En moins de 10 ans, IRISOLARIS est devenu l’un des leaders du développement de projets photovoltaïques de taille intermédiaire en France. Retour sur la genèse…
Pour les trois fondateurs d’IRISOLARIS, l’histoire commence sur les bancs d’une école d’Ingénieur en informatique — ou plutôt, dans les associations de celle-ci. À la fin de leur cursus, Armand, Charles et Guillaume partagent la même envie : créer quelque chose. Et pourquoi pas une auberge de jeunesse à Paris ? Après avoir trouvé un immeuble, ils commencent à s’intéresser à l’optimisation de celui-ci et à l’aspect opérationnel. “Nous avons commencé à designer des lits… et à un moment, nous sommes arrivés sur le toit. Et sur le toit, Charles a suggéré une bonne idée : y mettre des panneaux photovoltaïques !” raconte Armand Fresnais, cofondateur. L’idée était claire : revendre à EDF l’énergie solaire produite. “Finalement en regardant de plus près, des toits, il y en a partout. Nous nous sommes dit : pourquoi n’en louerions-nous pas aux gens ? Il y a de la place partout et nous pouvons y produire des kilowattheures. Nous étions en 2009 et le tarif d’achat subventionné mis en place par l’État était de 0.60€ : énorme donc, à l’époque”, explique ensuite le codirigeant. Les trois fondateurs se détachent alors complètement de leur projet d’auberge et prennent une toute autre orientation : celles des Énergies Renouvelables. Rapidement, ils songent à louer des toits de bâtiments agricoles — promettant de grandes surfaces — pour y poser des panneaux solaires et en revendre l’énergie. “Nous étions jeunes, sans expérience et sortions de l’école. Les banques ne connaissaient pas ce système et… ne voulaient pas nous prêter si nous ne mettions pas, derrière chaque euro prêté, la même somme en garantie”, souligne le cofondateur. IRISOLARIS débutera donc finalement, plus modestement, en vendant des kits “clés en main” aux particuliers, pour des surfaces de 20,30 ou 40 m².
D’acteur à leader
Un an et demi plus tard et un emprunt bancaire en poche, les 3 associés commencent à développer des projets pour le compte de tiers investisseurs. “Les banques ont commencé à s’organiser par rapport au secteur. Elles ont vu qu’il y avait un produit financier pour elles aussi. Nous sommes donc parvenus à basculer dans ce que nous voulions au début”, relate Armand Fresnais. “Nous avons alors commencé, d’une part, à louer des toitures existantes et, d’autre part, à faire des baux de construction : nous louons un terrain et construisons un bâtiment agricole sur lequel nous installons des panneaux photovoltaïques et nous demandons à l’agriculteur — qui peut l’utiliser gratuitement — de nous conférer un bail d’occupation. Aujourd’hui, nous ne faisons quasiment plus que cela.” À la même époque (en 2010), la spéculation autour de ces énergies solaires devient très forte. Un moratoire imposera un nouveau cadre. “Le prix de rachat a baissé de 40%. Cela a permis de faire un peu le ménage. Après, il ne restait plus que les acteurs sérieux” se souvient le cofondateur. IRISOLARIS, elle, poursuit son chemin en accompagnant des entreprises d’exploitation de projets photovoltaïques de petites et moyennes puissances comme Tenergie, Solvéo Energie, Tryba Energie ou Helexia. En 2013, l’entreprise rejoindra le groupe Altergis (lui-même racheté par Veolia 2015). “Nous n’étions pas dans leur stratégie globale d’Énergies Renouvelables. Nous sommes donc sortis de Véolia fin de l’année dernière”, précise le codirigeant.
Vers plus de projets propres
Au fil des années, l’entreprise s’est ainsi imposée. Elle a également su faire force de diversification en proposant une prise en charge complète des projets pour ces tiers : des demandes d’autorisations à la mairie à la construction des hangars agricoles, en passant par leur entretien. “On a un peu évolué : nous sommes maintenant 15 salariés ! Nous nous sommes vraiment spécialisés sur toute la chaîne de métiers”, souligne notre expert des Énergies Renouvelables. La nouveauté, aujourd’hui, pour l’entreprise ? “Nous développons de plus en plus pour notre propre compte. Nous gardons de plus en plus les projets”, explique Armand. Et pour remplacer les financements apportés par les tiers, les fondateurs ont choisi de s’en remettre directement aux particuliers : “Nous cofinançons les projets avec les prêteurs sur LENDOPOLIS. Grâce à eux, pas besoin de tiers investisseurs. Pour nous le plus intéressant est de réduire notre apport en fonds propres sans avoir besoin d’aller chercher des fonds étrangers, industriels…” À l’occasion du lancement de leur deuxième collecte, en live depuis la Maison de Crowdfunding, l’équipe d’IRISOLARIS avait d’ailleurs précisé : “Grâce à notre 1ère collecte sur LENDOPOLIS, nous avons pu, pour la première fois, être producteurs indépendants d’électricité et pour cela, merci ! Nous devenons producteur et plus seulement développeur. Aujourd’hui, la stratégie est donc de garder aussi ce que nous faisons.”
Autonomie et stockage
Sur le secteur, Armand Fresnais avait poursuivi, au cours du même événement : “Nous travaillons sur un marché subventionné par l’État. Aujourd’hui, les tarifs sont tellement bas que nous serions capables d’aller voir des acteurs comme Enercoop, qui pourraient s’engager directement à nous acheter de l’électricité, sans le système mis en place par l’état. Nous y arrivons petit à petit… C’est l’avenir d’IRISOLARIS de sortir du système de subventions ! Si demain, il y a des élections qui arrivent et que ce système de subventions est supprimé, le tarif sera différent. C’est dommage de se reposer là-dessus.” Grâce à la compétitivité des modules photovoltaïques et d’un marché qui s’est resserré, les producteurs d’énergie solaire peuvent être compétitifs face aux autres énergies “comme le nucléaire”, avancent nos dirigeants. “L’intégration de l’énergie sur le réseau reste la problématique principale : développer des systèmes de stockage pour proposer une production lissée est l’avenir de notre profession !”, exposent ces derniers. Aujourd’hui, IRISOLARIS a la capacité de construire entre 70 et 100 projets de centrales solaires par an. Sur LENDOPOLIS, elle a lancée mi-février sa 2ème collecte de crowdlending, qui lui permettra, pour la seconde fois, de compléter le financement de 12 centrales solaires en toitures de bâtiments agricoles.
La collecte d’IRISOLARIS est toujours en cours ! Pour vous aussi devenir acteur de la transition énergétique, rendez vos billets plus verts sur LENDOPOLIS.