Un nouveau vendredi et un nouvel épisode de l’entreprise de Monsieur Hulot. Souvenez-vous : il recherchait des financements pour ouvrir son propre magasin et engager des vendeurs, en plus de son site d’e-commerce. Il s’interrogeait sur les points principaux de notre analyse du risque. Nous avons vu ensemble le premier : le chiffre d’affaires. Passons désormais au…Besoin en Fonds de Roulement !
Après avoir compris avec Monsieur Hulot l’importance d’un chiffre d’affaires cohérent par rapport à l’évolution de son entreprise et à son secteur d’activité, nous nous penchons désormais sur le second point clé de notre analyse du risque : le BFR, soit Besoin en Fonds de Roulement.
La règle est simple : ce dernier doit être inférieur à 3 mois de chiffre d’affaires.
Mais que représente exactement de BFR ?
Difficile de parler du BFR sans tout d’abord évoquer la notion de Fonds de Roulement. Il s’agit de la capacité de l’entreprise à avoir des ressources à moyen/long terme pour financer ses activités courantes. Le Fonds de Roulement est la part de capital permanent de l’entreprise, une fois les actifs immobilisés financés (machines, local…). Ce surplus servira à financer les stocks ou créances clients : ses besoins quotidiens. Le reste des stocks et créances clients qui ne sont pas couverts par les Fonds Propres représente…le Besoin en Fonds de Roulement. Plus le Fonds de Roulement est important, plus la société est stable. Pour tout ce que l’entreprise ne peut pas financer avec ses fonds propres, elle le fera avec de la dette (fournisseur ou bancaire).
Le BFR désigne donc l’argent dont une entreprise a besoin pour combler le décalage entre les décaissements (argent qui sort) et les encaissements (celui qui doit rentrer). Ce Besoin est donc égal aux créances clients + les stocks — les dettes fournisseurs.
- Les créances clients, c’est l’argent que les clients de Monsieur Hulot lui doivent. Quand notre entrepreneur vend ses chaussons aux supermarchés, pour qu’ils les revendent ensuite à leurs clients, ces derniers ne le payent pas instantanément.
- Les stocks ? Il s’agit des chaussons déjà fabriqués et pas encore vendu.
- Les dettes fournisseurs : nous parlons ici de l’argent que le dirigeant doit à ses propres fournisseurs pour les matériaux de fabrication…
Pour construire ses chaussons, les vendre et donc dégager un bénéfice, Monsieur Hulot a besoin de différents matériaux : de la colle, du tissu, des LED… Pour leur fabrication, il doit « avancer » l’argent qu’il récupérera sur ses ventes futures. La ressource financière qui lui permet d’anticiper, d’acheter ses matériaux constitue son besoin à court : financer d’une part par ses capitaux propres (FdR) et d’autre part, par son BFR.
Pourquoi 3 mois ?
Nous avons donc opté pour un BFR inférieur à 3 mois de chiffre d’affaires afin de nous assurer que l’entreprise garde une marge financière. Le délais légal pour payer ses fournisseurs/être payé par ses clients est de 60 jours maximum… Si un entrepreneur a des difficultés à se faire rembourser en 3 mois, il ne pourra pas payer ses fournisseurs à son tour et…il se retrouvera en réelle difficulté.
Pour Monsieur Hulot qui gagne 268 269€ de CA annuel, nous lui demandons d’avoir un BFR de maximum… 67 067€. C’est bien le cas : pour l’instant, son entreprise reste parfaitement éligible sur la plateforme !
Un peu plus loin ?
En fonction de l’activité, un BFR peut être structurellement négatif. Cela signifiera que les clients payent une entreprise rapidement et que les fournisseurs seront remboursés plus tard. Par exemple, comme dans les grandes surfaces où les clients payent comptant, contrairement aux grossistes qu’elles devront rembourser. Le décalage sera donc en faveur de l’entreprise. Une très bonne nouvelle pour une société car elle aura une trésorie plus importante : celle-ci accumule de l’argent qu’elle payera plus tard. Il reste donc essentiel de comparer le Besoin en Fonds de Roulement d’une entreprise avec la moyenne sectorielle !
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