L’assurance-vie est de loin l’investissement plébiscité par les Français. Il s’agit de leur support privilégié pour gérer leur épargne sur le long terme. En effet, le total des sommes investies dans ce type de placements ne cesse d’augmenter depuis 10 ans. En 2018, 1.700 milliards d’euros ont été investis dans des contrats d’assurance-vie, soit 25 milliards d’euros de plus qu’en 2017. C’est trois fois plus que ce qui a été déposé sur le livret A.
Pourquoi un tel succès ? Notamment en raison des avantages fiscaux dont on peut bénéficier sur les gains. En effet, les versements effectués bénéficient d’un cadre privilégié en matière d’imposition sur le revenu. Autre avantage notoire de l’assurance-vie : les importants abattages fiscaux au niveau de la succession.
Alors, l’assurance-vie, comment ça marche ? Découvrez notre guide complet dès maintenant !
Qu’est-ce que l’assurance-vie ?
L’assurance-vie est un placement financier qui vous permet d’épargner afin de transmettre une partie de votre épargne à vos bénéficiaires en cas de décès. Au décès de l’assuré, après les prélèvements sociaux, les capitaux sont transmis aux bénéficiaires hors de tout cadre successoral. Il y a alors une fiscalité spécifique, plus intéressante que les droits de succession classiques.
En réalité, l’assurance-vie peut être utilisée comme un placement financier classique, tout simplement, mais elle se situe davantage dans une dynamique d’investissement long terme. Il s’agit d’un placement de choix en raison de sa fiscalité avantageuse. Les Français s’en servent donc pour préparer un projet immobilier, pour se constituer un capital, ou encore pour préparer leur retraite.
Attention, il est important de ne pas confondre l’assurance décès et l’assurance-vie. En effet, dans le cas d’une assurance décès, l’assureur s’engage à verser une certaine somme aux bénéficiaires en cas de décès du souscripteur avant une certaine date. Ce type de contrat est fréquemment souscrit dans le cas de prêts immobiliers, par exemple.
Les supports d’investissement
Au sein d’un contrat d’assurance-vie, on retrouve généralement deux types de produits financiers. Vous pouvez ensuite choisir de souscrire un contrat contenant des proportions différentes de chacun, ce qui vous permet de moduler le niveau de risques pris. Tour d’horizon.
Les fonds euros
Les fonds euros sont un support d’investissement sécurisé dont le capital est garanti par l’assureur. Ainsi, vous ne pouvez pas perdre d’argent avec ce type de placement. Chaque année, les intérêts sont versés au 31 décembre. Ceux-ci sont définitivement acquis, c’est ce qu’on appelle l’effet cliquet.
Le rendement du fonds euros est composé d’un taux minimum garanti, appelé taux technique, et est complété par une participation aux bénéfices, variant chaque année. En raison du faible niveau de risque, il est moins rémunérateur que les Unités de Compte.
Contrairement au livret A ou au livret développement durable, dont les taux d’intérêt sont fixés par l’Etat selon une formule mathématique, ceux des fonds euros de l’assurance-vie sont fixés par l’assureur lui-même. Il peut donc y avoir une variation importante entre différents assureurs
Les Unités de Compte (UC)
Les Unités de Compte (UC) sont un support d’investissement qui vous offre de nombreuses possibilités de diversification de votre épargne, mais aucune garantie en capital. Vous pouvez alors choisir d’investir dans des actions, dans des obligations ou dans l’immobilier. En cas de baisse des cours sur les marchés financiers, une unité de compte peut donc avoir un rendement négatif. Vous courrez alors un risque de perte en capital.
Les actions et les obligations sont regroupées au sein des Organismes de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières (OPCVM). Derrière ce terme, il existe deux statuts juridiques : les SICAV (Sociétés d’Investissement à Capital Variable) et les FCP (Fonds Communs de Placement). Il existe également les trackers, qui sont des OPCVM indiciels cotés. C’est-à-dire que leur performance réplique un indice financier, comme le CAC 40.
Il est également possible d’intégrer des produits structurés, des fonds immobiliers (comme des OPCI) ou encore des fonds internes collectifs.
Le taux de rendement espéré est plus élevé pour les unités de compte que pour les Fonds euros. Il s’agit de la contrepartie du risque en capital.
Souscrire un contrat d’assurance-vie
La durée du contrat
Il n’existe pas de durée légale pour un contrat d’assurance-vie. Ainsi, les contrats peuvent par exemple être viagers, c’est-à-dire qu’ils sont conclus pour toute la durée de vie du souscripteur.
Mais en général, ce sont des contrats d’une durée déterminée de plus ou moins 10 ans. Ils sont rarement inférieurs à 8 ans, pour des raisons fiscales. En revanche, il est toujours possible de sortir du contrat avant son terme, bien que ce soit peu avantageux.
Si vous souscrivez un contrat pour plus de 8 ans, cette durée peut être rallongée chaque année. Il est même possible d’opter pour une reconduction automatique.
