Malgré son faible rendement (0,75 %), le livret A reste un des produits d’épargne préférés des Français. En 2018, la collecte du livret A s’est élevée à 10,08 milliards d’euros selon la Caisse des Dépôts. Le livret développement durable et solidaire (LDDS) a, quant à lui, collecté 2,62 milliards d’euros sur l’année. Ainsi, à la fin de l’année 2018, les épargnants possédaient au total 391,4 milliards d’euros stockés sur ces livrets d’épargne réglementés. Mais quel est la différence entre ces deux placements ? Et lequel est-il le plus adapté à votre situation personnelle ?
Pourquoi un tel succès du livret A et du LDDS ?
Ces deux livrets réglementés répondent de façon efficace à certaines attentes des Français en matière d’épargne. Tout d’abord, il s’agit d’un placement financier liquide, c’est-à-dire que vous pouvez disposer de votre épargne à tout moment. Vous pouvez également effectuer des dépôts lorsque vous le souhaitez.
Il s’agit également d’un placement sécurisé. En effet, les fonds que vous placez sur votre livret A ou sur votre LDDS sont garantis. Même en cas de faillite de votre banque, le capital que vous avez investi est garanti par le Fonds de garantie des dépôts. Ainsi, vous ne pouvez pas perdre d’argent avec ce placement.
Autre avantage : avec un livret A ou un LDDS, les intérêts perçus sont exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Enfin, ils sont peu rémunérateurs, avec un taux d’intérêt à 0,75 %, mais ils correspondent au profil type de l’épargnant français, souvent assez frileux face au risque, même si celui-ci peut s’avérer bénéfique pour votre portefeuille s’il est maîtrisé. Cette faible rentabilité est toujours plus avantageuse que celle des livrets bancaires. En effet, leur taux d’intérêt était en moyenne de 0,28 % en novembre 2018.
Il s’agit donc d’un placement intéressant si vous souhaitez sécuriser votre épargne de précaution. L’AMF recommande de conserver 2 à 3 mois de salaire pour parer aux différents imprévus. En revanche, il ne s’agit pas d’un placement de choix si vous souhaitez faire fructifier votre épargne.
Quelles sont les différences entre ces deux livrets ?
Le livret A et le Livret Développement Durable et Solidaire (LDDS) sont tous les deux réglementés par l’Etat : ce dernier définit leur taux d’intérêt, les modalités de versement et de retrait, le plafonnement des dépôts, etc.
Ainsi, ils ont tous les deux de nombreuses caractéristiques communes : la rémunération est la même, leurs intérêts sont exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux, leur capital est garanti et les fonds restent toujours disponibles. Pour ces deux produits d’épargne, les intérêts sont calculés le 1er et le 16 de chaque mois, puis versés le 31 décembre de chaque année. Enfin, chaque personne ne peut posséder qu’un seul livret A et un seul LDDS, notamment en raison de la défiscalisation des intérêts.
Pourtant, ces deux produits d’épargne ont des différences. Tout d’abord, les conditions d’ouverture ne sont pas les mêmes. Pour ouvrir un Livret Développement Durable et Solidaire (LDDS), il faut être majeur et résident fiscal en France. Dans le cas du livret A, n’importe qui peut en ouvrir un, dès sa naissance.
Du point de vue du plafond, les conditions sont également différentes entre ces deux placements. En effet, le plafond du livret A est de 22 950 € alors que celui du LDDS est de 12 000 €.
Avant 2009, une autre différence était notoire : le livret A n’était distribué que par 3 banques, alors que le LDDS pouvait être distribué par n’importe quel établissement bancaire. Mais depuis cette date, toutes les banques peuvent proposer ces deux produits. Cette spécificité ne favorise donc plus le livret développement durable et solidaire.
L’allocation des fonds du livret A et du LDDS
À première vue, le livret A est censé financer la politique de la ville et le logement social, alors que le LDDS doit financer des projets liés à la transition énergétique. Pourtant, pour ces deux livrets, près de 60 % des fonds placés sont centralisés et utilisés par la Caisse des Dépôts pour financer divers projets. Les fonds collectés par les deux livrets sont donc majoritairement fusionnés.
