En 2017, la consommation d’énergie en Europe a augmenté de 1 % selon Eurostat, alors que l’objectif européen était de la réduire de 20 % d’ici 2020. Dans ce contexte Européen, la France a une consommation stable. Face au défi de la transition énergétique, comment les Français perçoivent-ils les énergies renouvelables et comment souhaitent-ils s’investir ?
La 9e édition du baromètre annuel OpinionWay pour Qualit’EnR, l’association pour la qualité des énergies renouvelables, a été dévoilée il y a quelques semaines. On y voit notamment que les Français soutiennent largement la filière ENR et ont un vrai désir d’agir pour la transition énergétique. Découvrez les grandes conclusions de l’enquête.
Les Français soutiennent largement les énergies renouvelables
Première conclusion de l’étude : l’adhésion aux énergies renouvelables est très forte. 97 % des Français encouragent leur développement. Parmi eux, 89 % soutiennent le développement de la filière solaire thermique, 84 % celui des pompes à chaleur, 81 % celui des panneaux photovoltaïques, 77 % celui de l’éolien et 70 % celui du bois énergie.
Il ne s’agit ici pas juste d’un soutien, mais aussi d’une forte confiance, pour 97 % des sondés. Ils ont majoritairement confiance dans les pompes à chaleur (82 %) et dans les panneaux solaires (81 %). La confiance dans le solaire photovoltaïque a augmenté de 13 points en 4 ans, ce qui est très prometteur pour la filière.
Le rejet de l’énergie nucléaire
L’étude fait remonter un important rejet de l’énergie nucléaire, en ligne avec les nombreuses contestations existantes. 1 Français sur 5 déclare être clairement opposé au nucléaire, avec une augmentation de 3 points en un an. La filière enregistre une majorité de détracteurs (52 %).
Comme annoncé dans la PPE, la sortie du nucléaire n’est pourtant pas imminente. Pour en savoir plus, vous pouvez retrouver notre article sur la programmation pluriannuelle de l’énergie 2019.
L’Etat, premier acteur cité pour agir
Pour les Français, la transition énergétique doit être portée en premier lieu par les pouvoirs publics (93 %). L’Etat est notamment cité par 85 % des sondés, suivi par les villes et les collectivités locales (77 %), devant les entreprises (66 %). Les associations et les ONG ne sont citées que par 57 % des Français.
Ce résultat arrive dans un contexte où 4 associations ont lancé une action commune pour attaquer l’Etat en justice pour inaction en matière de lutte contre le réchauffement climatique. La pétition a notamment été signée par 2 millions de personnes en un mois.
Une volonté d’agir à titre individuel pour la transition énergétique
Mais les Français ne se reposent pas uniquement sur les pouvoirs publics pour faire avancer la transition énergétique. En effet, 87 % des sondés se disent prêts à engager des actions individuelles pour y contribuer. 73 % sont prêts à le faire dans leurs choix de consommation, 59 % dans leurs dispositifs d’énergie domestique et 56 % dans leurs choix en matière de transports.
Si on se penche plus précisément sur le domaine de l’habitat, on voit qu’un Français sur 3 consent à passer aux énergies renouvelables pour ses besoins de chauffage (35 %) ou à effectuer une rénovation énergétique de son logement (33 %). L’adhésion de principe est forte : 4 Français sur 5 pensent que les énergies renouvelables devraient devenir la norme dans les logements.
Enfin, on note un fort attrait pour l’autoconsommation. En effet, 88 % des Français souhaiteraient consommer leur propre électricité s’ils installaient des panneaux photovoltaïques chez eux, plutôt que vendre l’intégralité de l’énergie générée.
Que faire de leur surplus ? 23 % des Français choisiraient de le vendre ou de l’échanger localement et 11 % préfèreraient l’offrir à une association ou à des personnes en situation de précarité énergétique. Le schéma de la rente solaire, à savoir la revente de toute l’énergie produite au réseau d’électricité, ne séduit plus que 8 % des Français.
Les Français équipent de plus en plus leurs logements
Des progrès restent à faire en termes d’équipements de chauffage. En effet, les équipements traditionnels dominent encore le parc énergétique résidentiel. 35 % des Français possèdent un chauffage électrique et 32 % possèdent une chaudière au fioul ou au gaz.
Une partie de ce parc doit d’ailleurs être rénové : 17 % des sondés déclarent être équipés d’une chaudière au fioul ou au gaz ancienne. Ils pourraient ainsi bénéficier de la nouvelle prime à la conversion, proposée par le Gouvernement.
On note toutefois des progrès : 41 % des Français possèdent au moins un équipement énergies renouvelables dans leur logement, avec une progression de 6 points en un an. Pour les propriétaires de maisons individuelles, ce taux d’équipement grimpe à 61 %. Ces chiffres devraient progresser : 25 % des Français envisagent d’acquérir ou de renouveler leur équipement actuel pour passer aux énergies renouvelables.
Selon les sondés, le principal mérite de ces systèmes est d’abord de favoriser l’indépendance énergétique (87 %) et de se sentir bien chez soi (87 %). Réaliser des économies sur le plan financier n’est cité que par 78 % des sondés.
Les équipements les plus répandus sont le bois énergie avec les inserts de cheminée (15 %) et les poêles à bois (13 %). Les pompes à chaleur viennent ensuite (11 %), suivies par les panneaux photovoltaïques (7 %) et les chauffe-eaux solaires (5 %). Il y a donc encore des progrès potentiels à espérer en termes d’équipement au vu de la forte appétence des Français pour les énergies renouvelables.
Une bonne connaissance des aides à la transition énergétique
Les Français connaissent bien les aides disponibles pour installer des dispositifs énergies renouvelables. En effet, 77 % d’entre eux sont capables d’en citer au moins une. 66 % citent le prêt à taux zéro (+ 7 points), 55 % citent le chèque énergie et 51 % citent le crédit d’impôt.
Parmi les ménages aux revenus les plus faibles, la connaissance de ces aides progresse également. Seuls 17 % des ménages dont le revenu mensuel est inférieur à 1 000 € ne connaissant aucun de ces dispositifs existants.
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