Les énergies renouvelables (ou EnR) désignent des énergies produites à partir de ressources théoriquement illimitées et potentiellement réutilisables. On dit qu’elles sont « renouvelables » car elles se renouvellent assez rapidement pour être considérées comme inépuisables.
Elles sont issues des éléments et phénomènes naturels : le vent, le soleil, l’eau, les marées… On dit que les énergies renouvelables sont des énergies « flux ». Par opposition aux énergies « stock », c’est-à-dire les énergies issues des combustibles fossiles qui sont limitées (charbon, pétrole,etc.).
Les énergies renouvelables sont des énergies d’avenir car leur exploitation n’engendre pas ou peu d’émissions polluantes. Elles sont donc neutres en carbone. Elles couvrent 20 % de la consommation mondiale d’électricité. De plus, elles couvrent 17,2 % de la consommation finale d’énergie en France (chiffres de 2019).
Des pourcentages qui devraient augmenter au fil du temps. En France, la loi de transition énergétique en 2015 a fixé la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation d’énergie globale en 2030, et à 40% de la production d’électricité à la même échéance.
Cependant, il existe des nuances importantes à connaître. Les énergies renouvelables sont souvent confondues avec les énergies « vertes » ou « propres », mais ces termes ne désignent pas exactement la même chose. Comprendre ces distinctions devient essentiel pour faire des choix éclairés dans notre transition énergétique.
Énergies renouvelables, vertes et propres : quelles différences ?
Si ces trois termes sont souvent utilisés comme synonymes, ils cachent en réalité des nuances importantes qui influencent directement nos choix énergétiques.
Une énergie est dite renouvelable quand sa source se reconstitue naturellement à l’échelle humaine. Le critère principal reste donc la capacité de régénération de la ressource, sans qu’elle ne s’épuise.
Les énergies vertes constituent le sous-ensemble le plus vertueux des énergies renouvelables. Elles se distinguent par leur impact environnemental minimal sur l’ensemble de leur cycle de vie : fabrication, exploitation, recyclage. Par exemple, un barrage hydroélectrique géant qui bouleverse un écosystème aquatique sera renouvelable, mais difficilement qualifiable de « vert ».
Enfin, une énergie propre produit peu ou pas de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre pendant son fonctionnement. Cette définition englobe toutes les énergies vertes, mais aussi l’énergie nucléaire, qui émet très peu de CO2 malgré ses déchets radioactifs.
Les énergies renouvelables sont également désignées par les termes « énergies vertes » ou « énergies propres ». Mais attention : même si une énergie peut être à la fois renouvelable et propre, ce n’est pas nécessairement le cas. Par exemple, certains fluides utilisés dans les circuits des pompes à chaleur géothermiques peuvent émettre, en cas de fuite, des gaz à effet de serre.
Une liste des différentes énergies renouvelables
L’énergie solaire

Les ondes émises par le soleil permettent de générer deux types d’énergie. L’énergie photovoltaïque, qui transforme le rayonnement en électricité. Et le solaire thermique, qui convertit ce rayonnement en chaleur.
Cette technologie présente l’avantage majeur de s’adapter à toutes les échelles, du panneau sur votre toit aux centrales solaires de plusieurs hectares. Les progrès récents sont spectaculaires : le coût du solaire photovoltaïque a chuté de plus de 80% en dix ans, le rendant compétitif face aux énergies fossiles dans de nombreuses régions. En France, l’installation de panneaux photovoltaïques peut permettre d’économiser jusqu’à 1 200 € par an sur la facture électrique selon la taille de l’installation et la région.
L’énergie éolienne
C’est l’énergie du vent, c’est-à-dire l’énergie cinétique des masses d’air en mouvement. Le terme « éolien » vient d’Éole, qui est le nom du dieu des vents dans la mythologie grecque. Concrètement, les pales des éoliennes sont actionnées par la force du vent, ce qui permet de fournir de l’électricité.
Les éoliennes modernes n’ont plus rien à voir avec les premiers modèles. Aujourd’hui, une seule éolienne offshore de dernière génération peut alimenter plus de 15 000 foyers. L’éolien en mer présente des avantages considérables : vents plus forts et plus réguliers, nuisances sonores inexistantes pour les riverains. Cette filière connaît une croissance remarquable en France, avec des projets ambitieux comme le parc éolien en mer de Saint-Nazaire, qui produit l’équivalent de la consommation de 700 000 habitants.
L’énergie hydraulique

Il s’agit d’une énergie qui est produite par les marées et les courants marins, c’est-à-dire par la force de l’eau. Elle est la plus importante source d’énergie renouvelable. On l’exploite dans les centrales hydrauliques, qui sont composées :
- D’un barrage qui retient l’eau ;
- D’une centrale qui produit l’électricité ;
- De lignes électriques qui transportent l’énergie ainsi produite.
Premier producteur d’électricité renouvelable au monde, l’hydroélectricité bénéficie d’un atout unique : la capacité de stockage. Contrairement au solaire et à l’éolien, une centrale hydroélectrique peut démarrer instantanément pour répondre aux pics de consommation. On distingue les grands barrages, les stations de pompage-turbinage qui font office de batteries géantes, et les micro-centrales hydrauliques qui s’intègrent discrètement dans le paysage rural.
La géothermie
Au centre de la Terre, des couches de magma diffusent leur chaleur jusque sous la croûte terrestre (la couche superficielle du globe). À 30 km de profondeur, la température atteint les 1 000 degrés. Une chaleur intense qui permet de produire de la chaleur et de l’électricité. Pour le moment, la France ne compte qu’une seule centrale de géothermie, dont le rendement permet de couvrir 8 à 9 % des besoins en électricité du pays.
Cette ressource reste sous-exploitée en France, alors qu’elle pourrait alimenter de nombreux réseaux de chaleur urbains. En Islande par exemple, la géothermie couvre 90% des besoins de chauffage du pays, démontrant le potentiel considérable de cette technologie.
La biomasse
La biomasse est issue du recyclage de matières végétales (bois, feuilles, déchets ménagers et alimentaires…) et animales (fumier, lisiers d’animaux). Elle peut être utilisée directement, ou après transformation (par méthanisation par exemple). Par la suite, la transformation ou la combustion de cette biomasse permet de générer de l’électricité. Elle a l’avantage de présenter une empreinte carbone nulle.
Cette approche s’inscrit parfaitement dans l’économie circulaire en transformant nos déchets en énergie. Résidus agricoles, déchets verts urbains, bois non valorisable : tout peut servir, même si la combustion génère des émissions qu’il faut maîtriser avec des technologies adaptées.
Quelle est la différence avec les énergies vertes et les énergies propres ?