Dans le cas du LDDS, la partie restante des fonds collectés est investie en direct par les banques, via des prêts aux entreprises de leur choix. Elles sont seulement dans l’obligation d’en utiliser 10 % pour des travaux d’efficacité énergétique dans des bâtiments anciens. De son côté, le livret A implique une petite obligation de financement de logements sociaux et de PME.
Dans le cadre de la loi Sapin 2, votée en novembre 2016, le livret développement durable est devenu le livret développement durable et solidaire. Le concept : donner la possibilité au détenteur d’allouer une partie des fonds de son LDDS à des projets d’économie sociale et solidaire (ESS) sous la forme d’un don. Ceci constitue une différence importante avec le livret A, qui ne le permet pas, mais les décrets d’application n’ont toujours pas été publiés.
En soi, on constate globalement un manque important de traçabilité pour ces deux placements. En effet, il est difficile de savoir précisément ce qu’il advient des fonds que vous déposez sur vos livrets. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez retrouver notre guide du livret développement durable et solidaire (LDDS).
Les avantages spécifiques du LDDS
Malgré ces nombreuses similitudes entre ces deux placements financiers, certaines différences peuvent faire pencher la balance en faveur du LDDS, selon votre situation personnelle.
Il y a encore quelques années, il y avait presque autant de livrets A ouverts en France que d’habitants. En effet, en 2011, le taux d’équipement atteignait 94,3 % de la population française. Ce chiffre reflétait l’existence de nombreuses situations où des personnes détenaient plusieurs livrets A, ce qui était pourtant interdit.
Pour remédier à ce phénomène, les pouvoirs publics ont mis en place une vérification anti-doublon obligatoire pour ouvrir un livret A début 2013. Suite à cette mesure, le taux d’équipement est tombé à 82 % en 2017. Si cette solution semble fonctionner, elle alourdit néanmoins la procédure d’ouverture d’un livret A. En effet, chaque nouvelle demande d’ouverture d’un livret A entraîne la consultation du fichier des comptes bancaires (FICOBA). Si un doublon est découvert, le processus d’ouverture du livret est bloqué jusqu’à la fermeture effective du précédent livret A.
Ainsi, le LDDS présente l’avantage d’être plus simple à ouvrir. Comme pour le livret A, vous ne pouvez en posséder qu’un seul mais son ouverture ne demande pas de vérification auprès du FICOBA. Vous avez seulement besoin d’effectuer une déclaration sur l’honneur pour pouvoir ouvrir votre livret développement durable et solidaire. Vous devez alors clôturer vous-même votre éventuel ancien livret, ce que vous pouvez généralement effectuer avec un simple courrier ou via le site internet de votre banque.
Un autre argument peut faire pencher la balance du côté du LDDS : son plafond a été relevé à 12 000 € fin 2012. Ce montant peut facilement suffire pour votre épargne de précaution. Vous pourrez ensuite commencer à vous tourner vers des options plus rémunératrices. Pourquoi pas le financement participatif, par exemple ?
La meilleure option : ne pas choisir
En réalité, la bonne nouvelle avec ces deux placements, c’est que rien ne vous oblige à choisir ! En effet, vous pouvez tout à fait détenir à la fois un livret A et un livret développement durable et solidaire. Il s’agit même de la solution idéale si jamais vous atteignez le plafond de votre premier livret.
Pour faire fructifier votre épargne, d’autres options existent
Le livret A et le LDDS peuvent répondre à certains de vos besoins d’épargne, mais il peut être intéressant de vous tourner également vers d’autres placements, plus rémunérateurs. Pour en savoir plus, vous pouvez découvrir nos différents guides :
- Le guide de l’assurance-vie
- Le top 10 des meilleurs placements immobiliers
- Le guide des plans épargne retraite
Vous pouvez également choisir de vous tourner vers le financement participatif. Ce placement vous permet de cofinancer des projets d’entreprises, dans divers secteurs comme les énergies renouvelables et l’immobilier. Envie d’en savoir plus ? Retrouvez notre article qui vous permettra de comprendre le financement participatif en 5 minutes.