Comment investir au sein d’un contrat
Vous pouvez investir sous 3 formes différentes, sans plafond de dépôt :
- Le versement initial : il s’agit du versement que vous faites au moment où vous souscrivez le contrat. Vous pouvez effectuer ce versement par chèque, virement ou prélèvement, selon votre compagnie d’assurance.
- Les versements complémentaires libres : il s’agit des sommes que vous placez sur votre contrat, à la fréquence que vous souhaitez.
- Les versements complémentaires programmés : vous définissez vous-même un montant et une fréquence régulière pour vos versements complémentaires.
Vous n’êtes en aucun cas obligé de réaliser des versements complémentaires. En effet, vous pouvez vous contenter d’un versement initial. Enfin, il est possible à tout moment d’effectuer des versements libres.
Les frais du contrat
En souscrivant une assurance-vie, vous allez être confronté à trois types de frais :
- Les droits d’entrée et les frais prélevés sur chaque versement. Ils varient de 0 à 5 % selon les différents contrats.
- Les frais de gestion. Il s’agit de la rémunération de votre assureur. Ils sont calculés sur l’intégralité de l’épargne placée sur votre contrat. Ces frais sont compris entre 0,5 % et 1,5 % pour les contrats d’assurance vie en unités de compte.
- Les frais d’arbitrage. Il s’agit des frais prélevés lorsque vous transférez des sommes d’un fonds à un autre. Ce montant peut atteindre 1 % des sommes transférées.
Le bénéficiaire d’un contrat
Lors de la souscription à un contrat d’assurance-vie, vous désignez un ou plusieurs bénéficiaires de votre choix. Le capital ou la rente payée au bénéficiaire n’entre pas dans la succession de l’assuré.
En général, les souscripteurs désignent leur conjoint ou leurs enfants. Mais ce n’est en aucun cas une obligation : le bénéficiaire de votre assurance-vie peut également être une association ou une ONG, par exemple. Le souscripteur peut modifier l’identité de ses bénéficiaires tout au long de la souscription du contrat.
La gestion du contrat d’assurance-vie
Que se passe-t-il une fois que vous avez souscrit un contrat d’assurance-vie ? Voici les points principaux.
Deux modes de gestion
Dans le cadre de l’assurance-vie, il existe deux modes de gestion :
- La gestion libre : vous gérez en toute liberté votre contrat et vous choisissez dans quels produits vous investissez.
- La gestion profilée ou sous mandat : vous définissez un niveau de risque acceptable et votre société de gestion choisit les supports d’investissement qui correspondent à votre profil de risque. Elle gère alors votre contrat d’assurance-vie en votre nom.
Retirer les sommes investies
Afin de retirer une partie ou l’intégralité des sommes investies sur votre contrat d’assurance-vie, il existe trois procédures :
- Le rachat partiel libre. Vous pouvez effectuer ce rachat à tout moment. Lorsque votre assureur reçoit la demande de rachat, il dispose de deux mois pour vous verser la somme.
- Le rachat partiel programmé. Le principe est le même que celui du rachat partiel libre, mais avec des échéances fixes. Il est notamment utilisé par les retraités afin d’avoir un complément fixe de revenus.
- L’avance. Il s’agit d’un prêt que la compagnie d’assurance-vie vous fait, moyennant des intérêts. Ce type de retrait peut vous être utile si vous avez un besoin d’argent ponctuel. Il est préférable à un rachat partiel car il est non imposable et il ne diminue pas la valeur de votre contrat.
Il est possible d’effectuer des rachats partiels ou des avances à tout moment. Vous pouvez donc accéder à votre épargne en cas de coup dur.
Clôturer votre contrat
Si vous souhaitez clôturer votre contrat d’assurance-vie, vous devez procéder à un rachat total. En revanche, il est intéressant de ne pas clôturer totalement votre assurance-vie et donc de laisser un minimum de fonds sur celle-ci. En effet, cela vous permettra de bénéficier de l’antériorité fiscale de votre contrat si vous décidez ultérieurement de placer votre épargne à nouveau sur une assurance-vie.
La fiscalité des contrats d’assurance-vie
La fiscalité de l’assurance-vie est généralement avantageuse. Petit tour d’horizon des différents cas de figure.
La fiscalité des rachats, pendant la vie du souscripteur
Les primes versées avant le 27 septembre 2017 bénéficient d’une fiscalité dégressive et limitée sur les retraits en fonction de l’antériorité du contrat et applicable uniquement sur les gains:
- 35 % si le rachat intervient avant le 4ème anniversaire du contrat
- 15 % s’il intervient entre 4 et 8 ans
- 7,5 % après un abattement de 4.600 € pour un célibataire ou 9.200 € pour un couple s’il intervient après 8 ans
Les gains sont également soumis aux prélèvement sociaux, établis aux taux de 17,20%. Comme vous le voyez, il est donc plus intéressant d’investir dans un contrat d’assurance-vie si vous êtes dans une logique de placement à long terme.
