Pourquoi choisir quand on peut tout avoir ?
Jérôme Naslin, dirigeant de l’entreprise Easypics, l’a bien compris. Utilisateur bicéphale de LENDOPOLIS, il a effectué 3 emprunts participatifs et prêté à environ 60 sociétés. Rencontre.
Alors, plutôt prêteur ou emprunteur : comment vous présentez-vous ?
Cela dépend avec qui j’en parle ! Typiquement, samedi matin, j’ai mis de l’argent sur un projet en cours et j’ai fait une capture d’écran de mon tableau avec les rendements… Je l’ai envoyée à un ami. Sur ce, il m’a renvoyé : “Regarde cette SCPI, elle n’est pas mal non plus !” (rire)
Après, à mes copains chefs d’entreprise, je leur montre plutôt le côté emprunteur : les avantages apportés.
Donc je dirais…50/50 !
Le taux de rendement qui est attractif pour les prêteurs, n’est-il pas justement ce qui est dissuasif de l’autre côté ?
Pourquoi ? Je ne trouve pas du tout que le taux soit dissuasif !
J’ai un ami restaurateur qui devait adapter ses toilettes pour les rendre accessibles aux personnes handicapées et il me parlait du taux trop élevé. Mais l’avantage d’avoir 400–500 prêteurs par rapport au taux est bien plus important…surtout quand on fait du B to C.
La banque prête à 1 %, c’est bien beau, mais une fois que l’on ajoute les frais, une assurance… Au final, cela fait quasiment le même taux sans l’effet de communication !
Mon raisonnement en tant que chef d’entreprise, c’est que ce taux est aussi une manière de faire partager le fruit de la société à mon entourage sans pour autant qu’il soit actionnaire.
A quel moment vous êtes vous pris au jeu ?
Je voulais lancer une première opération en financement participatif en 2015. Fin 2014, nous avons commencé à étudier les différents acteurs. En fait…j’ai commencé par prêter, pour voir l’autre côté du miroir, comment les choses se passaient.
Aujourd’hui, j’en suis, à 38 prêts. Je crois que j’ai mis 7 200€ sur la plateforme. Pour ma part, je le vois vraiment comme une source de revenu. Indépendamment de la vie de mon entreprise, à titre personnel, j’ai différents types d’investissements. J’ai ainsi créé une de mes lignes d’investissement sur le financement participatif. Tous les mois, je mets un bout de mon épargne sur mon compte LENDOPOLIS. Par exemple, l’un des derniers projets, celui de la blanchisserie, j’ai réinvesti l’argent qui m’était revenu d’autres projets (pour le moment, je n’ai pas fait sortir d’argent de la plateforme) et j’ai complété pour que cela fasse 200€ ! Chaque mois, le morceau d’épargne que je mets se situe entre 300–400€. Mon montant moyen doit ainsi être en augmentation.
Je ne regarde pas vraiment les projets, juste le thème mais pour le moment, mais aucun ne m’a déplu. J’ai une entière confiance en la manière dont LENDOPOLIS analyse les dossiers. Au début, j’étais plus attentif aux projets. Maintenant, je clique sur le projet et dans les 10 secondes suivantes, j’ai prêté ! Aider des entreprises me plaît également, c’est induit dans l’esprit du financement participatif.
Cette confiance, elle vient du fait que votre société soit elle-même passée par le processus d’analyse de LENDOPOLIS ?
Je suis confiant, je sais comment l’analyse est faite. Aussi, je n’ai pas le temps ou plutôt, je ne prends pas le temps. Dernièrement, j’ai prêté quasiment à tous les projets ! S’il y avait 20 projets en même temps, je regarderais peut-être un peu plus. Dans mon cercle familial/amical, j’ai un oncle qui a prêté à Easypics et il s’est pris au jeu. Il est retraité et a plus de temps : il se montre plus sélectif.
Je vois également ces placements comme peu risqués et bien rémunérés. J’ai aussi des actions et des assurances-vie. Pour moi, le financement participatif n’est pas beaucoup plus risqué qu’une assurance-vie et bien moins que les actions.
Pensez-vous avoir une manière différente d’envisager le système/les projets en tant qu’entrepreneur vous-même ?
Certainement. Plusieurs salariés ont commencé à prêter. Ils ne me disent pas tout non plus mais je suis certainement le plus actif. Cela n’est pas encore rentré en ligne comme une stratégie de diversification de l’épargne.
Les gens qui ont une passion pour la bourse, gérer des finances… développeront probablement un côté plus “addict”.