Selon Oxfam France, la transition écologique est une “évolution vers un nouveau modèle économique et social qui apporte une solution globale et pérenne aux grands enjeux environnementaux de notre siècle et aux menaces qui pèsent sur notre planète”.
De manière plus concrète, il s’agit de passer de notre mode actuel de production et de consommation à un modèle plus vertueux et plus soucieux de l’environnement. Ce qui suppose, de manière inévitable, des investissements.
Le GIEC pointe dans son dernier rapport le fait que les capitaux ne sont pas alloués de la bonne manière. Les niveaux actuels d’investissement (dans tous les secteurs) sont insuffisants. De l’ordre de trois à six fois moins que ce qu’il faudrait pour limiter le réchauffement climatique.
Comment s’y prend-on pour financer la transition écologique ? Et quels sont les leviers existants ?
Que recouvre la transition écologique ?
La transition écologique se décline en plusieurs champs. Pour résumer, on peut citer :
- La transition énergétique (transformer le système de production et de consommation d’énergie) ;
- La transition agroalimentaire (passer d’une agriculture intensive et industrielle à une agriculture plus respectueuse de l’environnement et des saisons) ;
- La transition industrielle (réformer l’industrie pour la rendre moins polluante et plus locale) ;
- La préservation de la biodiversité ;
- Le développement des mobilités durables ;
- Le passage à un modèle d’urbanisme et d’aménagement du territoire plus respectueux de l’environnement.
Pourquoi est-elle nécessaire ?
Le troisième volet du rapport du GIEC, publié le 4 avril dernier, pose un constat alarmant. En effet, les émissions de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevées. Le temps dont nous disposons pour changer de modèle se réduit de plus en plus.
Par ailleurs, près de 32% de la production d’énergie mondiale provient du pétrole, 27% du charbon, et 22% du gaz naturel (source : Agence internationale de l’énergie). Or, ces énergies sont fortement polluantes, en plus de n’être pas renouvelables.
Ainsi, pour les auteurs du rapport, il est donc indispensable que les émissions de gaz à effet de serre soient réduites d’au moins un tiers. Cela inclut notamment l’arrêt de l’exploitation des énergies fossiles et le passage à un modèle agricole plus vertueux.
Comment est financée la transition écologique en France ?
La transition écologique est majoritairement financée au travers du plan France 2030, lancé en octobre 2021. L’objectif de ce plan est d’accompagner la transition d’un grand nombre de secteurs, dont ceux de l’automobile, du numérique et de l’énergie. Doté d’une enveloppe de 30 milliards d’euros déployés sur 5 ans, il poursuit 10 objectifs à horizon 2030.
Aujourd’hui, huit milliards d’euros sont consacrés au secteur de l’énergie, pour décarboner l’industrie et développer l’hydrogène vert. Quatre milliards sont consacrés aux transports (développer le premier avion bas carbone et produire plus de véhicules électriques et hybrides). Le reste se répartit entre l’alimentation, la santé, la culture, l’espace et les fonds marins.
Quels sont les montants nécessaires ?
Selon l’Institut Rousseau, groupe de réflexion français sur l’écologie, il n’existe à l’heure actuelle aucun chiffrage global des investissements publics et privés nécessaires pour atteindre la neutralité carbone. Le groupe l’estime néanmoins à 182 milliards par an, répartis entre la puissance publique et le secteur privé. Soit un investissement qui représente 2,3 % du PIB de la France en 2021. |
Sur un horizon plus court terme, le plan de relance 2021-2022 qui fait suite à la crise sanitaire consacre 2 milliards d’euros à la transition écologique. L’objectif : engager la décarbonation de l’industrie, développer l’hydrogène et l’économie circulaire, et soutenir les PME engagées dans la transition écologique.
Sur un autre plan, le Fonds Tourisme Durable, porté par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), a vocation à soutenir le développement d’un tourisme à impact économique, social et environnemental positif à hauteur de 50 millions d’euros.
Cela suffira-t-il ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, décarboner nos industries nécessite de très lourds investissements. Il faut en effet repenser entièrement nos modes de production. En 2018, la Cour des comptes européenne avançait le chiffre de 1 115 milliards d’euros par an pour financer la transition écologique, soit bien plus que ce qui est investi aujourd’hui.
D’où l’intérêt, pour les particuliers, d’agir à leur échelle.
De quels outils les particuliers peuvent-ils se saisir ?
Saviez-vous qu’un Français émet en moyenne 11,2 tonnes de CO2 par an, avec son épargne ? Il est possible de mettre en place des actions pour limiter son empreinte carbone, tout en finançant (à son échelle) la transition écologique.
Voici les plus significatives :
Investir dans des fonds ISR
L’investissement socialement responsable (mieux connu sous son abréviation ISR) consiste à intégrer des critères extra-financiers comme le respect de l’environnement ou la justice sociale dans les placements financiers. L’objectif est d’allier performance économique et impact social et environnemental, que ce soit en excluant des portefeuilles les entreprises polluantes, ou en finançant celles qui agissent de manière vertueuse.
Depuis la loi Pacte de 2020, tous les nouveaux contrats d’assurance vie multisupports doivent proposer au moins une unité de compte ISR, une unité de compte solidaire ou une unité de compte Greenfin (label décerné par le ministère de la Transition écologique et solidaire).
Participer au financement des énergies renouvelables
Et si vous investissiez dans les énergies renouvelables ? Lendopolis vous permet de choisir un projet (création d’une centrale solaire, d’un parc éolien, d’une unité de stockage…) et d’investir en quelques clics. Le rendement potentiel dépend du projet choisi ; il est compris entre 4,5 et 7% bruts annuels. L’avantage : l’investissement est accessible à partir de 20 euros seulement.
Profiter des aides financières pour rénover son logement et passer aux mobilités douces
De nombreuses aides sont disponibles pour aider les particuliers à accéder à la rénovation énergétique de leur logement. Que ce soit MaPrimeRenov’, l’éco-prêt à taux zéro ou encore la Prime Coup de pouce économies d’énergie, il existe des enveloppes financières pour tous les projets.
Ce site en fait la liste complète. Enfin, des aides financières sont également prévues pour inciter aux mobilités douces (véhicules et vélos électriques, vélos-cargos…). Ces subventions s’échelonnent au niveau national, régional mais aussi municipal.