Le réchauffement climatique se fait chaque jour un peu plus menaçant. La nécessité de réinventer nos modes de production et de consommation s’impose. C’est la raison pour laquelle de nombreux porteurs de projets développent des solutions innovantes et vertueuses. L’objectif est de dessiner collectivement un avenir plus vert. Et certaines pourraient bien avoir un très fort impact sur le développement durable.
Voici donc un tour d’horizon des meilleures innovations écologiques du moment, tous secteurs d’activité confondus.
La transformation des déchets humains en énergie
Et si les déchets humains (en d’autres termes : la matière fécale) pouvaient être utilisés comme source d’énergie et participer à la transition énergétique ? Non, ce n’est pas une blague.
Des chercheurs israéliens de l’université Ben Gourion ont ainsi démontré que les excréments humains pouvaient être transformés en carburant réutilisable. Pour cela, ils ont imaginé un système de carbonisation hydrothermale qui convertit les déchets humains en combustible et en engrais. Cette technique permet de chauffer la matière à très haute température pour la transformer ensuite en hydrochar. Cette substance peut être utilisée comme combustible pour produire de l’énergie.
Dans le même genre, le cabinet d’architectes singapourien Spark a créé un prototype de toilettes qui produisent de l’électricité à partir d’excréments. Ces toilettes d’avenir, opportunément baptisées Big Ass Toilet, utilisent les déchets solides pour les transformer en électricité via une unité de cogénération enfouie sous terre.
Chaque toilette a une durée de vie de 10 ans et peut fournir l’électricité d’un village de huit habitations. Ces innovations répondent à deux enjeux d’importance. L’amélioration de l’hygiène dans les pays en voie de développement en premier lieu. Et la réduction de l’utilisation du charbon comme combustible, une énergie que l’on sait être très polluante.
Le recyclage des déchets de noix de coco pour lutter contre la déforestation
Chaque année, 1,7 milliard de palettes de transport en bois sont produites en Asie. Cela entraîne l’abattage de 200 millions de conifères. Or, la déforestation met à mal l’équilibre de notre écosystème. C’est la raison pour laquelle la start-up néerlandaise CocoPallet propose aujourd’hui une alternative au bois. Elle utilise des coques de noix de coco pour la fabrication de palettes de transport et de stockage.
Au lieu d’être jetées puis incinérées comme la plupart des déchets, les coques de noix de coco sont ainsi récupérées pour fabriquer un matériau naturel, écologique et nettement moins coûteux que le bois. Si la solution proposée par CocoPallet venait à se généraliser, ce sont des millions d’arbres qui pourraient être sauvés chaque année.
La dépollution de l’air et de l’eau avec les microalgues
Créée en février 2020, la start-up française Planctonid Environnement est spécialisée dans la production de microalgues. Grâce à la photosynthèse, celles-ci absorbent le dioxyde de carbone (CO2) présent dans les océans et le transforment en oxygène.
Elles constituent par ailleurs une biomasse riche en protéines, en acides aminés et en oligo-éléments, utilisable aussi bien dans l’alimentation animale et humaine que dans les biocarburants ou les engrais écologiques. Grâce à cette technologie, Planctonid développe des unités de phytoremédiation, c’est-à-dire des fermes de phytoplanctons et de microalgues. Un seul hectare permet de capturer autant de CO2 que 150 hectares de forêt. Une solution d’avenir pour la dépollution de l’air et des océans ?
Et si l’on pouvait recharger son téléphone avec de l’énergie verte ?
Waterlily est une invention canadienne qui permet de recharger son téléphone à tout moment et à n’importe quel endroit, même en pleine nature. Mais aussi et surtout d’économiser l’électricité nécessaire au rechargement de nos téléphones portables…
Comment ça marche ? Waterlily est une turbine portative qui pèse 1, 3 kg et utilise l’énergie de l’eau ou du vent pour recharger les appareils électroniques. Plus la force du vent ou du mouvement de l’eau est forte, plus le chargement est rapide.
En fonction des conditions météorologiques, il faut ainsi compter entre 2h et 4h30 pour recharger un téléphone via un branchement USB. Il n’y a pas de vent ni d’eau à proximité ? Pas de problème : une manivelle permet de produire soi-même de l’énergie renouvelable.
De l’hydrogène pour réduire les gaz à effet de serre
L’entreprise nantaise Lhyfe produit de l’hydrogène renouvelable, une énergie propre qui n’émet aucun gaz à effet de serre. Avec un électrolyseur et un parc d’éoliennes à Bouin, en Vendée, elle alimente ainsi une station multi-énergies en carburant écologique où les véhicules de la Roche-sur-Yon peuvent venir faire leur plein. La demande étant très importante, il est prévu que d’autres sites de production se déploient en France et en Europe cette année.
Par exemple, la Deutsche Bahn (l’entreprise ferroviaire allemande) vient d’attribuer à Lhyfe la construction et l’exploitation d’un électrolyseur destiné à alimenter des trains à hydrogène. Des projets d’avenir, quand on sait que l’Union européenne a lancé en 2020 un plan de 180 milliards d’euros pour développer l’hydrogène.
Lhyfe promet une réduction de 30% de gaz à effet de serre des transports et de l’industrie. L’entreprise, qui compte 60 salariés en 2021, devrait doubler ses effectifs cette année.
Une innovation écologique pour lutter contre la pollution plastique
Chaque année, ce sont près de 8 milliards de kilos de plastique qui terminent leur course dans les océans. Environ 80 % de ces déchets viennent des terres et sont ensuite charriés par les rivières.
Face à ce terrible constat, la start-up néerlandaise Great Bubble Barrier (Grande barrière à bulles, en français) a mis en place un mécanisme qui, en pompant de l’air, crée une barrière de bulles qui permet de ramener le plastique à la surface de l’eau. Aucun risque pour la faune et la flore : seuls les déchets plastiques sont ciblés. Les bulles produites par le mécanisme apportent en plus de l’oxygène, ce qui stoppe la prolifération d’algues toxiques.
Grâce à ce système, jusqu’à 86 % des déchets plastiques sont récupérés ! Après avoir mis en place une première barrière à bulles dans un canal à Amsterdam, la start-up souhaite désormais en installer de nouvelles à différents endroits du monde. À suivre…