Pour les investisseurs, la France est perçue comme un marché porteur en termes d’énergies renouvelables. Mais qu’en est-il dans le monde ? Qui sont les pays au top du classement en termes d’énergies renouvelables ? C’est parti pour un petit tour du monde.
L’Islande
L’Islande a fait le choix de miser sur les énergies renouvelables depuis longtemps. Il s’agit du premier pays au monde en termes d’énergie produite par habitant, avec 100 % de l’énergie consommée dans le pays qui est verte et renouvelable.
Ce pays utilise différents modes de production d’énergie renouvelable : éolien, solaire, hydraulique et géothermie. L’énergie hydroélectrique représente notamment près de 75 % de la production. Vient ensuite la géothermie, assez utilisée. En effet, dans les années 1970, à l’époque des différents chocs pétroliers, l’Islande a décidé de recourir massivement à la géothermie.
Qu’est-ce que la géothermie ? Il s’agit du fait de convertir la chaleur du sol en énergie, via l’installation de puits de forage. Ces sources d’énergies sont surtout mises en place sur des volcans, dégageant une quantité importante de chaleur. Toutefois, il existe des doutes sur le côté vraiment vert de cette énergie.
En effet, elle a moins d’impact sur la planète que du pétrole ou du charbon, mais elle en a tout de même un : forer les sols fait remonter du soufre à la surface et émet du carbone.
La production importante d’énergies renouvelables en Islande est donc à prendre avec des pincettes. Il ne faut également pas oublier de prendre en compte que ce pays émet beaucoup de CO2 au global. Le tourisme, en plein essor, ainsi que la présence d’industries lourdes dans le pays en sont en partie responsables.
Le Costa Rica
Depuis mai 2019, le pays produit presque 100% de son électricité à partir d’énergies renouvelables. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le Costa Rica mise sur l’énergie hydraulique, le solaire, l’éolien et sur l’énergie géothermique, grâce à sa soixantaine de volcans.
Les points d’eau fournissent 75 % de la production électrique totale du pays. Ensuite, l’éolien représente 15 % du mix énergétique. Enfin, 10 % sont fournis par les centrales thermiques.
Le président Carlos Alvarado a des objectifs ambitieux pour le pays. En effet, il souhaite atteindre la neutralité carbone le plus rapidement possible. Mais les challenges à relever pour réussir sont encore importants. Le parc automobile a notamment été multiplié par 8 depuis la fin des années 1980.
La Norvège
Fin 2015, les énergies renouvelables représentaient près de 70 % de la consommation totale d’électricité de la Norvège. En 2020, cette part était de 95 %, notamment grâce à une utilisation importante de l’énergie hydraulique. Il s’agit de l’un des meilleurs ratios d’Europe.
Toutefois, il faut nuancer ce bilan très positif. En effet, la consommation d’électricité en Norvège est bien supérieure à la moyenne mondiale, notamment en raison de son très faible prix.
On note également que le pétrole et le gaz naturel représentent encore plus de la moitié de la valeur totale des exportations du pays. La Norvège est notamment un des pays qui extrait le plus de pétrole par habitant dans le monde. Il existe donc encore une marge de progression pour réduire l’impact de ce pays sur l’environnement.
L’Écosse
En 2020, l’Écosse a réussi à subvenir à 97 % de ses besoins en électricité par les énergies renouvelables. Environ 80 % de cette énergie provient de l’éolien et de l’énergie marine.
Le pays continue à beaucoup investir pour développer cette technologie. En 2018, il a notamment installé un des premiers parcs éoliens flottants.
Pour miser sur les énergies renouvelables, le pays dispose d’avantages non négligeables. En effet, l’Écosse possède de nombreuses côtes maritimes. Ceci l’aide notamment à être un des leaders européens de l’hydrolien. Elle est également exposée à des vents très réguliers.
La Suède
La Suède a pour objectif de se passer définitivement de pétrole. Pour ce faire, elle a mis en place de nombreuses infrastructures de production d’énergies renouvelables : énergie hydraulique, énergie éolienne, système de chauffage urbain alimenté par des centres de traitement des déchets, biomasse, etc.
Dans ce pays, la consommation d’énergie est restée stable depuis le début du siècle. Ses taux d’émission de CO2 sont également très faibles par rapport à la moyenne mondiale. Comment expliquer un tel succès ? Les énergies fossiles représentent environ 27 % du mix énergétique suédois, et est un des pays les plus nucléarisés au monde.
Toutefois, des initiatives intéressantes permettent d’avancer dans la transition énergétique. Ainsi, la Suède a été un des premiers pays à appliquer une taxe carbone, dès 1991. Ceci lui permet d’être en avance sur ses objectifs : fin 2018, elle a atteint ses objectifs de transition énergétique de 2030.
Le Nicaragua
En 2015, le Nicaragua a refusé de signer les accords de Paris. Opposition à la lutte contre le réchauffement climatique ? Loin de là : l’accord n’était pas assez ambitieux selon le président Daniel Ortega. Actuellement, le pays fonctionne avec 75 % d’énergies renouvelables et il a pour but d’atteindre les 97 % en 2027.
La géothermie est la première ressource renouvelable du pays. Ce dernier dispose de nombreux volcans, représentant un fort potentiel pour ce mode de production d’énergie. La biomasse est aussi très utilisée, avec la valorisation de grandes quantités de bagasse, un résidu fibreux de la canne à sucre qui est issue de la production de sucre du pays.
