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Face à l’ampleur croissante des effets du dérèglement climatique, de plus en plus de citoyens prennent conscience de l’urgence de la transition énergétique. Cela implique de délaisser les combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables, comme l’éolien, le solaire et l’hydraulique.
L’autoconsommation photovoltaïque, qui permet d’utiliser directement l’électricité générée par des panneaux solaires, connaît un essor considérable. Cette solution présente également des avantages économiques indéniables.
Cet article vous propose une exploration complète de l’autoconsommation photovoltaïque : sa définition, son fonctionnement, ses avantages et ses limites. Vous trouverez ici tout ce qu’il faut savoir sur cette solution énergétique prometteuse.
Définition de l’autoconsommation photovoltaïque
Qu’est-ce que l’autoconsommation photovoltaïque ?
Commençons par une brève définition. Le photovoltaïque désigne une technologie qui convertit l’énergie solaire, transportée par des particules appelées photons, en courant électrique. Cette conversion se fait grâce à des panneaux photovoltaïques, distincts des panneaux solaires thermiques, qui transforment l’énergie solaire en chaleur plutôt qu’en électricité.
L’autoconsommation photovoltaïque consiste à produire de l’électricité à partir de panneaux photovoltaïques et à l’utiliser pour sa propre consommation. L’objectif principal est de réduire sa facture d’électricité, surtout dans un contexte où les prix ont fortement augmenté ces dernières années. De plus, elle permet de diminuer la dépendance au réseau électrique et à ses fluctuations, offrant ainsi une certaine indépendance énergétique.
L’info en + : De plus en plus de Français se tournent vers l’autoconsommation pour réduire leurs factures et accroître leur autonomie. Selon le dernier bilan de l’Observatoire d’Enedis, le nombre d’installations photovoltaïques a triplé en deux ans. En effet, Enedis a comptabilisé 556 039 installations d’autoconsommation individuelle au deuxième trimestre 2024, contre seulement 183 767 à la même période en 2022. De plus, 61 500 nouveaux foyers ont installé des panneaux photovoltaïques durant ce même trimestre.
Autoconsommation totale ou partielle ?
Il est important de distinguer l’autoconsommation totale de l’autoconsommation partielle :
- Autoconsommation totale : Dans ce cas, toute l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques est utilisée directement pour la consommation personnelle. Aucun surplus n’est envoyé sur le réseau électrique. Si la production dépasse la consommation, l’excédent est simplement « bridé » et n’est pas utilisé. Ce modèle peut nécessiter un investissement initial moins élevé, car il n’implique pas de raccordement au réseau pour la revente.
- Autoconsommation partielle : Ici, une partie de l’électricité produite est consommée, tandis que le surplus est injecté dans le réseau électrique. Cela signifie que vous consommez seulement ce dont vous avez besoin et que le réseau prend le relais lorsque votre production est inférieure à votre consommation. Le surplus peut être revendu à un fournisseur d’énergie, offrant ainsi une compensation financière.
Comment fonctionne l’autoconsommation ?
Les panneaux photovoltaïques sont constitués d’une multitude de cellules photovoltaïques. Les cellules photovoltaïques, qui composent les panneaux photovoltaïques, captent la lumière du soleil. Lorsque les photons, des particules présentes dans les rayons solaires, frappent ces cellules, elles génèrent un courant électrique continu. Ensuite, un appareil appelé onduleur convertit ce courant en courant alternatif.
Il est également possible d’intégrer une batterie de stockage dans un système photovoltaïque. Cette batterie permet de conserver le surplus d’énergie produit pendant la journée, afin de l’utiliser ultérieurement, notamment la nuit ou lors de périodes nuageuses. Toutefois, le coût des batteries peut être élevé, ce qui les rend moins adaptées pour tous les projets. Elles sont généralement plus appropriées pour les logements isolés ou non raccordés au réseau électrique.
Il convient ensuite de choisir entre l’autoconsommation totale et l’autoconsommation partielle. Dans le cas de l’autoconsommation totale, toute l’électricité produite est utilisée pour la consommation personnelle, sans injection de surplus dans le réseau électrique. Ce modèle présente l’avantage d’une gestion administrative simplifiée, ce qui le rend attrayant pour de nombreux utilisateurs.
En revanche, l’autoconsommation partielle permet de consommer une partie de l’électricité produite tout en injectant le surplus sur le réseau. Bien que ce modèle soit plus complexe sur le plan administratif, il offre la possibilité de revendre l’excédent produit, permettant ainsi une meilleure valorisation de la production d’énergie.
Les différents types d’installation pour l’autoconsommation
Il existe plusieurs types d’installations pour l’autoconsommation photovoltaïque :
- L’autoconsommation résidentielle : permet aux particuliers de consommer l’électricité produite par leur propre installation photovoltaïque, pour un usage domestique.
- L’autoconsommation collective : quant à elle, offre la possibilité de partager l’électricité produite localement entre plusieurs consommateurs raccordés au réseau de distribution. Pour bénéficier de ce dispositif, il est nécessaire que les producteurs et les consommateurs soient géographiquement proches et qu’ils se regroupent au sein d’une personne morale organisatrice (PMO).
- Enfin, les bâtiments professionnels et agricoles peuvent également tirer parti des installations photovoltaïques pour consommer directement l’énergie produite. Cette approche permet aux entreprises et aux agriculteurs de réduire leurs factures d’électricité tout en contribuant à la transition énergétique.
Les avantages de l’autoconsommation photovoltaïque
L’autoconsommation photovoltaïque présente de nombreux avantages. En voici quelques-uns des plus significatifs :
- La réduction des factures d’électricité
Face à l’explosion du coût de l’énergie (entre décembre 2020 et décembre 2021, le prix à l’importation de l’énergie dans la zone euro a plus que doublé), les panneaux solaires et photovoltaïques présentent un avantage indéniable. En effet, ceux-ci permettent de couvrir environ 20% de la consommation d’électricité, et jusqu’à 50% s’ils bénéficient d’un système de stockage.
