L’été 2022 a été un déclencheur de conscience par l’intensité de la sécheresse dans l’hémisphère nord du monde. Cet épisode exceptionnel met en lumière le grand défi posé par le réchauffement climatique.
Grâce à la finance éthique, nous avons entre les mains un outil important pour créer un environnement favorable.
Chacun peut devenir un acteur de la protection environnementale en orientant son épargne sur des projets durables.
La responsabilité écologique de la finance
Face à l’urgence d’agir, l’enjeu est aujourd’hui de revoir en priorité les activités qui œuvrent le plus négativement contre notre environnement. Or la finance, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, génère beaucoup de dégradations environnementales.
“ Sans une réduction immédiate et radicale des émissions dans tous les secteurs, il nous sera impossible de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C ” – Communiqué du GIEC du 4 avril 2022
Les banques, les fonds d’investissement et tous les types d’investisseurs privés recherchent en priorité, pour la plupart, le rendement à court terme. Ce rendement à court terme s’obtient généralement au détriment de la protection de l’environnement.
Les activités les plus rentables à court terme sont encore aujourd’hui l’extraction du pétrole, l’extraction de métaux rares, la vente d’armes, la vente de produits polluants de grande consommation, etc. L’épargne des particuliers ainsi que la plupart des investissements publics et privés financent donc directement des activités que l’on peut considérer comme contraires à l’éthique.
L’éthique se définit comme l’ensemble des règles de conduite propres à une société ou à un groupe. Selon la FEBEA (Fédération Européenne de Finances et Banques Éthique et Alternatives), “la finance éthique a vocation à œuvrer pour le bien commun”.
L’orientation des capitaux a donc un impact réel, immédiat et déterminant sur la protection, ou sur la dégradation du bien commun.
Certaines institutions, comme Lendopolis, ont fait le pari de la finance éthique et responsable.
Quels sont les impacts des banques traditionnelles ?
Dégradations environnementales
Selon OXFAM France, les 4 plus grandes banques françaises émettent près de 8 fois les émissions de gaz à effet de serre (CO2 et méthane) de la France entière (2).
À ce rythme, nous dépasserons largement le seuil critique défini par le GIEC. Nous nous dirigeons plutôt vers une augmentation des températures de +4°C au niveau mondial. À titre représentatif, cette augmentation correspond au passage de l’ère glaciaire à celle que nous connaissons aujourd’hui.
Les banques traditionnelles investissent une part importante de leurs capitaux dans l’exploitation de ressources fossiles, par exemple.
Selon le WWF, un tiers des populations d’animaux sauvages a disparu en 40 ans seulement. Ceci est le fait de la destruction des habitats naturels et de l’utilisation massive de produits chimiques de synthèse.
Qu’est-ce qu’une banque éthique ?
Malgré ce contexte alarmant, le dernier rapport du GIEC se veut optimiste :
“S’il faudrait multiplier d’un facteur 3 à 6 les ressources dont nous disposons pour limiter l’élévation de la température à 2 °C (3,6 °F) à l’horizon 2030, le volume de capitaux et de liquidités disponibles à l’échelle planétaire est suffisant pour atteindre le montant à investir.” – Rapport du GIEC 2022.
L’orientation des capitaux vers des activités respectueuses de l’environnement est justement un pilier majeur de la mission des banques éthiques.
Une banque éthique est une banque dont le fonctionnement interne et les investissements sont conditionnés par la recherche d’un équilibre entre profit, protection de l’environnement et équilibre social.
Parmi les banques éthiques opérant en France, on compte La NEF, La Banque Postale, le Crédit Coopératif, Helios, Green Got et canB.
La Banque Postale est un établissement particulièrement intéressant, car il s’est restructuré pour sortir intégralement du financement des énergies fossiles. Il s’agit d’un changement majeur qui démontre qu’une évolution rapide de nos entreprises privées et publiques est possible.
Quels sont les avantages des banques éthiques ?