Si les primes ont été versées après le 27 septembre 2017 et que vous réalisez un rachat sur votre contrat avant son huitième anniversaire, les intérêts générés seront alors taxés à hauteur de 30%. C’est ce qu’on appelle le Taux de Prélèvement Forfaitaire Unique ou Flat Tax, incluant les prélèvements sociaux.
Si vous contrat d’assurance-vie a plus de 8 ans, vous bénéficiez alors d’une fiscalité avantageuse. Vos intérêts seront taxés à hauteur de 7,5 % (Prélèvement Forfaitaire Libératoire) après un abattement de 4.600 € pour un célibataire ou 9.200 € pour un couple.
Notez qu’au delà de 150.000 € d’encours total, tous contrats confondus (300.000 € pour les couples), les intérêts générés par l’excédent, seront taxés à 30 %. Moins de 10 % des souscripteurs sont concernés par cette mesure.
Dans chaque cas, vous avez toujours la possibilité d’opter pour votre taux marginal d’imposition auquel vous devrez ajouter les prélèvements sociaux (17,2 %) si cela s’avère plus intéressant pour vous.
La fiscalité successorale, en cas de décès du souscripteur
Au décès de l’assuré, après prélèvements sociaux, les capitaux sont transmis aux bénéficiaires hors de tout cadre successoral, avec une fiscalité spécifique, plus intéressante que les droits de succession classiques. C’est un des grands points forts de l’assurance-vie.
On distingue deux cas de figure : celui des primes que vous avez versées avant vos 70 ans, et celui des primes versées après cet âge. Pour rappel, les primes sont les montants que vous avez déposé sur votre contrat d’assurance-vie, c’est-à-dire votre capital investi.
Dans le cas des primes versées avant 70 ans, les capitaux sont exonérés de droits de succession en cas de décès du souscripteur, à hauteur de 152.500 € par bénéficiaire. L’excédent éventuel est taxé à 20 % ou 31,25 %, quel que soit le lien de parenté avec le bénéficiaire. Le conjoint, lui, est toujours exonéré de droits de succession sur les capitaux reçus.
Dans le cas des primes versées après 70 ans, les sommes versées sont taxées chez les bénéficiaires selon le barème progressif des droits de succession, après un abattement de 30.500 €, tous bénéficiaires et contrats confondus. Les gains sur les sommes versées sont exonérés quel que soit le bénéficiaire.
Comment choisir votre contrat d’assurance-vie ?
Maintenant que vous y voyez plus clair dans le monde de l’assurance-vie, comment choisir votre contrat ? Voici quelques conseils.
Définir vos besoins
Tout d’abord, il est essentiel de définir avec précision votre profil d’investisseur et vos attentes. Les Français ont généralement une mentalité d’épargnants. En effet, ils mettent en moyenne 15 % de leurs revenus de côté. Correspondez-vous à ce profil type ? Il est aussi essentiel de définir clairement vos objectifs : économiser pour votre retraite, préparer un projet immobilier, mettre en place votre succession, etc.
Ensuite, vous pouvez évaluer le degré de risque que vous souhaitez prendre. C’est ce qui détermine votre choix de la proportion de fonds euros et d’unités de compte au sein de votre contrat d’assurance-vie.
Enfin, il vous faut également choisir le type d’assureur qui vous correspond : un assureur traditionnel, un conseiller patrimonial, ou encore un courtier en ligne. Tout dépend du degré d’accompagnement que vous recherchez.
La durée de placement
Au sujet de la durée du placement, il est inutile de souscrire une assurance-vie pour moins de 2 ans. Si vous souhaitez vous offrir une nouvelle voiture dans quelques mois, mieux vaut placer votre épargne sur vos livrets, vu que votre but n’est pas tant de gagner de l’argent que de ne pas en perdre.
L’assurance-vie est surtout à privilégier si vous souhaitez placer votre épargne à long terme, vu que sa fiscalité est réellement intéressante au bout de 8 ans.
Observez les rendements des fonds euros
Afin d’apprécier la qualité d’un contrat d’assurance-vie, nous vous conseillons d’observer les rendements de son fonds euros (chaque contrat en a toujours un). Celui-ci est forcément le moins rentable, vu que son capital est garanti par l’assureur. Ainsi, s’il obtient déjà de bons résultats, vous avez une preuve que le gestionnaire du contrat est performant.
Attention, lorsque vous évaluez la performance d’un contrat, ne vous concentrez pas sur les résultats d’une seule année. En effet, vu qu’il s’agit d’un placement long terme, il faut plutôt 3 à 5 ans de données pour vous faire une idée.
Le niveau de frais
Il est important de comparer les frais proposés entre différents assureurs, même lorsque vous avez déjà souscrit votre contrat. L’éventail des frais sur versement est très large, pouvant dépasser les 4,50 % dans certains cas. Les frais de gestion annuelle, quant à eux, sont généralement de 0,70 % pour les fonds euros et de 0,80 % pour les unités de compte. Enfin, les frais d’arbitrage entre les différents supports ne doivent pas dépasser 0,50 %.
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