Centrales nucléaires, éoliennes, panneaux solaires, biomasse… Pour produire notre électricité, nous disposons d’un certain nombre de moyens de production. À l’heure de la transition écologique, certaines techniques insolites (et non polluantes) pourraient bien s’imposer comme de véritables modes de production complémentaires. Il faut dire que la nature recèle de nombreuses ressources insoupçonnées pour produire de l’énergie renouvelable. Nous vous présentons cinq d’entre elles.
La coque de cacao
Produire de l’électricité à partir d’une coque de cacao… Une utopie ? Pas du tout. Au Ghana, un projet de recherche visant à transformer les cosses de cacao en énergie est ainsi en cours.
Ce pays qui fait partie des cinq plus grands producteurs de cacao à l’échelle mondiale, recourt encore au bois pour la cuisson et le chauffage, ce qui constitue une source de pollution importante et une menace pour la biodiversité. D’où l’idée d’utiliser des déchets issus des cosses de cacao, qui permettraient de produire de l’énergie hors réseau.
Le principe de la biomasse est d’utiliser des matières organiques d’origine végétale, animale ou bactérienne comme combustibles pour fabriquer de l’électricité. Les matières organiques ainsi recueillies sont transformées en énergie au moyen de différents procédés, dont la méthanisation.
Avantage non négligeable : ces matières organiques sont gratuites, renouvelables et non polluantes.
Les trottoirs
Le saviez-vous ? En 2010, la ville de Toulouse a mis en place un trottoir producteur d’énergie associé à un lampadaire. Le principe est simple : il s’agit d’installer des dalles équipées de microcapteurs dans la rue, et d’attendre que le va-et-vient des piétons se transforme, au moyen de l’énergie cinétique, en énergie électrique.
Cette énergie alimente ensuite une batterie qui est reliée aux dalles. Avec cette technologie, entre 50 et 60 watts est produit en continu par un seul trottoir. Cela permet de faire fonctionner les lampadaires à LED.
Si elle était déployée partout en France, cette technologie pourrait réduire drastiquement la facture de l’éclairage urbain. Certaines villes envisagent ainsi ces trottoirs “intelligents” comme sources d’énergie complémentaire. À suivre.
L’activité humaine
Dans le même ordre d’idée, l’activité humaine sous tous ses angles constitue une source inépuisable d’énergie. Pensez par exemple aux milliers de personnes qui fréquentent quotidiennement les gares, les aéroports et autres stations de métro… La gare de Stockholm, en Suède, a ainsi eu l’idée d’exploiter la chaleur produite par les usagers. Au système de ventilation en place a été ajouté un système d’échangeurs de chaleur.
La chaleur captée réchauffe un ballon d’eau, puis l’eau chaude ainsi produite est envoyée dans un immeuble voisin. « Techniquement, un humain est en mesure de produire quotidiennement autant d’énergie qu’un panneau solaire d’un mètre carré et cinq minutes de sport sont équivalentes à 3 heures de lumière », affirmait ainsi en 2018 l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas, dont l’objectif est d’atteindre un niveau d’émission carbone de zéro d’ici à 2030.
À Rotterdam, toujours aux Pays-Bas, c’est la danse qui produit de l’électricité. Le bien nommé Club Watt alimente ses spots avec les mouvements des danseurs, que le sol convertit ensuite en électricité.
Enfin, à Portland aux Etats-Unis, la salle de sport écologique « Green Microgym » produit 36% de son électricité grâce aux efforts déployés par les sportifs qui s’y entraînent. À l’arrivée : de belles économies d’énergie. D’autres salles de sport lui ont depuis emboîté le pas, en mettant notamment en place des vélos et des tapis de course capables de générer de l’énergie.
Les déchets alimentaires
Peaux de banane, épluchures de légumes… Tous ces déchets a priori sans grand intérêt, qui terminent leur course tous les jours dans nos poubelles, ont pourtant une valeur insoupçonnée ! En effet, les déchets alimentaires (ou même animaliers, tels que la bouse de vache) peuvent être transformés en énergie grâce à la méthanisation. Les fermes Larrère, dans les Landes, produisent ainsi de l’électricité pour l’équivalent de 420 foyers grâce à 6500 tonnes de déchets de carottes.
Green Watt, le spécialiste belge de l’énergie verte, a installé en France plusieurs unités de bio méthanisation. Elles fonctionnent uniquement avec du substrat de déchet de fruits et légumes. Les matières organiques biodégradables sont transformées en biométhane, et ce gaz est ensuite converti en énergie électrique et thermique.
D’ailleurs, saviez-vous que les tomates, riches en lycopène (un puissant antioxydant) étaient un puissant conducteur pour des charges électriques ? Dix milligrammes de déchets de tomates peuvent ainsi générer 0,3 watt d’énergie, ce qui correspond à la puissance d’une télévision LED en veille. De quoi regarder ses déchets alimentaires d’une autre façon.
L’eau de pluie
On le sait, l’eau peut servir à la production d’électricité : c’est ce qu’on appelle l’énergie hydraulique. Mais si l’on s’intéressait jusqu’ici à la force de l’eau (marées, cours d’eau…), des chercheurs ont découvert que l’eau de pluie pouvait également créer de l’énergie en actionnant un circuit électrique.
« L’énergie cinétique liée à la chute d’une goutte d’eau est due à la gravité et peut donc être considérée comme gratuite et renouvelable », a ainsi expliqué l’un des chercheurs ayant travaillé sur ce projet.
Aujourd’hui, une seule goutte de pluie peut fournir de l’énergie à une centaine de LED. C’est peu au regard des quantités d’énergie consommées dans le monde, mais la technologie pourrait se développer.
Au Mexique, des étudiants ont mis au point un dispositif capable d’alimenter les quartiers pauvres d’une ville à partir d’eau de pluie. Ce système, baptisé Rain Wild, est inspiré du fonctionnement des centrales hydroélectriques. Il actionne des turbines hydrauliques en modèle réduit, qui brassent l’eau de pluie récupérée sur le toit des maisons.
De l’électricité est ainsi générée, qui est ensuite stockée dans des batteries portables. Ces batteries permettent d’alimenter des appareils électroménagers, ainsi que les systèmes d’éclairage de certains bâtiments. Reste à déployer ces projets de production d’électricité à une plus grande échelle…