À l’heure du changement climatique, c’est un concept qui fait de plus en plus parler de lui. Mais qu’est-ce qui se cache derrière le terme de permaculture ?
On vous explique ce dont il s’agit, loin des clichés et des idées reçues.
La permaculture : une définition
La permaculture (terme né de l’association des mots permanente et agriculture) fut théorisée dans les années 1970 par le biologiste Bill Mollison et David Holmgren, essayiste, en s’inspirant d’un agriculteur japonais nommé Masanobu Fukuoka.
Il s’agit d’un mode d’agriculture qui se base sur les principes du développement durable, et l’observation des cycles naturels.
Celui-ci se veut respectueux de la biodiversité et de l’environnement, mais aussi de l’humain.
L’objectif est de concevoir des cultures et des lieux de vie autosuffisants, en s’inspirant notamment des savoir-faire traditionnels. Mais aussi en observant l’écosystème dans lequel nous évoluons : quels sont les insectes et les plantes de la région ? Quel est le type de climat ? Comment récupérer les eaux de pluie ?
On l’aura donc compris, la permaculture s’oppose au modèle actuel d’agriculture intensive, qui se caractérise par l’usage de produits chimiques et la recherche d’une maximisation de la production.
La permaculture repose sur trois piliers distincts :
- Prendre soin de la terre ;
- Prendre soin des humains ;
- Créer l’abondance et redistribuer les excédents.
Mais, plus qu’un mode d’agriculture, la permaculture est une philosophie concrète, qui se veut accessible à tous. Ce qui nous amène à la question suivante.
Comment puis-je appliquer la permaculture dans mon jardin ?
La permaculture se base sur plusieurs principes, qu’il est tout à fait possible de reproduire chez soi. Ces principes de base sont :
- L’observation de la nature ;
- L’absence de produits phytosanitaires et de mécanisation ;
- La collecte et le stockage de l’énergie ;
- L’utilisation et le recyclage des déchets ;
- L’arrosage et le compostage ;
- La valorisation de la biodiversité ;
- Le fait de commencer par cultiver une parcelle de petite taille, puis de s’étendre si nécessaire.
Concrètement, cela signifie que chaque élément doit être placé selon ses relations avec les autres. C’est ce qu’on appelle le compagnonnage.
Ainsi, l’association de certaines plantes permet d’obtenir de belles récoltes tout en évitant l’utilisation d’engrais chimiques.
Par exemple : le basilic est un répulsif naturel des mouches et des moustiques, et s’associe parfaitement avec des légumes comme les poivrons, les tomates, les asperges ou les aubergines.
Autre principe de base : la planification de l’efficacité énergétique, ce qui suppose de définir ses zones d’activité pour éviter la déperdition de temps et d’énergie.
En règle générale, un jardin en permaculture se décompose en cinq zones. La zone 1 est celle où l’activité humaine est très fréquente : elle se situe au plus près de la maison.
En revanche, la zone 5 est celle où l’activité humaine est la plus rare ; elle est aussi la plus éloignée des habitations. Dans le même ordre d’idée, les plantes qui ont les mêmes besoins en eau et/ou en ensoleillement doivent être regroupées.
Enfin, il est important de travailler à mettre en place un système transversal, qui remplit plusieurs fonctions à la fois. Par exemple, certains jardiniers ont recours à des poules, qui, en plus de fournir des œufs, nettoient les sols et les fertilisent, tout en mangeant les déchets et les insectes nuisibles !
Le saviez-vous ? La permaculture est aussi applicable en milieu urbain. De nombreux jardins partagés ont ainsi essaimé en ville. Il y en a certainement un près de chez vous !
La permaculture est-elle rentable sur le long terme ?
On a tendance à opposer la permaculture et l’agriculture intensive, qui favorise le rendement. D’où la question qui se pose : la permaculture peut-elle être rentable ?
Une étude scientifique de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) s’est penchée sur la viabilité économique de ce modèle agricole, en observant pendant 4 ans (de 2011 à 2015) une ferme normande gérée en permaculture.
Selon les conclusions de l’étude, la permaculture est bel et bien une activité rentable. Une parcelle de 1000m2 permet ainsi de dégager un revenu horaire de 5,4 à 9,5 € pour une semaine de 43 heures, soit un salaire mensuel net de 900 à 1570 €.
Un revenu agricole certes peu élevé, mais qui “apparaît tout à fait acceptable, voire supérieur, au regard des références couramment admises en maraîchage biologique diversifié” selon l’INRA.
Peut-on nourrir les êtres humains avec la permaculture ?
C’est une question à laquelle il est impossible de répondre par oui ou par non, et qui exige de la nuance.
Pour commencer, la permaculture n’invente rien : elle n’est pas un “nouveau” mode de culture, mais simplement une mise en pratique des techniques agricoles anciennes.
Mais peut-elle aujourd’hui nourrir des milliards d’êtres humains ? Difficile de répondre, d’autant que le phénomène de permaculture est impossible à chiffrer en l’absence de statistiques dédiées.
Une chose est sûre : la permaculture apporte de nombreuses réponses aux défis environnementaux contemporains.
À commencer par l’érosion des sols : en cinq décennies, un tiers des terres arables dans le monde a disparu à cause de l’agriculture industrielle !
Par ailleurs, la permaculture permet de lutter contre les îlots de chaleur, tout en préservant la biodiversité et en améliorant le cadre de vie. Car la permaculture, loin de n’être qu’une forme particulière d’agriculture, se veut aussi promotrice de lien social.
Une étude publiée en 2017 dans la revue Nature Communications démontre en tout cas qu’il est possible de nourrir plus de 9 milliards d’êtres humains en 2050 avec une agriculture biologique, à condition de réduire le gaspillage alimentaire et limiter la consommation de produits animaux.
Comme souvent, tout est en réalité une question de volonté politique.
Pour nourrir la planète avec la permaculture, il faudrait en premier lieu augmenter le nombre de surfaces disponibles, mais aussi réduire sa consommation de viande.
Cela tombe bien : c’est aussi ce que préconise le Giec pour lutter contre le réchauffement climatique
Mais cela suppose de mettre en œuvre un nouveau modèle agricole, et donc d’abandonner les pratiques issues de l’agriculture industrielle, peu respectueuses des êtres humains et des animaux.
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