Le troisième volet du rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) a été publié le 4 avril dernier. Le constat alarmant qui est dressé reste dans la continuité de son précédent rapport. Il est proposé un certain nombre de pistes à suivre, notamment en matière d’énergies renouvelables. Quelles sont les voies possibles pour limiter au maximum les effets du réchauffement climatique ?
Des efforts immédiats pour l’écologie
Le nouveau rapport du GIEC indique que les émissions de carbone n’ont jamais été aussi élevées dans l’histoire de l’humanité. Pour les scientifiques, il reste peu de temps pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, soit la limite fixée par l’accord de Paris de 2015.
Le rapport du GIEC insiste ainsi sur le fait que les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient atteindre leur pic « avant 2025 au plus tard et être réduites de 43% d’ici 2030 ». Ce qui laisse, pour résumer un peu grossièrement, trois années pour agir !
Pour les auteurs du rapport, il est indispensable que les émissions de méthane (produites majoritairement par l’agriculture et l’exploitation des énergies fossiles) soient réduites d’environ un tiers. De plus, doit cesser dès maintenant tout nouveau projet d’énergie fossile.
Des propositions ambitieuses et pour l’instant non suivies d’effet. Par exemple, le Canada vient de donner son feu vert à la construction d’un projet pétrolier offshore.
Pour autant, il ne s’agit pas de désespérer. Selon les mots de Hoesung Lee, président du GIEC : “Nous sommes à la croisée des chemins. Les décisions que nous prenons maintenant peuvent garantir un avenir vivable. Nous avons les outils et le savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement climatique”.
Chaque tonne de CO2 compte, chaque incrément de degré compte. Explique Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS
Les pistes à suivre proposées par le GIEC
L’une des principales voies de réduction des émissions de gaz à effet de serre réside dans l’exploitation des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, etc.), en remplacement des énergies fossiles (charbon, pétrole…). Quatre scénarios ont fait l’objet d’une étude approfondie. Selon le plus optimiste, au moins 77% des besoins énergétiques mondiaux à l’horizon 2050 seront couverts par les énergies renouvelables. Or, le potentiel de certaines énergies propres est encore largement sous-exploité, comme l’énergie solaire ou la géothermie.
Un graphique en page 50 montre ainsi que le déploiement à échelle mondiale des énergies propres participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, en 2030, l’énergie éolienne (tout comme l’énergie solaire) peut potentiellement permettre une réduction d’environ 4 gigatonnes de CO2 à l’échelle de la planète.
Cela est à mettre en parallèle avec le déploiement d’autres énergies. Les énergies nucléaires ne permettraient de diminuer les émissions de gaz à effet de serre que de 1 gigatonne d’équivalent CO2 environ.
Energie éolienne, solaire et technique d’élimination du dioxyde de carbone
Pour les experts du GIEC, l’énergie éolienne et solaire a en outre un coût inférieur à celui des énergies fossiles. Ils aboutissent à cette conclusion en prenant en compte les coûts environnementaux externes dans le prix de l’énergie. Ainsi, “les politiques publiques qui prendront en compte les avantages supérieurs des énergies renouvelables en termes économiques, sociaux et environnementaux, notamment leur capacité à réduire les émissions atmosphériques et améliorer la santé publique, constitueront un facteur déterminant dans la poursuite des objectifs envisagés dans les scénarios de déploiement les plus optimistes ».
Cependant, le rapport met en avant des estimations au niveau mondial. Cela ne permet pas d’estimer la diminution des émissions de CO2 par pays en cas de déploiement des énergies renouvelables.
Les experts du GIEC réaffirment la nécessité de mettre en place des techniques d’élimination du dioxyde de carbone. On parle ici de plantation d’arbres ou d’extraction du CO2 de l’atmosphère (une technologie encore peu au point).
Sauver la planète nécessite des investissements
Pour le GIEC, l’objectif des +1,5°C acté par l’accord de Paris nécessite un investissement de 2 300 milliards de dollars par an entre 2023 et 2052. Et ce, rien que pour le secteur de l’énergie. En 2021, seulement 750 milliards ont été dépensés dans le monde pour les énergies propres, selon l’Agence internationale de l’énergie.
Le constat est sans appel : les pays riches dépensent deux à cinq fois moins que nécessaire. Et les pays en voie développement quatre à huit fois moins. L’effort à fournir est donc aussi financier.
À titre personnel, vous pouvez investir dans des projets d’énergies renouvelables et ainsi participer à la transition énergétique en passant par des plateformes dédiées comme Lendopolis.
D’autres pistes pour réduire la demande énergétique
On l’a compris, les experts du GIEC misent en grande partie sur le développement des énergies renouvelables. Mais ils préconisent aussi un changement de paradigme plus large, qui pourrait permettre de réduire la demande énergétique mondiale. Cela passe notamment par :
- Le logement (meilleure isolation des bâtiments) ;
- L’alimentation (réduction drastique de la consommation de viande) ;
- Les transports (recours aux mobilités douces, déploiement des véhicules électriques)
- La lutte contre le gaspillage, notamment alimentaire.
Par ailleurs, face à l’explosion de l’urbanisation (70% de la population mondiale vivra en ville en 2050), les experts du GIEC proposent de repenser le fonctionnement des zones urbaines, notamment « grâce à une consommation d’énergie réduite”, mais aussi à des solutions de stockage du carbone “en utilisant la nature” (plantation d’arbres, etc.), et à la mise en place de transports plus propres.
Le recours massif aux énergies décarbonées n’est donc pas la seule solution proposée par les experts du climat. Si leur déploiement s’avère indispensable, celui-ci doit s’accompagner d’un changement de modèle, dans lequel nous avons tous un rôle à jouer. Et cela passe, entre autres, par une plus grande sobriété.