Vous êtes entrepreneur dans la restauration et souhaitez vous développer ? Vous avez repéré un établissement à reprendre ou avez besoin d’effectuer des travaux ? Depuis quelques années, le financement participatif séduit de plus en plus de restaurateurs ! Découverte et preuves à l’appui.
Un point sur les financements possibles dans la restauration :
- L’emprunt bancaire, nécessitant généralement un apport personnel de 20 % de la somme souhaitée
- Le prêt brasseur, en partenariat avec une marque de bière, qui s’accompagne d’un contrat d’exclusivité avec un volume minimum de commandes annuelles
- La BPI, qui propose notamment un “prêt restauration”
- Le crédit-bail/leasing, qui permet de louer du matériel et de décider de l’acheter ou pas à la fin du contrat
- Les aides régionales et nationales
- Piocher dans sa trésorerie, au risque de déstabiliser la stabilité de son entreprise
- Le crowdfunding (ou financement participatif sous forme de dons), avec un montant moyen de collectes à 5 000 €, il permet de financer des petits besoins
- Le crowdlending (ou financement participatif en prêt) qui permet d’emprunter de 15 000 € à 1 million d’euros en direct aux particuliers, contre des intérêts mensuels.
Le financement participatif en prêt : comment ça marche ?
Alternative ou complément aux voies classiques de financement, le prêt participatif permet aux entrepreneurs d’emprunter en direct auprès des particuliers. L’emprunt se fait sans caution ni garantie : les plateformes sélectionnent les dossiers des entreprises en fonction de leur capacité réelle de remboursement. Ce type de financement est donc particulièrement adapté aux besoins immatériels.
Chaque mois, l’entreprise reverse alors une partie du capital emprunté et des intérêts aux 200, 500 ou 1 000 épargnants qui ont investi en direct dans son projet. La durée des emprunts est de 24 à 60 mois pour des taux d’intérêts de 3 à 10,5 % bruts annuels. Ce taux est plus élevé que celui proposé par les banques : il rémunère en effet le risque supporté à 100 % par les particuliers et compense la fiscalité appliquée aux intérêts perçus.
Mode de financement particulièrement rapide, le temps de collecte moyen est de 11 jours. Depuis 2014, près de 200 projets ont été lancés par des entrepreneurs pour 16 millions d’euros collectés sur Lendopolis. Dans le secteur de la restauration, plus de 25 projets ont collecté 1,7 millions d’euros.
Financement participatif et restauration : pour quels besoins exactement ?
Le financement participatif permet aux restaurateurs (franchisés ou indépendants), aux traiteurs et entreprises des métiers de bouche de répondre à tous leurs besoins financiers : de 15 000 € à 1 million. Il est accessible aux entreprises de plus de deux ans d’activité, aux entrepreneurs souhaitant réaliser une reprise ou une création en franchise (en cofinancement avec la banque).
Quelques exemples de besoins qui peuvent être financés par le financement participatif :
- un ou des recrutements : que ce soit pour du personnel régulier ou saisonnier
- des travaux : aménagement, rafraîchissement, décoration, remise aux normes, accessibilité aux personnes à mobilité réduite…
- des ressources informatiques : site web, logiciel de caisse, de réservation…
- un complément d’apport personnel pour accéder à l’emprunt bancaire dans le cadre d’une reprise ou du lancement d’une activité en franchise
- des actions de communication ou de marketing, afin de faire la promotion de son activité
- l’achat de matériel professionnel, mobilier, vaisselle…
« 10,5 milliards : c’est le nombre de visites reçues par les restaurants français en 2017. »
Se financer, c’est aussi promouvoir son établissement
Pour des activités en B to C comme la restauration ou les métiers de bouche, communiquer autour de son établissement et développer sa clientèle reste primordial. Lancer une collecte de financement participatif permet de créer une campagne de communication autour de son activité. Les hommes et femmes qui prêtent à la société ne l’auraient probablement pas connue si son dirigeant était passé par une banque. Si les taux d’emprunt (entre 3 et 10 % bruts annuels) sont plus importants – puisque ces emprunts sont sans caution ni garantie – l’impact en terme de publicité et création d’une communauté d’ambassadeurs autour de son établissement reste incomparable. Certaines entreprises ont en effet réuni plus de 1 800 investisseurs différents. L’opération permet donc d’accroître sa notoriété tout en se finançant.
5 restaurateurs qui ont lancé leur crowdfunding
Le Bistrologue : financer des travaux
Pour effectuer différents travaux (dont la mise aux normes de ses toilettes et accès au bar pour les personnes à mobilité réduite, installation de panneaux acoustiques…), l’établissement toulousain a collecté 50 000 € auprès de 480 micro-investisseurs à l’automne dernier. Le plus petit prêt ? 20 €. Et le plus important : 1 000 €… à 4 reprises !
Pita Pit : recruter trois personnes
Pita Pit, franchise spécialisée dans la restauration rapide de repas sains, a collecté 120 000 € auprès de 717 Français et Françaises en mai dernier. Pour embaucher un expert marketing et communication (et lui allouer un budget) et deux alternants, l’enseigne s’est essentiellement tournée vers ce mode de financement particulièrement adapté aux besoins immatériels.
Hervé le Traiteur : reprise de l’activité
Hervé le Traiteur, présent dans la région lilloise depuis 3 générations, réalise plus de 300 réceptions par an. L’heure de la retraite venue pour son dirigeant, il a décidé de vendre son activité. Pour compléter son apport personnel, le repreneur a combiné différents types de financement : un emprunt bancaire, un emprunt à la BPI et une collecte de financement participatif ! En 3 jours, il a réuni 415 micro-investisseurs et 50 000 €.
Play-Off : ouverture d’un deuxième établissement et frais de marketing
Avec le succès de leur premier pub PlayOff Wagram, les dirigeants avaient décidé à l’automne 2016 de lancer un deuxième établissement à Montparnasse : un pizza pub. Pour financer les frais de pré-ouverture ainsi qu’une campagne de marketing et communication, ils ont choisi le crowdlending. Après leur collecte, l’établissement a proposé à sa communauté de 600 investisseurs de rester en contact, grâce à une newsletter.
Merci Jérôme : donner plus de visibilité à sa marque
Cette chaîne de bistrots parisiens à emporter et boulangeries a réalisé trois opérations sur la plateforme. Les dirigeants ont ainsi réuni au total 1 848 investisseurs pour 450 000 € collectés. « C’est l’opportunité de faire connaître l’enseigne auprès d’un grand nombre de personnes. De partager nos valeurs et une partie de l’aventure avec pas mal de gens. Le financement participatif donne aussi un bon support de communication auprès des gens quand ils passent. Ils peuvent se dire : ici, c’est un petit peu chez nous », expliquent les trois fondateurs. Leur projet ? Compléter un besoin de financement global pour l’ouverture de nouveaux établissements.