En octobre Gilles et Paul, jeunes diplômés d’HEC, lançaient iroko project : la première plateforme de prêts de particuliers à PME d’Afrique de l’Ouest. Let’s meet !
Début de l’année dernière, LENDOPOLIS (KissKissBankBank & Co) accueillait deux étudiants d’HEC qui réalisaient un mémoire sur le crowdlending en Afrique. Leur objectif ? Effectuer une étude de faisabilité pour le lancement d’une plateforme similaire au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Après plusieurs mois passés à nos côtés à se familiariser au secteur et aux outils, l’aventure a continué sur place, en Afrique de l’Ouest, afin de s’assurer du potentiel du projet dans la région. 🛩 Avec des conclusions positives, nos deux jeunes entrepreneurs sont partis s’installer à Dakar pour lancer la phase pilote de leur projet. iroko est née 🍼! Cofina, pionnier de la mesofinance* en Afrique de l’Ouest et partenaire de l’étude de nos jeunes entrepreneurs a décidé de poursuivre leur accompagnement, aussi bien sur la partie analyse du risque et connaissance de l’environnement qu’en les “incubant” avec leur Cofina StartUp House.
KissKissBankBank & Co a également décidé de rester au côté d’iroko en finançant cette phase pilote et apportant toute son expertise sur le crowdlending.
💬 Nous sommes ravis et impressionnés par le travail, aussi bien d’origination que d’analyse du risque sur les TPE/PME, d’iroko, en partenariat avec Cofina, dans un environnement où l’accès à l’information n’est pas toujours aisé. — Romain Payet, responsable des nouveaux business de LENDOPOLIS.
Welcome to 🇸🇳
“Nous étions d’abord intéressés par l’Afrique de l’Ouest, dont deux des plus gros pays sont le Sénégal et la Côte d’Ivoire et avons passé 1 mois dans chacun. Il en est ressorti que l’écosystème du financement des PME était plus structuré au Sénégal”, expliquent les cofondateurs. Pour se développer, iroko project s’appuie sur des agences d’accompagnement et acteurs comme la Banque Nationale de développement. De nombreux acteurs publics sont installés au Sénégal, ce qui facilite l’élaboration de partenariats. Avec leur plateforme, nos jeunes entrepreneurs visent principalement des TPE/PME aux besoins de financement d’environ 40 000€, pour des périodes de remboursement allant de 6 à 24 mois. Pourquoi des durées aussi courtes ? Les marchés du financement des entreprises en France et en Afrique subsaharienne sont très différents. Dans cette région, il existe aujourd’hui 2 moyens de financer les entreprises locales : les gros établissements bancaires et les établissements de micro-crédit 🏦. Les premiers ne financent presque exclusivement que les grandes entreprises. Les seconds s’adressent bien aux TPE/PME mais les crédits octroyés dépassent rarement la barre des 10 000€ pour des période de seulement… onze à douze mois. Les échéances allant jusqu’à 24 mois, proposées par la plateforme de crowdlending, représentent déjà une innovation et répondent à un besoin jusqu’ici laissé de côté.
iroko project sélectionne des entreprises sénégalaises qui ont, au minimum, une à deux années d’existence. Elles seront guidées par une agence parapublique/privée d’accompagnement, qui apportera crédibilité et transparence. Ces établissements les aident à réaliser un business plan, par exemple. Contrairement aux établissements de microfinance qui financent essentiellement du BFR, iroko se concentre sur les biens d’équipement.
Les prêteurs, pour leur part, doivent absolument posséder un compte bancaire au Sénégal.
KissKiss à Dakar 🗺
En mars 2017, Romain Payet, responsable des nouveaux business de LENDOPOLIS, s’est rendu à Dakar pour participer à un événement sur la finance participative, coorganisé avec Cofina StartUp House, incubateur du groupe Cofina. Pour débattre des évolutions du secteur en Afrique de l’Ouest devant le Conseil au Commerce Extérieur français, de futurs prêteurs ou encore des expatriés, nous retrouvions iroko projet, Waalam (plateforme de crowdfunding en royalties) et MaTontine (plateforme d’épargne collective). “Je suis venu présenter le marché du crowdfunding en France et en Europe. J’ai parlé de notre existence, des modes de fonctionnement du secteur ainsi que des éléments qui ont permis son développement”, souligne notre responsable des nouveaux business. Pour expliquer les débuts prometteurs du crowdlending (et plus largement de la finance participative en France), il évoque différents points : la création d’un véritable cadre réglementaire, une concurrence (positive) entre les plateformes, l’intérêt de fonds d’investissement pour le secteur mais aussi la création d’une association représentative “Financement Participatif France”.
💬 La finance participative peut vraiment fonctionner en Afrique car les fondamentaux sont là. Son développement passera cependant par l’élaboration d’un cadre réglementaire, plus de plateformes, une organisation de celles-ci sous forme de lobby ainsi qu’un changement de mentalité sur l’utilisation de l’épargne des citoyens— Romain Payet (LENDOPOLIS)
“Le voyage m’a également permis de voir comment se développait iroko, comment les partenariats étaient élaborés et ainsi, pouvoir les aider dans leurs démarches” ajoute Romain Payet. Aujourd’hui, le marché est encore infime sur le continent africain. Tout reste donc à faire : “Nous pensons que l’Afrique est le prochain continent pour l’économie collaborative. Il y a une vraie demande des TPE/PME coincées entre la microfinance et les banques traditionnelles. Des outils émergent entre ces deux mondes (comme Cofina et iroko), qui apportent de nouvelles solutions aussi bien en terme de montants proposés et durées des remboursements. Du côté des citoyens, il y a également une vraie culture d’épargne collaborative.”
Envie de voyager et de crowdlender? Découvrez la 1ère plateforme de crowdlending en Afrique de l’Ouest, iroko project.
*située entre les banques traditionnelles et les institutions de microfinance.