Le projet de réforme des retraites devrait bientôt être discuté à l’Assemblée nationale. Son adoption est prévue d’ici la fin du mois de mars. Que contient-il exactement ? Que va-t-il changer pour les Français ?
Les Français font plus confiance à leur épargne (pour 45% d’entre eux) qu’à leur future pension (41% des interrogés) pour financer leur retraite. On se demandera ainsi comment préparer au mieux la fin de sa carrière professionnelle.
Aujourd’hui : comment fonctionne notre système de retraite ?
En France, le système de retraites repose sur un principe de répartition. Cela signifie que ce sont les actifs qui paient les pensions des retraités, par le biais des cotisations versées au titre de l’assurance vieillesse.
Autrement dit, notre système fonctionne avec la solidarité intergénérationnelle. Il est aussi contributif. Cela signifie qu’un actif qui prend sa retraite bénéficie d’une pension qui sera calculée en fonction de ses revenus, de son âge de départ à la retraite et du nombre de trimestres travaillés (pour les personnes nées à partir de 1973, il en faut actuellement 172, soit 43 ans).
Au moment du départ à la retraite, les droits acquis durant la carrière professionnelle sont reversés sous forme de pension. Les salariés perçoivent alors une retraite de base versée par l’Assurance retraite du régime général de la Sécurité sociale, ainsi qu’une retraite complémentaire versée par l’Agirc-Arrco.
Il existe d’autres régimes de retraite, en fonction de l’activité professionnelle exercée. La Mutualité sociale agricole (MSA) pour les salariés du secteur privé agricole. La Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) pour les professions libérales. La Sécurité sociale des indépendants (SSI) pour les entrepreneurs, etc.
Le système de retraite par répartition s’oppose au système de retraite par capitalisation, qui a notamment cours dans certains pays anglo-saxons (Etats-Unis, Royaume-Uni…). Dans ce système, les actifs épargnent pour leur propre retraite, par le biais de placements financiers ou immobiliers. La retraite par capitalisation est généralement mise en place dans le cadre d’accords d’entreprise, comme le plan 401(k) aux Etats-Unis.
Actuellement, quel est l’âge de départ à la retraite ?
Aujourd’hui, l’âge de départ légal à la retraite est fixé à 62 ans. Cela signifie que l’on peut partir à la retraite à cet âge, même si l’on n’a pas cotisé pendant 172 trimestres. Cependant, une décote s’appliquera. À l’inverse, les actifs qui ont tous leurs trimestres doivent attendre l’âge légal de 62 ans pour pouvoir prendre leur retraite.
L’âge de départ à taux plein est quant à lui fixé à 67 ans. C’est l’âge minimum pour obtenir sa retraite à taux plein. C’est-à-dire sans décote, quel que soit le nombre de trimestres cotisés.
À la naissance du système de retraites, après la Seconde Guerre mondiale, l’âge légal de départ était fixé à 65 ans.
Le système a ensuite été réformé à plusieurs reprises, avec un âge de départ abaissé à 60 ans sous Mitterrand, puis ramené à 62 ans sous Sarkozy en 2010.
Demain : qu’est-ce qui va changer avec la réforme des retraites ?
La réforme des retraites vise principalement à reculer l’âge de départ à la retraite. De 62 ans aujourd’hui à 64 ans en 2030, par tranches de trois mois par an à partir du 1er septembre 2023.
Un allongement de la durée de cotisation est également prévu. De 42 ans aujourd’hui, la durée de cotisation doit passer à 43 ans en 2027, avec un trimestre supplémentaire exigé par an.
Un aménagement est prévu pour les carrières longues. Ainsi, les personnes qui ont commencé à travailler entre 14 ans et 16 ans pourront partir à la retraite à 58 ans. Celles qui ont commencé leur carrière à 16 ans pourront prendre leur retraite à 60 ans.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé vouloir revaloriser la pension minimum à 85 % du Smic. Soit environ 1 200 euros mensuels. Cela concernerait uniquement les salariés et indépendants qui ont eu une carrière complète au Smic à temps plein.
Enfin, la réforme devrait prendre en compte la pénibilité de certains métiers. Le départ à 62 ans à taux plein sera d’ailleurs maintenu pour les personnes en inaptitude, en invalidité ou en incapacité.
Comment préparer au mieux sa retraite ?
La majorité des retraités perdent entre 25% et 30% de leurs revenus à la retraite. Mais cette baisse de revenus peut être encore plus importante, notamment chez les chefs d’entreprise et indépendants.
C’est la raison pour laquelle il est important de faire preuve d’anticipation et de préparer sa retraite. Même (et surtout !) à un âge où cette perspective nous paraît encore lointaine.
Car, plus l’on se prépare tôt, plus l’effort d’épargne est lissé dans le temps, et plus le mécanisme des intérêts composés permet de faire fructifier son capital.
Bonne nouvelle. Il existe de nombreux placements qui, même sans être spécifiquement dédiés à la retraite, permettent de se constituer un capital et de bénéficier, à l’arrêt de sa carrière professionnelle, d’un complément de revenu.
Les différents moyens d’anticiper financièrement son départ en retraite
Ouvrir un Plan épargne retraite (PER).
Ce placement a un avantage : il permet de déduire de l’impôt sur le revenu les sommes qui y sont versées. Cependant, celles-ci restent bloquées jusqu’au départ en retraite, sauf exceptions.
Ouvrir une assurance vie.
Aucun plafond de versement n’est prévu, et les sommes versées restent disponibles à tout moment.
Placer régulièrement de l’argent sur un Plan d’épargne en actions (PEA).
Ce produit permet de générer, après une période de 5 ans minimum, une rente viagère exonérée d’impôt sur le revenu.
Investir dans des parts de SCPI.
Ils permettent de générer rapidement des revenus complémentaires ;
Diversifier ses placements autant que possible.
Par exemple à travers des plateformes d’investissement participatif.