Peut-on faire une distinction entre les énergies renouvelables et les énergies vertes ?
La réponse est non : il s’agit de synonymes, indistinctement employés pour parler des énergies produites à partir de ressources illimitées comme celles-ci décrites ci-dessus. Par définition, une énergie est renouvelable lorsqu’elle est issue d’éléments ou de phénomènes renouvelés en permanence, comme le soleil, le vent ou l’eau. Elle peut alors être qualifiée de « verte », puisque son exploitation ne pollue pas (ou peu), et qu’elle provient de sources durables.
Néanmoins, cette approche mérite d’être nuancée. En réalité, toutes les énergies renouvelables ne sont pas automatiquement vertes. Pour mériter pleinement l’appellation « verte », une énergie doit passer le test de l’analyse de cycle de vie complète, en évaluant les émissions de gaz à effet de serre, la consommation de ressources rares, l’impact sur la biodiversité et la production de déchets.
Prenons l’exemple du photovoltaïque : les panneaux solaires remboursent leur « dette carbone » (liée à leur fabrication) en 1 à 3 ans selon la technologie, puis produisent une électricité quasi-neutre en carbone pendant 25 à 30 ans. Le contexte géographique joue également un rôle crucial : une éolienne implantée sur une route migratoire d’oiseaux pose des problèmes que n’aurait pas la même installation dans une zone moins sensible.
Comment choisir selon vos priorités ?
Votre choix énergétique dépendra de vos objectifs principaux. Si vous privilégiez la durabilité à long terme, orientez-vous vers les énergies renouvelables. Pour minimiser l’impact environnemental immédiat, préférez les énergies vertes. Si votre priorité va à la lutte contre la pollution atmosphérique, les énergies propres offrent des solutions efficaces.
Les ressources locales guident souvent les meilleurs choix. Une région montagneuse valorisera l’hydroélectricité, tandis qu’une zone côtière misera sur l’éolien offshore. Cette approche territorialisée optimise les coûts et réduit les pertes liées au transport d’électricité.
Quels sont les avantages et inconvénients des énergies renouvelables ?
Les énergies renouvelables ont des avantages évidents sur les énergies fossiles actuellement exploitées dans le monde : elles sont disponibles en masse, potentiellement illimitées (puisqu’elles se renouvellent régulièrement), sûres (peu d’accidents sont à déplorer) et ne polluent pas ou peu. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont complètement propres : par exemple, si les panneaux solaires n’émettent pas de CO2, leur production est polluante. En effet, pour fabriquer de tels outils, des matières premières doivent être extraites du sol, puis transportées et enfin assemblées.
De manière générale, les énergies renouvelables ne peuvent pas être exploitées de manière « brute » : des installations sont nécessaires, et celles-ci ne sont pas neutres en carbone. Il n’en reste pas moins qu’elles émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre que les énergies fossiles : à l’heure où la transition écologique s’impose comme une nécessité, il s’agit là d’un véritable avantage.
Voyons maintenant les inconvénients que présentent les énergies renouvelables. On peut citer un coût relativement élevé pour ce qui concerne l’achat des installations, dont la rentabilité n’est pas toujours immédiate. Par exemple, la mise en place d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques ou de barrages hydrauliques engendre des coûts importants. Un constat à nuancer par le fait que les coûts d’exploitation des énergies renouvelables diminuent au fur et à mesure que la technologie progresse.
Autre inconvénient : les énergies renouvelables ne sont pas constantes, en ce qu’elles dépendent des aléas de la nature. À titre d’exemple, les éoliennes ne peuvent fonctionner qu’avec le vent. De fait, des journées sans luminosité ou sans vent peuvent contrarier la production de l’énergie solaire et éolienne.
Pour pallier cette intermittence, des solutions de stockage se développent rapidement. Les batteries lithium-ion voient leurs coûts chuter, tandis que l’hydrogène vert, produit par électrolyse à partir d’électricité renouvelable, représente une piste prometteuse pour stocker l’énergie solaire et éolienne, puis la restituer pour alimenter les transports lourds ou l’industrie sans aucune émission locale.
Les énergies renouvelables représentent une réelle solution d’avenir, et l’une des réponses les plus efficaces à la menace du changement climatique.

À retenir
- Les énergies renouvelables se régénèrent naturellement et couvrent déjà 20% de la consommation mondiale d’électricité.
- Les énergies « vertes » constituent le sous-ensemble le plus vertueux, avec un impact environnemental minimal sur tout leur cycle de vie.
- Les énergies « propres » se concentrent sur les faibles émissions locales, incluant le nucléaire malgré ses déchets radioactifs.
- Le solaire et l’éolien ont vu leurs coûts chuter de plus de 80% en dix ans, les rendant compétitifs face aux énergies fossiles.
- L’approche territoriale combinant plusieurs sources énergétiques offre les meilleures performances économiques et environnementales.