Parkings, chambres d’Ehpad, chevaux de course, montres, vins, métaux précieux… Les placements financiers atypiques se sont fortement développés au cours des dernières années, en contrepoint aux faibles rendements des produits classiques. Aujourd’hui, ils séduisent de plus en plus les investisseurs en quête de diversification et de (potentiels) gains élevés.
Faut-il vraiment se laisser tenter ?
Qu’est-ce qu’un investissement atypique ?
Un investissement atypique, dit aussi investissement alternatif, est un placement qui ne repose pas sur les instruments financiers classiques (actions, obligations, livrets, etc.). Il peut s’agir par exemple d’investissement dans les œuvres d’art, les métaux précieux, le bois, les manuscrits, les chevaux de course… Difficile d’en dresser une liste exhaustive, tant les propositions sont nombreuses.
Moins liquides et moins transparents que les produits d’épargne traditionnels, les investissements atypiques offrent en contrepartie une source de diversification et des rendements potentiels plus élevés. Cependant, les risques inhérents à ce type d’investissement ne sont pas à négliger.
Qu’il s’agisse de leur volatilité, de leur caractère aléatoire ou de la nécessité pour l’investisseur d’être bien renseigné (dans le cas d’un investissement dans l’art ou le champagne, par exemple), la possibilité de ne jamais récupérer sa mise est réelle. D’autant que bon nombre d’investissements atypiques s’avèrent être des escroqueries pures et simples.
Quelles sont les vérifications à faire avant d’investir dans des placements atypiques ?
Quel que soit le produit dans lequel vous souhaitez investir, n’oubliez pas de prendre des précautions. Voici quelques conseils :
- Le rendement et le risque d’un placement sont étroitement liés. Les investissements atypiques étant par nature risqués, n’investissez que la somme que vous êtes prêt à perdre. Méfiez-vous des produits qui vous promettent un rendement faramineux. L’investissement miracle n’existe pas.
- Ne répondez pas aux sollicitations par téléphone et méfiez-vous des vendeurs trop insistants. C’est un signe que le produit n’est pas fiable.
- Informez-vous soigneusement sur la société qui propose l’offre d’investissement (identité, siège social,, numéro d’enregistrement attribué par l’AMF, etc.). Une société localisée à l’étranger n’est pas nécessairement douteuse, mais c’est un élément qui doit attirer votre attention.
- Avant d’investir dans un produit atypique, renseignez-vous sur les modalités de revente.
- Quel que soit votre horizon de placement, évitez de consacrer plus de 10% de votre patrimoine financier aux investissements atypiques.
Diversifier son portefeuille : exemples d’investissements atypiques
Les chambres d’Ehpad
L’investissement locatif en Ehpad (maisons de retraite médicalisées) bénéficie d’une fiscalité attrayante. Et ce, notamment grâce au statut LMNP. Il bénéficie aussi de rendements intéressants. Pour cela, deux options sont possibles.
- L’achat d’une chambre en Ehpad (pour un prix qui varie entre 55 000 et 500 000 €).
- L’acquisition de parts de SCPI (par exemple : Pierval, Primovie…).
À noter : l’investissement dans un Ehpad ne garantit généralement qu’un rendement locatif. En effet, contrairement à la majorité des investissements immobiliers, les chambres en Ehpad, avec une revalorisation foncière proche de 0 %, n’offrent pas de plus-value à la revente.
Les lettres et manuscrits
Les collectionneurs seront les premiers intéressés, mais un nombre de plus en plus élevé d’investisseurs y voient une source de diversification financière. En 2007, une lettre signée avec un dessin de Gauguin a été vendue par Sotheby’s pour 263 404 euros. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres…
Deux modes d’acquisition sont possibles.
- Les marchands spécialisés ou les ventes aux enchères.
- L’acquisition d’œuvres en indivision (attention aux arnaques, cf. le scandale Aristophil). Mieux vaut faire quelques recherches en amont !
Si le marché des lettres et manuscrits connaît une croissance régulière, aucune cote officielle n’existe en la matière. Difficile, donc, de savoir si l’on fera une plus-value à la revente. Reste le plaisir de collectionner de beaux objets, qui sera pour certains amplement suffisant.