L’autoconsommation permet donc de réduire les factures, ce qui est encore plus vrai en cas de revente du surplus.
- L’indépendance énergétique
L’autoconsommation permet de retrouver une autonomie partielle ou totale vis-à-vis des fournisseurs d’énergie. Cela apporte une sécurité accrue aux consommateurs, notamment en matière de fluctuations des prix.
- Un impact environnemental positif
Le photovoltaïque permet de bénéficier d’une énergie 100% renouvelable, ce qui contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre et participe à la transition énergétique.
- La valorisation de l’excédent d’énergie
En cas d’autoconsommation avec revente du surplus, le surplus d’électricité produit est revendu à un acheteur comme EDF Obligation d’Achat. Cela permet de rentabiliser l’installation, mais aussi de valoriser et d’optimiser l’utilisation de l’énergie produite. Pour cela, il est nécessaire d’établir un Contrat de Raccordement, d’Accès et d’Exploitation (CRAE).
- La rentabilité et le retour sur investissement
La rentabilité des panneaux photovoltaïques peut effectivement s’étendre sur une période de 5 à 15 ans, selon divers facteurs tels que la localisation, le coût initial de l’installation, le rendement des panneaux, les tarifs de l’électricité, et l’éventuelle revente de surplus.
Par exemple, pour une installation modeste coûtant 7 800 € et générant un bénéfice annuel d’environ 720 €, on peut estimer un retour sur investissement en divisant 7 800 par 720, ce qui donne environ 10,8 ans. Cela signifie qu’après cette période, l’investissement commence à engendrer des économies nettes.
Par ailleurs, il existe différents dispositifs d’aide à l’installation de panneaux photovoltaïques : prime à l’investissement pour les installations qui permettent l’autoconsommation, éco-prêt à taux zéro, TVA à taux réduit pour les panneaux qui ne dépassent pas 3 kwC, aides des collectivités locales…
Vous pouvez vous rendre sur le site economie.gouv pour en savoir plus sur les différentes aides disponibles.
Les limites et défis de l’autoconsommation photovoltaïque
L’autoconsommation photovoltaïque présente quelques limites, que nous vous présentons ici :
- L’installation
L’installation de panneaux photovoltaïques n’est pas possible dans tous les lieux. Par exemple, dans les zones classées, des autorisations spécifiques sont requises. De plus, des contraintes techniques et esthétiques peuvent se poser, notamment dans le cas d’immeubles anciens, comme les bâtiments haussmanniens à Paris.
Enfin, les démarches administratives liées à la revente de l’excédent de production peuvent représenter un obstacle supplémentaire pour certains propriétaires.
- Le coût initial de l’installation
Installer des panneaux photovoltaïques nécessite un fort investissement de départ.
Pour une installation photovoltaïque de 3 kWc, le prix moyen se situe entre 7 500 et 9 000 €, mais ce coût peut varier considérablement en fonction des spécificités du projet. À cela, il convient d’ajouter le coût de la batterie de stockage (le cas échéant).
- La dépendance aux conditions météorologiques
La dépendance à l’ensoleillement constitue un inconvénient majeur des systèmes photovoltaïques. La production d’électricité change en fonction du climat et des saisons : par temps nuageux ou pluvieux, les panneaux produisent généralement moins d’énergie que pendant une journée ensoleillée.
De plus, les panneaux ne génèrent pas d’électricité la nuit, ce qui nécessite de prévoir un système de stockage ou d’autres sources d’énergie pour couvrir les besoins nocturnes. En hiver, les journées plus courtes et l’ensoleillement limité réduisent également la production d’électricité.
- Le besoin d’un dimensionnement optimal
Pour éviter de trop dimensionner ou de mal dimensionner l’installation, il est crucial de bien évaluer ses besoins en électricité. Il est également essentiel d’examiner les conditions d’installation, telles que l’orientation des panneaux et le niveau d’ensoleillement.
- Entretien et maintenance
Comme c’est le cas pour toute installation, les panneaux photovoltaïques nécessitent un entretien régulier pour garantir une production optimale. S’il est possible de procéder soi-même au nettoyage des panneaux, des entreprises spécialisées peuvent se charger de cette tâche.
De même, il est nécessaire de réaliser des contrôles réguliers de chacun des éléments qui constituent l’installation (onduleur, tableau électrique…) pour prévenir tout dysfonctionnement.
Conclusion
Produire de l’énergie photovoltaïque pour un usage personnel est tout à fait réalisable. On distingue deux types d’autoconsommation : l’autoconsommation totale, qui consiste à utiliser directement l’énergie produite sans l’injecter dans le réseau, et l’autoconsommation partielle, qui permet de revendre l’excédent à un acheteur agréé.
Les avantages de l’autoconsommation photovoltaïque sont nombreux : réduction significative des factures d’électricité, moindre dépendance au réseau, protection de l’environnement et contribution à la transition écologique. Bien que l’investissement initial semble conséquent, divers dispositifs d’aide permettent souvent de le rentabiliser rapidement.
À l’avenir, les panneaux photovoltaïques devraient encore améliorer leur performance, notamment avec des modèles hybrides capables de produire à la fois de l’électricité et de l’eau chaude.
Cette évolution s’inscrit dans un cadre législatif solide, tant au niveau européen avec le Pacte vert qu’au niveau français avec la loi de 2023 sur l’accélération de la production d’énergies renouvelables.
Il est donc légitime de considérer les énergies photovoltaïques comme une solution d’avenir.
