De plus en plus de personnes s’interrogent sur l’économie circulaire. Sans doute avez-vous déjà entendu ce terme : mais de quoi s’agit-il précisément ? Quels sont ses principes et ses avantages, et où en est la France sur ce sujet ?
Qu’est-ce que l’économie circulaire ?
On peut définir l’économie circulaire comme un modèle économique responsable. L’objectif est de rendre la production et les échanges plus durables. Tout cela en réutilisant les déchets générés et en créant une “boucle” vertueuse. En pratique, il s’agit donc de limiter au maximum la consommation de ressources. L’idée est de limiter la consommation d’eau, d’énergies non renouvelables, de matières premières dans la production de biens et de services. Mais aussi de prévoir, dès la conception du produit, ses modalités de réutilisation et/ou de recyclage.
Le but est de passer d’un modèle économique linéaire (extraire, produire consommer, jeter) à un modèle économique circulaire. Ce dernier se base sur une production plus durable et un prolongement de la durée d’usage des produits. Il se base également sur la réutilisation des produits et le recyclage des composants.
Dès 2018, la France a publié une feuille de route « économie circulaire » pour engager sa transition écologique. Celle-ci s’est doublée d’une loi antigaspillage pour une économie circulaire, promulguée le 10 février 2020. Cette loi se décline autour de 5 grands axes :
- Sortir du tout jetable ;
- Lutter contre le gaspillage ;
- Améliorer l’information des consommateurs ;
- Agir contre l’obsolescence programmée ;
- Produire plus durablement.
La loi antigaspillage fixe plusieurs objectifs ambitieux :
- La fin du plastique jetable d’ici 2040
- La réduction de 30% de la consommation de ressources globales à horizon 2030
- L’interdiction de jeter les invendus non alimentaires
- La réduction de 10 % des quantités de déchets ménagers et assimilés
- La mise en place d’un indice de réparabilité pour lutter contre l’obsolescence programmée.
L’économie circulaire et ses principes fondamentaux
Le modèle de l’économie circulaire s’inscrit dans le cadre plus général du développement durable. Il se base sur 7 principes fondamentaux :
- L’écoconception : c’est la prise en compte de l’impact environnemental du cycle de vie d’un produit, à intégrer dès sa conception.
- L’approvisionnement durable : il s’agit de prendre en compte et de limiter l’impact environnemental et social des ressources utilisées dans la fabrication d’un produit.
- L’écologie industrielle et territoriale : ce principe vise à organiser les échanges entre entreprises et à mutualiser les besoins. Pour cela, on optimise les ressources sur un territoire donné (matières premières, eau, énergie, déchets…), par exemple en améliorant les processus de recyclage.
- La consommation responsable : il s’agit pour l’acheteur de prendre en compte les impacts environnementaux et sociaux d’un produit ou d’un service, à toutes les étapes de son cycle de vie.
- L’économie de la fonctionnalité : cela signifie privilégier l’usage à la possession, et la vente de services liés à un bien plutôt que le bien lui-même.
- L’allongement de la durée d’usage : pour le consommateur, il s’agit d’avoir recours à la réparation , à la revente ou au don. Mais aussi de privilégier l’achat d’occasion plutôt que l’achat de produits neufs, et ainsi sortir du modèle “j’achète, je jette”.
- L’amélioration de la prévention, de la gestion et du recyclage des déchets : le principe est de réutiliser les matières premières issues de déchets, en les réinjectant dans le cycle économique.
Quels sont les chiffres clés de l’économie circulaire ?
En France, 800 000 emplois dans le domaine de l’économie circulaire sont actuellement occupés. Soit plus de 3 % de l’emploi global. Mais des progrès restent à faire. Au niveau mondial, selon un rapport de l’organisation Circle Economy publié en 2021, l’économie mondiale n’est aujourd’hui circulaire qu’à hauteur de 8,6 %. Concrètement, cela signifie que seules 8,6 % des 100 milliards de tonnes de matériaux consommés sont réutilisées chaque année. Dans le même temps, on estime que 80% des produits manufacturés sont jetés … Dans les 6 premiers mois de leur vie…
Pourtant, 78% des Français interrogés pensent que les marques devraient davantage encourager les consommateurs à se tourner vers une consommation durable. Et 62% préfèrent vendre plutôt que jeter les produits qu’ils n’utilisent plus. La prise de conscience est donc bel et bien là. Et l’espoir est de mise. Selon l’ADEME, depuis 2007, 4,6% de moins de déchets en moins ont été produits par habitant. Cela notamment grâce à la prévention, à la réutilisation, à la réparation et à la réduction du gaspillage alimentaire.
Avec l’essor du marché du reconditionné, les choses vont dans le bon sens. De plus en plus de Français ont le réflexe de se tourner vers l’occasion.
À ce titre, on assiste au développement grandissant d’entreprises dont le modèle économique se base sur l’économie circulaire.
Quelles sont les entreprises qui contribuent à l’économie circulaire ?
Loin des pratiques de greenwashing auxquelles s’adonnent certaines entreprises, de nombreuses structures font aujourd’hui le choix de proposer un modèle vertueux basé sur la circularité.
Dans le domaine du matériel reconditionné, Back Market ou encore Trade Discount proposent ainsi des téléphones portables, des consoles de jeux et des ordinateurs remis à neuf, entre 30 et 70% moins chers que les produits neufs. Intéressant, quand on sait que l’extraction des matériaux nécessaires à la fabrication d’un téléphone portable est extrêmement polluante.
Du côté du prêt-à-porter et des accessoires de mode, Vinted (plus de 50 millions d’utilisateurs dans le monde, dont plus de 19 millions en France) et Vestiaire Collective se taillent une place de choix. Sur ces plateformes, il est possible d’acquérir des vêtements, des chaussures et des sacs d’occasion. Et de leur offrir une nouvelle vie.
Et du côté de l’alimentaire ? Fortement sujet au gaspillage, ce secteur bénéficie d’initiatives lancées par des entreprises comme Too good to go ou Phenix. Les consommateurs peuvent acheter des paniers de produits alimentaires à prix cassé, parce qu’ils n’ont pas été vendus et/ou approchent de la date de péremption. Les produits qui n’ont pas trouvé acquéreur sont ensuite donnés à des associations.
Enfin, citons Leboncoin, plateforme emblématique de l’économie circulaire avec ses 25 à 26 millions de visiteurs mensuels, grâce à laquelle il est possible d’acheter et de revendre… Presque tout.
Pour aller plus loin :