L’année 2022 avait commencé en fanfare. Des indices financiers (CAC 40, Dow Jones, S&P 500…) ont atteint des sommets historiques au mois de janvier. Il faut dire que la reprise économique mondiale se poursuit bel et bien, et qu’elle connaît une croissance plus forte qu’anticipé. Mais deux ombres viennent alourdir ce tableau positif : l’inflation persistante, et le resserrement de la politique monétaire des banques centrales.
Alors, que nous réserve la Bourse cette année ? Quelle stratégie d’investissement convient-il d’adopter en retour ? Voici quelques éléments de réponse.
Quelles sont les prévisions boursières pour 2022 ?
A priori, les perspectives sont plutôt bonnes. Selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le PIB mondial devrait ainsi croître de 4,5% en 2022. Un rythme bien supérieur à la moyenne des 20 dernières années. Cela est dû en partie à la vigueur de la reprise économique post-crise sanitaire.
Au troisième trimestre 2021, les excellents résultats financiers des entreprises avaient déjà suscité l’emballement des marchés boursiers. Cette euphorie va-t-elle se poursuivre ? Rien n’est moins sûr.
Ce qui caractérise l’année 2022, c’est en effet son incertitude. L’évolution de l’inflation pose ainsi question, et notamment la réaction des banques centrales face à cet évènement.
Au cours des prochains mois, ces dernières devraient réduire progressivement leur soutien à l’économie. À condition bien sûr que l’on n’assiste pas à un énième rebond épidémique entraînant des fermetures. Pour autant, la Banque centrale européenne (BCE) se montre rassurante.Selon elle, il n’y aura pas de hausse importante des taux d’intérêt en 2022.
La suite de l’épidémie de Covid-19 pose également question. Si un arrêt total de l’économie tel que nous l’avons connu au mois de mars 2020 n’est plus d’actualité, les rebonds épidémiques et la possibilité de voir de nouveaux variants émerger génèrent des inquiétudes légitimes.
Quel impact pour les investisseurs ?
En raison de cette incertitude caractérisée, l’année 2022 devrait être une année marquée par plus de volatilité sur les marchés boursiers. Pour rappel, la volatilité correspond à l’ampleur des variations (à la hausse comme à la baisse) du cours d’un actif financier. Certains analystes s’attendent ainsi à des oscillations de l’ordre de 10%. D’où l’importance de surveiller régulièrement les marchés.
Mais pas question pour autant de paniquer à la moindre baisse : en effet, une stratégie d’investissement doit toujours être appréhendée sur le long terme. Un exemple ? En 2017, la valeur des actions Apple a chuté suite à un fractionnement d’actions de l’entreprise. Certains investisseurs ont paniqué devant cette chute et revendu leurs actions.
Or, s’ils avaient attendu que l’orage passe, ils auraient profité, dans les années qui ont suivi, d’une augmentation de 400% de la valeur de leurs actions… Apple est par ailleurs devenue, en janvier dernier, la première entreprise à atteindre les 3000 dollars de capitalisation boursière. Un record historique, et la preuve que rien n’est jamais figé sur les marchés.
Qu’en est-il du CAC 40 ?
Après avoir affiché une tendance haussière en 2021, le CAC 40 semble patiner quelque peu. En 2022, l’euphorie devrait ainsi être contenue, en raison notamment de l’évolution de la politique menée par les banques centrales.
Durant la crise sanitaire, celles-ci ont en effet inondé les marchés de liquidités et maintenu les taux d’intérêt très bas. Cela a dopé les cours de Bourse, notamment sur le marché des actions. Mais la fin annoncée de ces mesures de soutien à l’économie devrait avoir un impact sur l’indice de la Bourse de Paris.
Par ailleurs, la situation géopolitique actuelle et la persistance de l’inflation alimentent une certaine volatilité sur les marchés. Et tant que l’inflation n’est pas maîtrisée, les valeurs qui composent le CAC 40 risquent de baisser ; les sociétés cotées en Bourse souffrent en effet de l’inflation et de la hausse des matières premières. C’est particulièrement le cas dans le secteur du luxe, qui a sous-performé en 2021.
Comment se protéger des incertitudes de la Bourse ?
Si les marchés boursiers devraient tanguer cette année, cela ne signifie pas pour autant qu’il faut arrêter d’investir. L’important est de conserver une vision long terme et de ne pas paniquer.
Pour se protéger, les investisseurs peuvent recourir à certaines techniques, comme le dollar cost averaging (DCA), qui consiste à investir sur un même actif (action, matière première, tracker, etc.) un montant fixe à intervalles réguliers. Ces intervalles peuvent être hebdomadaires, mensuels, trimestriels ou annuels. Le résultat ?
La technique du DCA permet de réaliser des gains tout en lissant les risques sur la durée. Dans les périodes baissières, en effet, seule une partie de l’investissement est affectée par la baisse des marchés, à savoir les derniers achats. À moins d’un krach boursier, le reste est protégé de la volatilité. Cela ne signifie pas, bien sûr, que l’investissement sera nécessairement rentable, mais les risques seront plus limités.
Par ailleurs, les investisseurs peuvent, s’ils souhaitent profiter de la croissance des marchés sur la durée, miser sur des tendances émergentes et prometteuses comme la domotique ou la cybersécurité. Pour celles et ceux qui ne sont pas prêts à prendre trop de risques, reste la possibilité de miser sur des valeurs sûres : industrie, santé, luxe, nouvelles technologies.
Mieux vaut privilégier les actions : il s’agit en effet des actifs qui performent le mieux sur le long terme. Mais pour en profiter pleinement, il est essentiel d’avoir un horizon d’investissement au moins égal à cinq ans. Un exemple très parlant : entre sa création en 1987 et la fin de l’année 2019, le CAC 40 a gagné 1 524 %.
On peut aussi penser aux ETF (trackers), qui reproduisent un indice boursier. Par exemple, si vous investissez dans un ETF qui a le CAC 40 pour indice de référence, vous investissez dans l’ensemble des entreprises du CAC 40. Autrement dit, la performance de votre ETF suit la performance de l’indice du CAC 40.