L’énergie éolienne, produite à partir de la force du vent, est un atout certain pour la transition énergétique et environnementale.
Il s’agit d’ailleurs de la deuxième source d’énergie renouvelable la plus utilisée, juste après l’énergie hydraulique.
Que faut-il savoir sur cette énergie renouvelable ? Comment fonctionne-t-elle ? Quels sont les grands enjeux qui l’entourent ?
Enfin, à quoi faut-il s’attendre pour les années à venir ?
Qu’est-ce que l’énergie éolienne, et comment fonctionne-t-elle ?
L’énergie éolienne est une énergie produite à partir de la force du vent sur les pales d’une éolienne. C’est une énergie renouvelable, c’est-à-dire qu’elle provient d’une ressource naturelle (le vent) qui se renouvelle à un rythme supérieur à celui de sa consommation.
Concrètement, lorsque le vent souffle, les 3 pales du rotor (la partie rotative de l’éolienne) se mettent à tourner. Le rotor entraîne à son tour une génératrice, qui va transformer l’énergie cinétique du vent en électricité.
Toutes les éoliennes d’un même parc sont raccordées à un poste de livraison qui collecte l’énergie produite. Cette énergie est ensuite acheminée vers le réseau public d’électricité, prête à être utilisée par les consommateurs.
On distingue les éoliennes terrestres des éoliennes en mer (ou offshore). Les premières sont, comme leur nom l’indique, implantées sur terre, tandis que les secondes sont implantées au large des côtes.
Comment l’énergie éolienne est-elle déployée dans le monde ?
En France, le parc éolien français était composé de 6 500 éoliennes terrestres en 2018 (selon les derniers chiffres officiels). En 2023, le nombre d’éoliennes est estimé à 8 000, réparties sur 1 942 parcs, que ce soit en France métropolitaine ou en Outre-Mer. On peut visualiser la répartition du parc éolien en France par région sur ce site.
Le parc français est le quatrième parc éolien le plus important d’Europe, derrière l’Allemagne, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Les côtes bretonnes et la côte méditerranéenne sont en effet particulièrement pourvues en vent.
Pour autant, cette abondante ressource reste sous-exploitée. Alors que les Britanniques et les Allemands produisent respectivement 21 % et 23 % de leur électricité avec l’éolien, c’est seulement 7,8 % pour les Français.
Ainsi, la France ne devrait pas atteindre les objectifs qu’elle s’était fixés pour le déploiement des énergies renouvelables électriques sur la période 2019-2023. En ce qui concerne l’éolien terrestre, l’objectif de 24,1 gigawatts (GW) de capacités installées établi pour fin 2023 ne sera pas atteint, les capacités actuelles étant de 20 GW.
Selon les chiffres publiés par l’Association mondiale de l’énergie éolienne (WWEA), le parc éolien mondial s’est agrandi de 97,3 GW en 2021, un record historique. Au sein de l’Union européenne, les énergies éoliennes et solaires ont produit plus d’électricité en 2022 que le gaz ou le charbon. Selon un rapport du think tank Ember, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui a suivi ont joué un rôle dans cette croissance inattendue.
Qu’en est-il en dehors de l’Union européenne ?
C’est la Chine qui se trouve sur le haut du podium. Le pays a installé plus de la moitié des éoliennes mises en service en 2021. Elle possède environ 40% du parc mondial. Les États-Unis se situent en seconde position, avec environ 16% du parc mondial.
Quelles sont les perspectives de l’énergie éolienne ?
En France, la loi de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui fixe les priorités des pouvoirs publics en matière de transition énergétique, prévoit que les capacités éoliennes doivent augmenter de 140% d’ici 2028 par rapport à 2019. Pour l’instant, cependant, l’Hexagone est en retard sur la trajectoire de déploiement prévue. Alors que l’éolien devait représenter 23% de sa consommation énergétique finale en 2020, il n’en représente aujourd’hui que 19,3%.
Les enjeux actuels sont les suivants :
- Une réduction des délais de raccordement ;
- L’installation de nouveaux sites ;
- L’augmentation des volumes des appels d’offres ;
- L’augmentation du nombre d’emplois de la filière, avec au moins 20 000 emplois liés à l’éolien sur le territoire français d’ici 2035.
Par ailleurs, près de la moitié du parc éolien se situe actuellement dans les régions Hauts-de-France et Grand Est. Une limite géographique qui se couple parfois à une vision négative de la part des habitants. Il reste donc à convaincre le grand public des bénéfices de l’éolien, une énergie entièrement naturelle et renouvelable. A l’heure où la transition écologique et énergétique se fait pressante, il s’agit là d’un atout majeur.
La loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, promulguée le 10 mars 2023, devrait permettre d’accélérer ce développement. Ainsi, l’objectif pour 2050 est de multiplier par dix la production d’énergie solaire, de déployer 50 parcs éoliens en mer, et de doubler la production d’éoliennes terrestres.
Sans surprise, la production mondiale d’énergie éolienne a fortement augmenté ces dernières années. En 1990, 16 pays produisaient un total de 3,6 milliards de kWh d’énergie éolienne. Vingt ans plus tard, 105 pays produisaient 340 milliards de kWh, tandis qu’en 2020, ce sont 129 pays qui généraient 1 597 milliards de kWh d’énergie éolienne.
Il n’en reste pas moins que tous les pays ne bénéficient pas du même potentiel éolien. Cette énergie ne peut donc pas être utilisée de manière uniforme sur l’ensemble des territoires.
Quels sont les pays les plus avancés sur le sujet de l’énergie éolienne ?
L’Islande
L’Islande est actuellement le seul pays au monde qui produit 100 % de son énergie à partir de sources renouvelables : éolien, hydraulique, solaire et géothermie. Depuis 2012, le parc éolien est en fort développement, l’île étant battue par les vents.
Le Danemark
En 1991, le Danemark a été le premier pays au monde à mettre en place un parc éolien en mer. Depuis, plus d’une dizaine de parcs ont vu le jour. Aujourd’hui, l’énergie éolienne fournit à ce pays d’Europe du Nord 50 % de l’électricité consommée !
La Chine
Actuellement, le tiers des capacités mondiales en énergie éolienne est détenu par la Chine, qui souhaite en outre doubler sa capacité éolienne et solaire d’ici 2025. L’objectif : que 33 % de l’approvisionnement en électricité du réseau national provienne de sources renouvelables d’ici 2025, contre 29 % en 2020.
Le pays qui pollue le plus au monde est donc aussi, paradoxalement, le plus grand producteur d’énergie renouvelable.
Les Etats-Unis
Les États-Unis se classent au 2e rang mondial pour la production éolienne avec 21,4 % du total mondial. En 2021, les éoliennes ont produit 9,1 % de l’électricité du pays. Un chiffre qui devrait augmenter dans les années à venir, le président Biden ayant fixé un objectif de 30 GW d’éolien en mer d’ici 2030.