Le taux de femmes chefs d’entreprise tourne (à peine) autour des 30%*. À l’occasion de la journée de la Femme, Lendopolis met quelques entrepreneuses-emprunteuses à l’honneur ! Retour sur leur parcours et leur expérience.
“Il n’y a que les limites qu’on s’autodonne”
Appartement à Rénover a emprunté 20 000€ en 19h auprès de 130 prêteurs et prêteuses
À 40 ans, Cathy Larrieu a 3 sociétés à son actif dont “Appartement à rénover”. Après avoir testé de nombreuses filières, elle débute sa carrière dans l’immobilier en 2006. Son conseil ? S’associer. “Seule, c’est très compliqué. On se pose beaucoup de questions. Il y a des hauts, des bas”, souligne-t-elle. L’entrepreneuse parle également d’acharnement, de trouver LA bonne idée, de pouvoir s’adapter au marché, d’être bon en marketing et surtout, de sentir les évolutions. “Il faut être rapide, dynamique et se démarquer”, ajoute-t-elle. La plus belle promotion de l’entrepreunariat féminin reste pour elle assez simple : entreprendre ! “Beaucoup ne se lance pas. Il faut montrer qu’on peut, qu’on réussit. Il y a aussi beaucoup de réseaux d’entrepreneuses qui peuvent apporter un appui. Aujourd’hui, légalement, rien n’empêche une femme d’entreprendre. Il n’y a que la limite qu’on s’autodonne. En terme de désir d’entreprendre, je pense qu’il est le même que ce
lui des hommes.” De son point de vue, le
décalage tend à se résorber: “Nous n’y sommes pas encore, mais cela va venir d’ici 20–30 ans. Cela évoluera de plus en plus !” Pour Cathy Larrieu, femme qui entreprend rime également avec engagement. Son agence reverse en effet 1 % de son chiffre d’affaire par an à une association de protection de l’environnement.
“J’ai toujours su que je voulais bosser pour moi”
Marie Courroy est la créatrice du site d’e-commerce et de la marque de vêtement “Modetrotter”. Après le bac, elle intègre, un peu par hasard, une école de commerce. “Durant une année de césure à Madrid, j’habitais au-dessus d’une boutique de vêtements qui vendait du Vanessa Bruno…”, raconte-t-elle. Séduite par la marque et l’univers de la mode, elle postule pour un stage chez la créatrice. Elle y reste un an. Elle travaillera ensuite au service commercial d’enseignes comme Ba&sh ou Les Prairies de Paris. “J’ai toujours su que je voulais bosser pour moi. J’étais tellement bien chez Ba&sh que si je partais, c’était forcément pour lancer un projet personnel“, évoque la jeune femme. Concernant la parité homme-femme dans le monde de l’entreprise, elle explique : “Dans la mode, il y a beaucoup de filles. J’ai toujours travailler dans des boîtes de filles où c’était… plus que girl power. Je ne ressens donc pas ce genre d’inégalités au quotidien. Je n’ai jamais eu à les subir.“ Marie Courroy souligne cependant un manque de considération lors de sa recherche d’investisseurs : “Au niveau de la levée de fond, je pense que j’ai eu plus facilement un premier rendez-vous, mais dès que cela devenait sérieux…“ Pour elle, la difficulté se trouverait donc plus dans le lancement que la gestion ! La créatrice termine : “Je ne pense pas que cela soit une question homme/femme mais plutôt de caractère. Quelqu’un de brillant, mais qui a peur, n’arrivera pas à monter sa société.”
“Si on trouve une porte fermée, il faut en ouvrir une autre !”
Thérèse Salado est fondatrice de la société de micro crèches “Les Paradis de Jules et Juliette”. Diplômée en droit, cette entrepreneuse a travaillé en tant que DRH et directrice juridique dans le secteur de l’optique-lunetterie. Après une dizaine d’années, elle décide de changer radicalement d’orientation. Notre gérante se tourne alors vers le domaine de l’enfance et de la garde d’enfants, à domicile dans un premier temps. En 2011, Thérèse Salado fonde 2 micro crèches. Aujourd’hui, elle en a 5 à son actif, toutes à Dijon. Ses conseils pour une femme qui souhaite devenir chef d’entreprise ? “Ne pas se décourager !” lance-t-elle premièrement. “Déjà, débuter une société c’est un peu le parcours du combattant. Alors, en tant que femme… c’est un peu un double handicap ! Nous ne semblons pas forcément crédibles…”, développe l’entrepreneuse. Déterminée, elle précise : “Il faut se battre et croire en son projet. Quels que soient les avis négatifs. Si on trouve une porte fermée, il faut en ouvrir une autre !”. Pour Thérèse Salado, il semble discriminant de parler d’entrepreneuriat “féminin” : “C’est de l’entrepreneuriat comme n’importe quel autre !” Concernant les enjeux d’une plus grand parité homme/femme à la tête des sociétés, elle nous parle de management : “Les femmes mettent peut-être plus l’humain au centre de leurs préoccupations au sein de l’entreprise. Cela peut se révéler un bon moteur, une plus-value pour la société.” En tout cas, pour la fondatrice des “Paradis de Jules et Juliette”, hommes et femmes sont égaux dans la création d’entreprise : “Les seules barrières que les femmes peuvent avoir sont psychologiques”
“Une question de personnalité”
Marko a emprunté 75 000€ en 18 jours auprès de 454 prêteurs et prêteuses
Régine Surre se présente comme la créatrice et gérante de Marko, une société spécialisée en éco-conduite. Diplômée de Sciences-PO, elle a tout d’abord travaillé au sein d’un ministère en tant que responsable presse/communication/relations publiques. Pour elle, la transition entre salariée et entrepreneuse s’est faite naturellement : “C’était dans ma personnalité !” Avant Marko, Régine Surre avait déjà lancé une agence de communication ainsi qu’une structure de conseils en développement commercial. Toujours avec le même esprit entrepreneurial, elle a eu l’idée, suite à une étude client, de s’embarquer dans le secteur de l’éco-conduite. “Je n’ai ressenti aucun frein à être une femme pour créer une entreprise. Évidemment, cela doit dépendre des secteurs d’activité. C’est sûrement plus compliqué dans le domaine du bâtiment, par exemple. Mais pas pour les services/prestations intellectuels.” Pour toute personne qui désire entreprendre, elle conseille cependant persévérance et foi en son projet !
*Laboratoire de l’Égalité