Les banques éthiques se caractérisent par des pratiques internes et externes alignées sur des objectifs de respect de l’environnement. Elles ont également vocation à générer des profits, mais pas aux dépens des deux autres objectifs.
Bénéfices environnementaux
En plus d’exclure le financement de projets qui portent atteinte à l’environnement, les écobanques investissent leurs capitaux dans de très nombreux projets à impacts :
Type de projet | Exemples |
Protection de la biodiversité | Prêt-à-porter végan et biologiqueProduction respectueuse du bien-être animalProduits ménagers non polluantsHabitations écologiques |
Agro-écologie | Agriculture raisonnéePermacultureTransition vers l’agriculture biologiqueSoutien aux cultivateurs indépendants |
Énergies renouvelables | Centrales photovoltaïques, Parcs éoliensPiles à hydrogèneMobilité douce |
Protection de la flore sauvage | Reforestation, Lutte contre l’érosion des solsÉcotourisme |
Comment identifier les établissements éthiques ?
Plusieurs sites et organismes à but non lucratif permettent d’identifier clairement les acteurs les plus engagés dans une démarche éthique. Les voici :
- Moralscore : moralscore.org est une ONG qui audite toutes les plus grandes marques avec une attention portée sur l’intégration des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes.
- BCorp : il s’agit d’une certification de référence pour les projets à impacts sociaux, culturels et écologiques.
- FAIR (finance-fair.org) : association de promotion de la finance éthique qui réalise des études sur le secteur. FAIR a créé le label Finansol qui distingue quasiment 200 produits d’épargne solidaire.
- Oxfam France : association d’intérêt général luttant pour la condition humaine dans le monde.
- AFPF (Association Financement Participatif France) : association regroupant une cinquantaine de plateformes de crowdfunding.
- FEBEA (Fédération Européenne de Finances et Banques Éthique et Alternatives) : groupement des organismes financiers éthiques à l’échelle européenne.
- Les Amis de la Terre : association militante pour la protection de l’environnement.
- bank.green : site d’audit de l’impact environnemental des banques développé et maintenu par des volontaires. Ce site est à l’origine du label Fossil Free Banking Alliance.
- DNV : expert mondial et indépendant de la certification de projets à impact
- VCS (Verified Carbon Standard) du site verra.org
- CCBA (Climate, Community & Biodiversity Alliance) : initiative menée par Rainforest Alliance. Cette association labellise les projets à impact écologique.
- Oil & Gas Policy Tracker : organisation de suivi des politiques pétrolières et gazières conçue pour suivre les bonnes pratiques des institutions financières du monde entier, ainsi que pour détecter les lacunes et les failles afin de s’assurer que le secteur financier contribue efficacement à l’objectif climatique de 1,5°C.
Ces organismes financés par des fonds publics et des dons sont des tiers de confiance qui permettent véritablement de distinguer les banques éthiques des autres établissements.
Les alternatives aux banques éthiques
Les banques éthiques ne sont pas les seuls acteurs du développement durable dans le monde de la finance. Il existe d’autres acteurs importants de la transition écologique et sociale.
Les fonds d’investissement participatifs éthiques
Lendopolis est un exemple d’organisme d’investissement participatif et éco-responsable. Lendopolis permet à chacun d’investir dans les énergies renouvelables. En plus de soutenir la transition écologique, Lendopolis permet d’obtenir des rendements intéressants.
Les fonds d’investissement citoyens
Les fonds d’investissement citoyens sont un autre exemple de manière de soutenir la prospérité sociale, économique et écologique.
Cette option est bien moins rentable que les fonds d’investissement participatifs, mais elle est porteuse de valeurs intéressantes. Les fonds citoyens permettent également de créer du lien localement.
Conclusion
Le défi lié au changement est grand, mais il cache des zones d’améliorations.
Vecteur aggravant de la situation que nous vivons, la finance est aussi la solution pour rebondir.
Ainsi, en dirigeant leur épargne vers des banques et fonds d’investissement éthiques, les particuliers ont la possibilité de créer flécher leur argent dans des projets plus responsables, sans réel changement de leurs habitudes.