Au moment de souscrire un crédit immobilier, la question du choix de l’assurance de prêt entre rapidement en ligne de compte pour estimer le montant global de l’emprunt.
Avec la baisse des taux d’intérêt qui se confirme depuis déjà plusieurs années, le coût de l’assurance emprunteur est parfois aussi élevé que les intérêts de l’emprunt. Heureusement, les évolutions législatives récentes permettent de diminuer de façon parfois conséquente le coût de l’assurance emprunteur avec à la clé des économies substantielles réalisées. Découvrez comment investir avec l’argent économisé sur l’assurance emprunteur et comment faire fructifier ce capital à bon escient.
Définition de l’assurance de prêt immobilier
L’assurance de prêt immobilier est une garantie souscrite par un emprunteur pour couvrir des évènements de vie qui l’empêcheraient d’honorer tout ou partie des mensualités de remboursement du crédit immobilier. Elle garantit ainsi la continuité du remboursement du prêt pour l’établissement prêteur. Si elle n’est théoriquement pas obligatoire, elle s’avère toutefois quasiment indispensable pour obtenir un financement. Très peu de banques ou d’organismes de crédit acceptent en effet de prêter de l’argent pour ce type d’achat sans ce contrat d’assurance adossé à l’emprunt.
Assurance de prêt immobilier…Comment faire des économies ?
Plusieurs dispositifs législatifs successifs garantissent désormais aux emprunteurs la possibilité d’opter pour une assurance de prêt immobilier dans un établissement bancaire différent de celui dans lequel a été souscrit le crédit immobilier.
La volonté émise par l’emprunteur de changer d’assurance de prêt immobilier ne peut être refusée par l’établissement prêteur à condition que les garanties du nouveau contrat d’assurance emprunteur soient a minima équivalentes aux garanties de l’assurance de prêt proposées avec le crédit immobilier (critères d’équivalence de garanties).
Ce changement peut intervenir à différents moments :
- au moment de la souscription du prêt (loi Lagarde de 2010). C’est le droit à la délégation d’assurance.
- pendant la première année suivant la souscription du crédit, au plus tard 15 jours avant la date anniversaire de la contraction de l’emprunt (Loi Hamon de 2014)
- chaque année, à la date anniversaire de l’emprunt en informant l’assureur 2 mois avant la date anniversaire du prêt (Amendement Bourquin de 2018). On parle de résiliation annuelle.
Dans de nombreux cas, à garanties au moins égales, il est possible de réduire le coût de son assurance d’environ 50%, ce qui peut représenter une économie pouvant se chiffrer, selon les profils d’assuré entre 5 000€ pour un emprunteur seul et jusqu’à 15 000€ pour un couple d’emprunteurs. Cette économie se fait tout au long de la durée de remboursement. Prenons un exemple : M. Untel, 35 ans, cadre et non-fumeur, souscrit seul un crédit immobilier d’un montant de 280 000 euros. Son assurance groupe coûte 14 558 euros et le taux de l’assurance est de 0,26%. La cotisation mensuelle, elle, s’élève à 60 euros. En passant par une assurance individuelle, M.Untel réduit la facture de 7 699 euros. Son assurance lui coûte donc 6 859 euros avec un taux de 0,12% et une mensualité qui tombe à 28,58 euros. (simulation Empruntis 2021).
Ce droit à la délégation ou à la résiliation, encore parfois mal connu des emprunteurs, est pourtant un outil important pour le consommateur au moment de faire un choix auparavant engageant sur un grand nombre d’années et sur des montants importants. Il lui offre une plus grande liberté et une possibilité de faire jouer la concurrence.
Pour cela, il peut soit faire appel à un courtier en assurance qui bénéficie souvent de tarifs avantageux, soit utiliser des comparateurs en ligne permettant en quelques minutes de calculer les économies potentiellement réalisées par une simple simulation en fonction des profils. En plus de la liberté de choix et des économies potentielles, ces dispositifs législatifs offrent à l’emprunteur une plus grande capacité de négociation lui permettant de bénéficier de conditions de couverture bien souvent supérieures.
Quels sont les éléments qui font grimper le prix de l’assurance de prêt immobilier ?
Le prix de l’assurance de prêt immobilier varie selon les profils d’emprunteur. Il dépend de nombreux critères parmi lesquels :
- L’âge de l’emprunteur
- La profession de l’emprunteur
- Les antécédents de santé de l’emprunteur
- Les habitudes de vie de l’emprunteur (fumeur ou non-fumeur notamment)
- Le montant du crédit contracté (ou le capital restant dû)
- La pratique ou non de sports à risque
- Les différentes garanties facultatives choisies par l’emprunteur (garantie perte d’emploi etc.)
Pour un emprunt avec un co-emprunteur, il est également possible de jouer sur la quotité (répartition) entre les co-emprunteurs pour diminuer le coût de l’assurance emprunteur en adaptant le taux de couverture en fonction de la situation des deux assurés. Il s’agira dans ce cas de répartir dans une plus grosse proportion la couverture sur l’assuré qui bénéficie du plus haut revenu ou qui ne présente aucun antécédent de santé, si la banque ne réclame pas une couverture à 100% pour chaque emprunteur.
Quels sont les meilleurs investissements à faire ?
Les économies réalisées après optimisation du coût de l’assurance emprunteur peuvent ensuite être réinvesties dans des produits d’investissement plus ou moins rentables et plus ou moins risqués à terme afin de faire fructifier ce capital. Lorsqu’elle se chiffre à plusieurs milliers d’euros (parfois plus de 10 000€), l’épargne collectée peut être utilisée pour réaliser divers types de placement en fonction de ses objectifs :
- Les produits bancaires : le livret A, le livret développement durable (LDD) ou l’assurance vie. Ils représentent des placements sûrs, plébiscités par de nombreux ménages pour leur simplicité. Les rendements tendent en revanche à diminuer.
- L’immobilier avec l’achat de petites surfaces : cave, garage, places de parking, box de stockage avec des tickets d’entrée abordables et des loyers récurrents sans compter l’éventuelle plus-value à la revente.
- Les produits de placement immobilier tels que les SCPI pour un rendement autour de 6% mais un placement assez illiquide.
- Le crowdfunding dans les énergies renouvelables, afin d’investir facilement et dans la durée les économies réalisées grâce au changement d’assurance emprunteur. Les rendements sont également favorables avec des fourchettes allant de 3 à 6% avec un niveau de risque maîtrisé.
- Les valeurs refuges telles que l’or, l’argent ou l’achat de devises stables (couronne norvégienne notamment) pour un investissement dans la durée.
- Les investissements à fort effet de levier tels que la bourse ou les cryptomonnaies qui nécessitent des connaissances sur le sujet et présentent des risques de perte élevés.
Comment investir l’argent économisé sur l’assurance de prêt immobilier ?
Investir l’argent économisé sur l’assurance de prêt nécessite une étude comparative approfondie des différentes solutions d’investissement avant de se lancer. Il serait en effet dommage de dilapider le fruit des économies réalisées grâce à la délégation d’assurance emprunteur.
En fonction du montant des économies réalisées, de vos objectifs de rentabilité, du temps que vous aurez à consacrer au suivi de cet investissement ou bien encore du délai selon lequel vous espérez obtenir un retour sur investissement, les différentes solutions seront plus ou moins adaptées.
Pensez à vous renseigner pour obtenir le maximum d’informations sur le produit sur lequel vous envisagez de jeter votre dévolu. Vous pouvez même faire appel à un conseiller spécialisé en investissement financier qui vous aiguillera sur les placements les plus adaptés à votre profil et votre situation financière.