit d’épargne ?
Qu’est-ce que le Livret d’épargne populaire (LEP) ?
Le LEP est un livret d’épargne réglementé, accessible aux individus dont les revenus fiscaux ne dépassent pas certains plafonds.
Il a été créé pour permettre aux personnes aux revenus modestes de se constituer une épargne de précaution, tout en étant protégés de la hausse des prix.
Comme c’est le cas pour le Livret A, son taux d’intérêt est fixé par le gouvernement. Il est actuellement de 6% nets d’impôt, les intérêts versés par la banque étant exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Jusqu’ici, le plafond du LEP était de 7 700 euros. Depuis le 1er octobre, il a été rehaussé à 10 000 euros.
Cela signifie qu’un LEP rempli jusqu’au plafond peut désormais rapporter 50 euros d’intérêts par mois.
À l’ouverture d’un LEP, un versement minimum de 30 euros est demandé, ce qui en fait un support d’épargne très accessible.
On peut ensuite verser les montants que l’on souhaite, avec un minimum de 10 euros à chaque versement. Le livret reste ouvert tant que les conditions d’éligibilité sont remplies.
Quel est l’objectif de ce type de compte ?
Le LEP a été créé en 1982, avec pour objectif principal de protéger la valeur de l’épargne des personnes les plus modestes des effets de l’inflation.
Autre objectif poursuivi : faciliter, pour ces personnes, la constitution d’une épargne.
Aujourd’hui, le gouvernement poursuit un objectif d’au moins 12,5 millions de LEP ouverts d’ici un an.
Qui est éligible pour ouvrir un LEP ?
Le saviez-vous ? Actuellement, près de 10 millions de Français détiennent un LEP. Pourtant, selon la Banque de France, ils sont 19 millions à être éligibles à ce support d’épargne.
Mais quelles sont les conditions d’éligibilité ?
Tout d’abord, l’ouverture d’un LEP est réservée aux contribuables fiscalement domiciliés en France. Cela exclut les mineurs de moins de 18 ans, et les majeurs rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
Ensuite, les revenus de ces contribuables ne doivent pas dépasser certains plafonds. Il convient de se reporter à son avis d’imposition, et plus précisément à son revenu fiscal de référence.
Aujourd’hui, ce sont les revenus fiscaux de référence de 2021 et 2022 (années N-2 et N-1), figurant sur les avis d’imposition de 2022 et 2023, qui font foi.
En 2023, le plafond de revenu fiscal de référence pour ouvrir un LEP est de :
- 21 393 € pour une part
- 27 106 € pour 1,5 part
- 32 821 € pour 2 parts
- 38 532 € pour 2,5 parts
Vous pouvez retrouver tous les détails sur le site service-public.fr.
Avant d’ouvrir un LEP, toute banque a l’obligation de s’assurer des conditions d’éligibilité du demandeur.
Le processus est donc un peu plus long et contraignant que pour l’ouverture d’un Livret A ou d’un LDDS, qui sont des supports d’épargne ouverts à tous.
Quelles sont les principales différences entre un LEP et un Livret A, et lequel est le plus avantageux pour moi ?
Le Livret A et le LEP sont tous les deux des livrets d’épargne réglementés, c’est-à-dire que ses conditions de fonctionnement et de rémunération sont fixées par les pouvoirs publics (selon la définition de la Banque de France).
Ils ont en commun le fait d’être sans risques, car couverts par la garantie bancaire des dépôts (jusqu’à 100 000 € par client et par établissement bancaire), d’être liquides (les fonds sont disponibles immédiatement) et d’être exonérés d’impôts.
Mais ils se distinguent aussi par certaines différences. Comme nous l’avons vu, le taux d’intérêt du LEP est aujourd’hui le double de celui du Livret A. Mais son plafond est moindre : 10 000 euros, contre 22 950 euros pour le Livret A.
L’ouverture d’un LEP est également soumise à conditions, tandis que le Livret A est un produit universel, ouvert à toute personne résidant sur le territoire français.
Si vous êtes éligible au LEP, il n’y a pas de doute : en termes de rendement, il s’agit du support le plus avantageux, avec un taux d’intérêt fixé à 6%.
En comparaison, le Livret A fait pâle figure, avec un taux d’intérêt de 3% “seulement”. Soit moins que l’inflation.
Faites bien attention, cependant, à ce que vos revenus ne dépassent pas les plafonds pendant 2 années consécutives. Le cas échéant, votre LEP sera clôturé.
Peut-on cumuler LEP et livret A ?
C’est tout à fait possible. Une seule personne peut ainsi avoir plusieurs livrets d’épargne réglementée : un Livret A, un LDDS et un LEP (elle ne peut pas, cependant, avoir plusieurs Livrets A, LDDS ou LEP). À noter que le maximum de LEP autorisé est de 2 par foyer fiscal.
Cet article vous a plu ? Celui-ci devrait également vous intéresser :