Les arnaques financières ont fait perdre près de 500 millions d’euros aux Français en 2021, selon le parquet de Paris. Dans le même temps, les plaintes et les signalements reçus par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) ont augmenté de 85 % par rapport à 2020. Les plus de 50 ans sont les plus touchés : ils représentent en effet plus de 65% des victimes.
Alors, faut-il s’inquiéter de la prévalence de ces escroqueries ? Heureusement, la réponse est non. L’investissement reste le meilleur moyen de faire fructifier son argent, à condition bien sûr de se montrer vigilant et d’apprendre à reconnaître les arnaques les plus fréquentes. On vous explique comment.
Les arnaques qui prennent de l’ampleur : l’univers des cryptomonnaies et NFT
Les NFT sont des non-fungible tokens, ou jetons non fongibles en français. Qu’est-ce que c’est précisément ? Ce sont des éléments cryptographiques et virtuels présents sur la blockchain ayant des codes d’identification uniques et des métadonnées (auteur, signature, date) qui les distinguent les uns des autres.
Un NFT est unique, au même titre qu’une œuvre d’art. C’est la blockchain qui permet de certifier le caractère unique d’un NFT, et de garantir l’authenticité à son acquéreur.
Portés par une popularité croissante, ils sont aussi l’objet d’arnaques de plus en plus fréquentes. En témoignent les utilisateurs de Fractal (une nouvelle plateforme de vente et d’achat) qui, en voulant acheter des NFT, ont cliqué sur un lien frauduleux et se sont fait voler leur mise.
Autre exemple : le projet de jeu vidéo Evolved Apes, pour lequel les futurs joueurs étaient invités à acheter des personnages en ligne sous forme de NFT. Problème, le (faux) développeur du jeu a disparu avec les 2,7 millions de dollars amassés.
Quant aux cryptomonnaies, elles ne sont pas en reste. S’il est bien évidemment possible d’investir sans se faire escroquer, elles restent un terrain de jeu privilégié par les arnaqueurs. Il faut dire que l’univers des cryptomonnaies et des NFT n’est pas réglementé par les autorités des marchés financiers… De fait, entre 2020 et 2021, les pertes de cryptomonnaies dues aux vols et aux escroqueries ont augmenté de 600% !
On peut citer comme exemple la cryptomonnaie « Squid Game », du nom de la série coréenne diffusée sur Netflix. En quelques jours, la nouvelle cryptomonnaie a bondi jusqu’à atteindre plus de 2 800 dollars… Avant que ses créateurs ne s’enfuient avec l’argent récolté et fassent chuter sa valeur à 0.
En général, les escrocs attirent avec la promesse de gains rapides et importants. Pour ne pas se faire piéger, il suffit de suivre quelques règles : bien se renseigner en amont, investir uniquement sur les plateformes enregistrées par l’AMF, et se méfier des promesses trop alléchantes.
Les arnaques aux placements financiers : vin, diamants, or, chambres d’Ehpad…
Promesses de gains mirobolants, formations en ligne pour devenir riche en 4 semaines… Les arnaqueurs ont beau (la plupart du temps) recourir à de grosses ficelles, la stratégie qu’ils déploient pour appâter leurs victimes reste efficace. Mais comment faire pour ne pas tomber dans le piège ?
Tout d’abord, méfiez-vous de tous les produits d’investissement qui affichent des rendements miracles (les fameux placements atypiques). Bien sûr, il est tout à fait possible d’obtenir des rendements supérieurs à 5% par an en investissant dans la Bourse ou les énergies renouvelables.
Mais aucun interlocuteur sérieux ne vous fera miroiter des rendements certains et rapides comme l’éclair. Par définition, l’investissement comporte toujours une part de risque. Il se construit également dans le temps. Si vous êtes attiré par une publicité qui vous promet de gagner 8, 10, ou 15 % de votre mise de départ en une année, vous pouvez être sûr qu’il s’agit d’une arnaque.
Ensuite, n’investissez qu’auprès d’acteurs connus et réglementés : banques en ligne ou traditionnelles, plateformes de crowdfunding ou de crowdlending, etc. Ne répondez pas aux sollicitations par mail ou par téléphone, et ne communiquez jamais vos informations personnelles si vous recevez des courriers ou e-mails inattendus de la part de votre banque ou de votre conseiller. En effet, les arnaqueurs n’hésitent pas à usurper l’identité de certains professionnels.
Enfin, méfiez-vous des formations et autres e-books qui vous promettent monts et merveilles, du type “découvrez les secrets qui vous permettront de devenir riches rapidement, facilement et sans risque”. Ils s’accompagnent bien souvent de propositions d’investissement dans des livrets sur lesquels votre argent a toutes les chances… De disparaître.
Quelques conseils pour rester vigilant
- On l’a vu, il est important de se méfier des belles promesses. Les acteurs sérieux peuvent mettre en avant des rendements attractifs, mais ils vous rappelleront les risques de perte inhérents à tout investissement, et ne tenteront jamais de vous convaincre à tout prix. Si ce que l’on vous présente est trop beau pour être vrai, c’est probablement une arnaque !
- Méfiez-vous des placements atypiques. Tous ne sont pas des arnaques, mais il est important de se montrer vigilant. Si ces offres de placement ne disposent pas d’un numéro d’enregistrement délivré par l’AMF, il s’agit d’une activité illégale.
- Ne répondez jamais aux sollicitations par e-mail ou par téléphone. Les acteurs sérieux ne font pas de démarchage.
- Pour investir, privilégiez les supports “connus” comme l’assurance vie ou le PEA. En faisant les bons choix, il est tout à fait possible d’obtenir des rendements attractifs.
Je suis victime d’une arnaque : que faire ?
Si vous avez été victime d’une arnaque financière, la première chose à faire est de la signaler à l’AMF via son service AMF Protect Épargne. Cette démarche est importante car elle permet de faire connaître l’escroquerie dont vous avez été victime et éviter que d’autres ne tombent dans le piège. Si vous venez d’effectuer un virement à un tiers frauduleux, contactez votre banque pour tenter de le faire annuler. Cela ne fonctionne pas à tous les coups, mais vous ne perdez rien à essayer.
Il est important ensuite de porter plainte, au commissariat de police ou à la gendarmerie. Vous pouvez à ce titre déposer une préplainte en ligne.
À noter : il est possible de porter plainte en s’adressant directement au Procureur de la République du tribunal judiciaire de son lieu de résidence, en envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception.
N’hésitez pas, enfin, à vous rapprocher d’une association de défense des consommateurs ou à contacter le service Info Escroqueries au 0805 805 817.