Les places de parking
Avec une rentabilité locative annuelle entre 4 et 12% selon les emplacements, les places de parking constituent un placement prisé des investisseurs. D’autant que ce type d’investissement se caractérise aussi par sa simplicité de gestion, et l’absence de frais d’entretien et de réparation… Faut-il donc se laisser tenter ? Oui, si vous souhaitez réaliser un investissement locatif sans être freiné par les contraintes administratives, en prenant en compte le fait que le taux de renouvellement des locataires est relativement élevé.
Mais attention aux arnaques ! L’Autorité des marchés financiers (AMF) met ainsi en garde contre les propositions d’investissement dans les places de parking, et notamment les places de parking situées dans des aéroports européens. Si ces offres sont alléchantes (elles promettent généralement un rendement élevé), elles sont en réalité frauduleuses.
Ignorez donc tout démarchage commercial et tournez-vous plutôt vers des sites fiables pour faire votre achat, comme seloger.com ou pap.fr.
Les montres
L’investissement dans les montres, ou comment mutualiser passion et investissement atypique. Les montres voient régulièrement leurs valeurs augmenter. Cette croissance se justifie notamment par un effet de rareté cultivé par les maisons horlogères. Certains modèles se font tellement rares que le prix en seconde main est souvent plus élevé que le prix du neuf.
Pour démarrer dans ce milieu, comptez un ticket minimum autour de 3 000€. Les montres les plus recherchées se situeront plutôt autour de 20 000€ et plus. Vous pouvez choisir d’investir dans une montre neuve, ou une montre d’occasion sur les places de marchés dédiées.
Pour en savoir plus, découvrir les marques et modèles les plus recherchés, découvrez notre article sur le sujet.
L’or
C’est le placement refuge par excellence. En 2021, le cours de l’or a augmenté de 4,3%, après d’excellents crus 2019 (+21%) et 2020 (+13, 9%). Cela ne signifie évidemment pas que ce placement est sans risques : on conseille à ce titre de ne pas y consacrer plus de 5% de son portefeuille.
Pour investir dans l’or, deux options sont possibles : l’investissement dans l’or physique (pièces, lingots…), ou l’investissement dans l’or papier. Cette dernière option consiste soit à acquérir des actions de sociétés aurifères, soit à investir dans des fonds aurifères (SICAV, FCP…) ou encore des produits dérivés.
Il est également possible d’investir dans des ETF qui répliquent le cours de l’or, comme Amundi Physical Gold ETC ou iShares Physical Gold. Dans ce cas, il est important de garder en tête que les ETF basés sur l’or sont des produits d’investissement, et non des produits “refuge” qui protègent votre patrimoine au même titre que l’or physique.
Les chevaux de course
Et si vous deveniez propriétaire d’un cheval de course ? Oui, c’est possible, à condition d’investir plusieurs milliers d’euros au départ… Et d’avoir conscience des enjeux de ce type d’investissement.
Vous pouvez ainsi acquérir un cheval en vous adressant à des vendeurs professionnels ou des courtiers, seul ou avec plusieurs partenaires. Cette dernière option permet de réduire les coûts d’achat et de mutualiser les frais liés aux soins et à l’entraînement de l’animal.
L’achat d’un cheval de course entraîne pour le propriétaire la tenue d’une enquête de moralité, qui vise notamment à vérifier que ses capacités financières sont suffisantes pour assumer un tel investissement. En Ile-de-France, il faut ainsi justifier d’un revenu annuel de 75 000 euros, contre 30 000 euros en région.
Quid du rendement ? Lorsque le cheval remporte une course (ou se classe parmi les cinq premiers) le propriétaire touche une allocation, plus une prime si l’animal est né et a été élevé en France. À titre d’exemple, si un cheval de 3 ans né en France gagne un Quinté doté de 52 000 euros, le propriétaire remporte au total 39 104 euros nets d’impôts.
Trop cher et trop compliqué ? Une option beaucoup moins coûteuse réside dans l’achat de parts dans une écurie de groupe. Ici, tous les investisseurs sont copropriétaires des chevaux, et les gains des courses sont reversés aux associés au prorata des parts.