L’Allemagne
L’Allemagne mise sur les énergies renouvelables pour décarboner son énergie. En 2018, elles représentaient 40 % de la production nationale d’énergie, devant le charbon. Le pays a des objectifs ambitieux de transition, avec un abandon du nucléaire d’ici 2022 et une sortie à plus long terme du charbon pour 2038. Le pays vise la neutralité carbone en 2045.
La progression est rapide : en 15 ans, la production d’énergies renouvelables a été multipliée par 5. L’éolien représente une part importante de cette énergie, avec notamment de nombreuses fermes éoliennes en mer Baltique. Mais le solaire connaît également une forte progression.
Toutefois, l’Allemagne reste le plus gros pollueur d’Europe à cause de son utilisation du charbon, représentant encore 30 % de sa production d’électricité. Mais effectuer une sortie du charbon est complexe car de nombreux emplois sont encore liés à cette industrie. Et avec une sortie du nucléaire d’ici 2022, représentant encore 13 % du mix énergétique allemand, difficile de se séparer d’un deuxième mode de production d’énergie.
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L’Uruguay
Il y a une vingtaine d’années, le pétrole représentait 27 % des importations de l’Uruguay. Aujourd’hui la consommation d’électricité repose à 97 % sur les énergies renouvelables. Comment expliquer une telle réussite ? Les pouvoirs publics ont réalisé des investissements massifs pendant une dizaine d’années pour que le pays effectue sa transition énergétique.
La Chine
La Chine est perçue par les investisseurs comme un marché porteur en termes d’énergies renouvelables. Le pays est dans une position paradoxale : il s’agit à la fois du plus gros pollueur mondial et du plus grand producteur d’énergies renouvelables. La Chine est notamment à l’origine d’initiatives marquantes, dont un très grand projet visant à produire 67 000 tonnes d’hydrogène vert.
Dans ce pays, décarboner l’énergie est un enjeu de santé publique. En effet, chaque année, la pollution atmosphérique tue entre 750 000 et 2,2 millions d’habitants chaque année. D’où l’effort national effectué pour développer les énergies renouvelables.
Le Maroc
Le Maroc ne produit presque pas d’hydrocarbures et doit importer la quasi-totalité de son énergie. Pour se libérer de cette contrainte, le pays mise massivement sur les énergies renouvelables. Il a notamment construit la plus grande centrale solaire thermique au monde et la plus grande centrale éolienne d’Afrique.
Avec de telles initiatives, le Maroc espère compter 52 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique en 2030 afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Le pays cherche également à répondre à la demande croissante en électricité du pays, augmentant chaque année.
Le Bhoutan
Fait rare : le Bhoutan a un bilan carbone négatif. Oui, vous avez bien lu, ce pays absorbe plus de CO2 qu’il n’en produit. Comment est-ce possible ? Le pays, recouvert à 72 % de forêt, possède une flore très riche qui sert de puits de carbone naturel.
Autre point fort : 100 % de son énergie est produite grâce à ses barrages. Enfin, le Bhoutan revend 70 % de l’énergie qu’il produit à l’Inde car il ne consomme pas tout ce qu’il produit.
Le pays ne se repose pas sur ses lauriers et se fixe des objectifs toujours plus ambitieux. Ainsi, il souhaite rendre sa production agricole 100 % biologique.
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L’Éthiopie
L’Éthiopie ne possède ni de gaz ni de pétrole sur son territoire, ce qui la pousse à miser sur les énergies renouvelables. Ainsi, 95 % de sa production d’électricité est d’origine hydroélectrique, grâce à ses nombreux barrages. L’énergie éolienne est utilisée en complément pour subvenir à ses besoins.
En termes d’énergies renouvelables, le pays dispose d’un fort potentiel car il bénéficie de forts vents lors de la saison sèche, tout en connaissant des crues du Nil lors de la saison des pluies. Ainsi, les barrages du Nil arrivent à satisfaire 90 % des besoins énergétiques du pays. L’Éthiopie possède également le plus important parc éolien d’Afrique.
En revanche, des challenges importants subsistent : l’électricité est loin d’être accessible à tous les habitants et les coupures de courant sont légion.
Pour ce faire, plusieurs projets sont en cours de déploiement. On compte notamment le méga barrage Renaissance et ses 6450 MW de puissance installée.
Le Portugal
Dès 2019, les énergies propres représentaient 30% de la consommation d’énergie portugaise. En mars 2018, le Portugal a produit plus d’énergies renouvelables qu’il n’en a utilisé. Le pays mise surtout sur l’énergie hydraulique et éolienne.
Toutefois, le Portugal a des difficultés à exporter son excédent d’énergie par manque d’interconnexion. Il ne peut donc pas utiliser tout son surplus de production. Pour régler ce problème, le pays s’est mis d’accord avec le Maroc afin de développer de l’hydrogène vert.
El Hierro
Cette île de l’archipel des Canaries est devenue la première île au monde à être totalement autosuffisante en électricité, en ne produisant que des énergies renouvelables. Comment fait-elle ? Elle est dotée d’une centrale électrique mixte éolienne et hydraulique, mise en service en 2014.
Comment fonctionne ce type de centrale ? Lorsque le vent souffle fort, ce qui est courant sur cette île, cinq éoliennes produisent suffisamment d’énergie pour aspirer de l’eau de mer qui escalade alors une pente jusqu’à un réservoir situé à 700 mètres de hauteur, dans le cratère d’un volcan. Lorsque le vent faiblit, l’eau du réservoir est relâchée sur la pente pour aller vers un réservoir situé plus bas. Ceci produit du courant électrique lorsque l’eau passe dans des turbines.