La gestion de patrimoine est une activité strictement réglementée. Elle vise à accompagner les clients dans la constitution et/ou le développement de leur patrimoine.
De plus en plus transparente, elle est généralement loin des idées reçues que l’on projette sur elle.
Comment choisir un conseiller en gestion de patrimoine ? Quel est son rôle ? Pourquoi faire appel à un tel expert ?
Les explications sont dans cet article.
Qu’est-ce qu’un conseiller en gestion de patrimoine ?
Le conseiller en gestion de patrimoine (CGP) est un professionnel qui accompagne ses clients dans la gestion et l’optimisation de leur patrimoine.
C’est-à-dire l’ensemble des actifs (mobiliers, immobiliers et financiers) qu’ils détiennent.
Quelles sont ses missions ?
Les missions du gestionnaire de patrimoine connaissent toutes le même objectif : protéger, valoriser et développer le patrimoine de ses clients.
S’il ne se substitue pas aux avocats ni aux notaires, il peut jouer les courroies de transmission entre ces professionnels.
De manière concrète, ses missions sont les suivantes :
L’établissement d’un bilan patrimonial
En premier lieu, le CGP va établir un diagnostic en analysant les revenus et les charges de son client.
Il s’agit d’une photo précise de sa situation, qui permettra ensuite d’établir une stratégie sur mesure.
Pour cela, différents éléments sont pris en compte. L’âge du client, sa profession, ses revenus professionnels, son épargne, ses actifs immobiliers, sa capacité d’investissement, sa tolérance au risque, etc.
La définition des objectifs du client
Le rôle du CGP est de gérer et de développer le patrimoine de son client.
Pour cela, il doit comprendre quels sont ses objectifs (préparer sa retraite, investir dans l’immobilier, transmettre son patrimoine…), et déterminer leur étalement dans le temps.
L’établissement et la mise en place d’une stratégie patrimoniale, dont il assure également le suivi
Après avoir réalisé un bilan patrimonial et défini les objectifs de son client avec le concours de celui-ci, le CGP est en mesure de lui proposer la stratégie patrimoniale la plus adaptée.
Il va alors remettre à son client une lettre de mission qui regroupe l’ensemble de ses préconisations. Elle l’informe de son mode de rémunération.
C’est l’élément clé de la relation entre un conseiller en gestion de patrimoine et son client.
Une fois cette étape franchie, le CGP a pour mission d’assurer le suivi de la stratégie patrimoniale mise en place avec son client : arbitrage des investissements, suivi des performances, etc.
La différence entre un CGP et un conseiller en gestion de patrimoine indépendant (CGPI) ?
Depuis l’entrée en vigueur en 2018 de la directive européenne MiFID 2, les conseillers en gestion de patrimoine tendent vers plus de transparence et d’indépendance.
Ainsi, alors qu’un CGP est en général rémunéré avec des rétrocessions sur les produits financiers auprès desquels l’argent de ses clients est placé, un CGPI ne perçoit pas de commissions.
Il est rémunéré uniquement par les honoraires versés par ses clients, ce qui lui garantit une indépendance totale.
Quand faut-il faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine ?
Dès que vous vous posez des questions sur votre patrimoine. Ou que vous souhaitez réaliser des objectifs financiers sans trop savoir comment vous y prendre.
Il n’est pas nécessaire d’être “riche” pour profiter des services d’un CGP. Mais la plupart d’entre eux demandent un minimum de 100 000 euros de patrimoine (en valeur globale).
Certains CGPI, qui se rémunèrent en honoraires, font fi de cette règle et accueillent tous les clients.
De manière générale, il est conseillé de faire appel à un CGP dès lors que l’on se pose les questions suivantes :
- Quels investissements financiers privilégier ?
- Comment optimiser sa fiscalité ?
- Comment obtenir des revenus complémentaires en prévision de sa retraite ?
- Faut-il acheter sa résidence principale ou la louer ?
- Comment préparer sa retraite ?
- Comment anticiper la transmission de son patrimoine ?
- Dans le cas d’un investissement en immobilier locatif : quelle est la solution la plus adaptée ?
Les besoins peuvent être ponctuels et nécessiter une mission sur le court terme. Ils peuvent également s’inscrire dans une stratégie à long terme qui nécessite un suivi régulier et, de fait, un coût plus élevé.
Contrairement à une idée communément reçue, la gestion de patrimoine n’est pas uniquement relative à l’immobilier.
Ainsi, le rôle du CGP est de conseiller et d’intervenir dans tous les domaines qui intéressent le patrimoine.
Sur quels critères choisir un conseiller en gestion de patrimoine ?
Si le choix d’un CGP relève avant tout de préférences personnelles, il est vivement recommandé de se tourner vers un professionnel qui dispose d’une formation en gestion de patrimoine (niveau Master 2).
Lors du premier rendez-vous, le CGP doit remettre à son client un document d’entrée en relation (DER), qui mentionne notamment son numéro d’inscription à l’Orias (Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance) et son assurance professionnelle.
Depuis la réforme du courtage de 2022, tout CGP a également l’obligation d’adhérer à l’une des 6 associations professionnelles agréées par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
A noter : Il est possible de consulter le site de l’Orias pour vérifier les informations réglementaires d’un CGP.
Quel est le coût d’un CGP ?
Cela dépend du mode de rémunération du CGP.
Le CGPI facture des honoraires à ses clients (qu’il fixe librement), tandis que le CGP non indépendant perçoit des commissions sur les placements financiers qu’il propose à ses clients : rétrocessions et rémunérations sur encours.
Dans le premier cas, les montants des honoraires sont souvent élevés, afin de compenser l’absence de rétrocessions.
La grille tarifaire des CGPI dépend cependant de leur expérience, leur réputation, ou encore de la ville dans laquelle ils sont établis.
Les honoraires peuvent être forfaitaires ou au temps passé. En moyenne, il faut compter entre 200 et 500 €/h à Paris et en région parisienne, et entre 100 et 300€/h en régions.
Dans le second cas, le CGP n’a pas la possibilité de facturer directement le client. Il sera rémunéré par le biais d’une rétrocession.
Par ailleurs, le cabinet qui l’emploie peut facturer des honoraires, ou bien proposer un forfait d’accompagnement.
Quoi qu’il en soit, le CGP est soumis à une obligation de transparence. Il est ainsi tenu d’expliquer à son client les modalités de sa rémunération avant toute signature de contrat.
Pour aller plus loin :