Nicolas Pesquidous, directeur des risques de LENDOPOLIS, a quitté ce vendredi la plateforme pour de nouveaux horizons. Il est remplacé dès aujourd’hui par Juliette Dubuc. Nous lui souhaitons Welcome !

Juliette, en quelques mots, c’est qui ?
Depuis 10 ans, je suis analyste des risques dans des sociétés qui ont des modes de financement d’entreprises très différents ! J’ai fait des études de finance à Paris. Ensuite, j’ai d’abord travaillé dans l’assurance crédit en tant qu’arbitre dans des secteurs spécialisés : l’agroalimentaire, la chimie et le textile. Après, j’ai été durant 5 ans analyste crédit dans une société de location de flotte automobile. En intégrant cette entreprise, le but était vraiment de passer sur une dynamique plus commerciale. Ensuite, on m’a proposé de rejoindre ISODEV, une boite qui se montait dans le prêt participatif avec des institutionnels. L’aspect financement de l’économie réelle et le challenge d’un acteur nouvellement créé m’attirait beaucoup ! Et finalement, j’ai participé au lancement d’une deuxième start-up, NBB Lease, cette fois dédiée au financement de ventes d’équipements pour les professionnels. Et puis… on m’a proposé de rejoindre LENDOPOLIS !
Pourquoi as-tu eu envie de rejoindre LENDOPOLIS ?
Je connaissais LENDOPOLIS de nom. Je connaissais aussi bien sûr KissKissBankBank. Je souhaitais retourner dans le financement direct des TPE/PME : le fait que la formule soit sans caution ni garantie, qu’il y ait un aspect communautaire ainsi que l’universalité du modèle m’intéressaient !
Le financement participatif, cela représente quoi pour toi ?
Je pense qu’aujourd’hui, les TPE/PME représentent le principal du tissu économique français. Il y a un enjeu sociétal, au niveau de l’emploi… Aujourd’hui, on parle de croissance…mais elle ne peut passer que par le financement de l’économie réelle qui n’est pas entièrement financée par les banques. Et ce n’est pas que les banques manquent à leur devoir, c’est qu’elles ont des contraintes règlementaires que n’ont pas les plateformes. Nous avons déjà des armes pour pouvoir intervenir sur ce segment !
Ensuite, concernant le modèle de la finance, je trouve que d’une manière générale, on n’essaye pas de la vulgariser. La finance reste un milieu très fermé qui, pourtant, fonctionne avec l’épargne des particuliers. En tant que plateforme de financement participatif, c’est notre travail de la vulgariser pour que le citoyen lambda comprenne qu’elle peut être un cercle vertueux si on fait bien notre boulot !
Un mot pour les prêteurs ?
Globalement, ma philosophie sur le « crowd », dans la typologie dans laquelle nous sommes « sans caution ni garantie », est que nous devons rester garants et conseils pour les particuliers. Aujourd’hui, la manière dont je perçois l’arbitrage des dossiers est le suivant : proposer uniquement des dossiers sur lesquels nous serions prêts nous-mêmes à placer de l’argent ! Ce n’est pas seulement croire à un dossier en se disant que ce n’est pas nous qui prenons les risques. La réponse finale à la question « Prêteriez-vous personnellement à ce dossier ? » doit être oui. D’où l’intervention de l’intelligence collective car de toutes les façons, il y aura un aspect subjectif à l’analyse d’un dossier puisqu’elle reste…une analyse humaine !
Et pour les entrepreneurs/emprunteurs ?
Je pense qu’il faut avoir bien conscience que ce modèle peut être vertueux et se lancer comme aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. Mais où que ce soit, la directive phare doit rester : la transparence. Il faut prendre conscience que l’on peut faire beaucoup de choses, plus ou moins risquées, naturellement. Il faut aussi garder en tête que c’est de l’épargne des particuliers dont il s’agit. Nous ne sommes pas une banque et notre offre n’est peut-être pas encore rentrée dans les moeurs. On va axer sur la transparence la plus poussée possible. Nous ne sommes pas là contre les banques mais pour pallier au décalage qu’il peut y avoir par rapport au réglementaire qu’ils ont et que nous avons moins : c’est le schéma qui peut marcher.